Pippo Delbono, metteur en scène : « La joie se confond souvent avec la douleur »

7 / 23 / 2018ENTRETIENSPippo Delbono, metteur en scène : « La joie se confond souvent avec la douleur »

Vous avez défini le théâtre dans un média étranger en citant « Il est temps de mettre fin au théâtre bourgeois », qu’est ce que vous entendez par cela ?

Grâce au théâtre, on peut changer un point de vue sur le monde. Pour le passionné, le théâtre est comme le cinéma ou la musique. Le 4 ème art devrait être plus ouvert, plus populaire. Je me réfère au concert que je chante : je me suis retrouvé dans des situations extraordinaires et dans des ambiances festives. Il y’a des gens qui viennent voir mon concert musical et qui sont mélangés, issus de tout bord : de différentes religions, cultures, des réfugiés, venant de territoires de guerre. Le théâtre est plutôt réservé à un une élite ciblée. En Europe, en tout cas, il l’est. Et pour moi le théâtre doit être ouvert aux autres, à tout le monde sans exception, et toujours plus accessible.


Votre spectacle « La Goia », « La Joie » programmé lors de la 54 ème édition du Festival international d’Hammamet, est défini comme une idée angoissante. Contrairement à ce que son titre reflète. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La joie c’est une parole, une felcidade, c’est hippie… c’est un sentiment très profond qui se confond avec la douleur dans certaines conditions. « La joie », on peut l ‘atteindre après avoir traversé des épreuves difficiles. C’est la tragédie qui génère la joie dans des contextes inattendus et qui n’inspire que douleur et tristesse.


Est-ce qu’on peut dire que votre démarche théâtrale repose sur le questionnement plutôt quesur les discours ?

Oui, je me questionne tout le temps. Au fond, je suis une personne qui a beaucoup de capacités mais qui a aussi ces limites. Ces limites m’ont poussé à bout, m’ont montré le plus dur dans la vie et m’ont permis de me poser des questions : qu’est ce que tu fais ? Pourquoi tu fais du théâtre ? Pourquoi parler de certains sujets ? Des éléments qu’il faut remettre en cause incessamment. Et c’est toujours bien de se remettre en question.


Votre travail est très visuel et met en valeur le travail du corps …

Oui, c’est un théâtre de couleurs, de paroles, de mots, de chants, d’images, de musique. Je préfère me perdre dans mes spectacles. Il y’a un sens profond dedans : on parle de la guerre, de la vie, de la mort, de l’amour, de l’espoir, de l’amitié… de la JOIE. Et avant d’arriver à ça, tu te perds dans le rêve et dans l’imaginaire.

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