La 20e édition du festival de la chanson tunisienne aura bel et bien lieu du 30 mars au 3 avril 2021 sous la houlette du ministère de la Culture, avec à sa tête l’artiste et directeur Chokri Bouzayen. Un appel à candidature a été lancé pour permettre à la nouvelle vague d’artistes méconnus d’être au-devant de la scène et l’édition sera décentralisée. Rencontre en amont du redémarrage de la vie culturelle fortement impactée par la crise sanitaire.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette 20e édition en cours de préparation ?
Après des années d’absence, le festival est ressuscité, dans un aspect totalement nouveau, inédit et de notre temps. L’époque a beaucoup changé depuis son arrêt. L’espace où il aura lieu va permettre ce renouveau d’un point de vue «compétition» ou même «esthétique»: ça sera à «L’Opéra» de la cité de la Culture. Avec tout un comité, on est en train de faire en sorte déjà de promouvoir ce festival dans les régions. De nouvelles idées seront mises en place. D’autres comités désigneront des participants dans d’autres gouvernorats. D’autres spectacles se feront en parallèle avec l’édition dans les régions : 12 gouvernorats vont être inclus, 12 autres le seront l’année prochaine. Comme ça, tous les deux ans, on fera en sorte que tous les gouvernorats puissent participer. Des récompenses nouvelles sont mises en place au niveau des chansons choisies comme la réalisation de clips vidéos, le maintien de la compétition selon des thèmes et des genres musicaux : le patrimoine tunisien, chanson contemporaine, le «Moltazam», le soufi, le populaire… en privilégiant les jeunes talents qui seront au premier plan. Le renouveau, c’est cela ! Ça va être du goût de tout le monde.
La programmation a-t-elle déjà été établie?
Un appel à candidature a été lancé pour recueillir les participations, bien entendu. Il y en a qui ont postulé l’année dernière, parce qu’il était prévu que le festival se fasse avant la crise du coronavirus. Afin de mieux assurer la distribution de la chanson, on tient à la présenter autrement. D’une manière à ce qu’elle parvienne mieux au public. Ils ont jusqu’au 18 décembre pour participer.
Dans un contexte aussi glissant que celui du coronavirus, comment se déroule l’organisation ?
Une équipe logistique est en train d’être désignée et on a encore quelques mois encore pour tout préparer. On tient à l’organiser sur l’année. A n’importe quel moment, les participants pourront y participer. 45 ans dans le domaine, et je ne cesse de dire que la chanson devrait avoir du goût. Elle doit être belle à écouter et être présentée loin des démonstrations musclées. L’esthétique de la chanson est essentielle: elle ne doit pas être monotone, redondante. La beauté de la chanson doit résonner à travers des décennies. La salle de l’Opéra donnera une autre dimension au festival : la scénographie fera en sorte d’être attractive.
Si jamais la crise Covid-19 ne s’estompe pas d’ici à la date fixée, quelles sont vos alternatives pour le maintien des festivités?
L’édition aura bel et bien lieu parce qu’au pire on va drastiquement réduire le nombre des festivaliers et nous respecterons farouchement le protocole sanitaire. De 1.800 spectateurs, par exemple, on retiendra 800/700 personnes en appliquant les mesures mais on espère que ce virus s’évaporera.
L’édition sera décentralisée. Ça va se passer comment ?
Un comité sélectionnera les nouveaux morceaux et fera partie du jury directement à travers une visioconférence s’il le faut ou sur place. Selon le budget, on ne pourra pas aller sur terrain, dans toutes les régions. Jury, comité de sélection sont déjà mis en place et l’organisation impliquera les artistes dans les régions.