Emel Mathlouthi : « Tout artiste tunisien est comme une fenêtre qui s’ouvre sur le monde »

10 / 11 / 2018ENTRETIENSEmel Mathlouthi  : « Tout artiste tunisien est comme une fenêtre qui s’ouvre sur le monde »

L’artiste tunisienne Emel Mathlouthi est revenue spécialement de New York à Tunis, le temps d’assurer un concert qu’elle donnera à l’occasion du lancement de la toute première édition des « Journées culturelles de Carthage pour les artistes tunisiens à l’Etranger », programmé pendant la soirée du 13 octobre 2018 à la Cité de la culture. Enthousiasme débordant et nouveautés se font sentir et seront au rendez-vous.


Nous assistons au lancement d’une manifestation tunisienne inédite dédiée aux « artistes tunisiens à l’étranger » et vous serez la première à ouvrir les festivités. Qu’avez –vous à nous dire sur ce festival ?


J’ai senti d’emblée qu’il y’ avait énormément d’enthousiasme derrière cette initiative de la part des initiateurs de ce festival et de l’équipe organisatrice. Ils ont dû faire face à beaucoup de difficultés et ont tenu bon. Je m’associe à eux et je les encourage vivement. Il s’agit d’une initiative noble qui vise à promouvoir les artistes tunisiens vivant à l’étranger et c’est important. Tout mon soutien aux musiciens particulièrement. Tout artiste tunisien est comme une fenêtre qui s’ouvre sur le monde : il tend à enjoliver l’image de notre pays. Des nouveautés se créent à l’échelle locale et c’est extraordinaire !


Qu’avez-vous préparé à votre public ce samedi 13 octobre 2018 pour la soirée d’ouverture ?


J’ai quand même pris mon temps, et j’ai beaucoup réfléchie en me référant au concert que j’avais donné à Carthage l’année dernière. D’ailleurs, j’ai tenu bon à revenir en Tunisie depuis, et voilà que l’occasion se présente. J’opterai pour une sorte de compilation de mes anciens morceaux. Quelques uns du moins, jusqu’à arriver aux nouveautés et à l’inédit voire jusqu’à présenter quelques morceaux de mon dernier album. Je serai accompagnée sur scène d’un quatuor à cordes. Depuis ma prestation au prix Nobel, je me suis focalisée davantage sur la rythmique, la sono, les cordes.


Les responsables des « Journées culturelles de Carthage pour les artistes tunisiens à l’étranger » vous rendront hommage lors de la cérémonie d’ouverture. En tant que jeune artistes, quelle importance peut avoir cette récompense pour vous ?


Je viens tout juste de le savoir, en effet. Je suis agréablement surprise. (rire) J’en suis honorée et touchée. On se sent comme éternellement jeune (rire). Je ne demande rien. Le plus important pour moi est d’être en Tunisie très souvent. Je ne peux pas me permettre de m’absenter. Je veux être présente lors des festivals. Revenir à la source. Dès qu’on m’offre la possibilité de me produire sur la scène de n’importe quel festival ici, je suis toujours partante avec mes musiciens.

Se produire sur scène à l’étranger ou ici, est-ce la même chose pour vous ?


Non, pas du tout. Déjà, je stresse davantage quand je suis ici (rire). Je me suis produit un peu partout, dans pas mal de concerts, mais ici, sur n’importe quelle scène, je me dois de me donner toujours plus et c’est comme si c’était ma première fois sur scène. Une sensation plaisante, déjà parce que je chantais en arabe, d’ailleurs je le fais toujours. Mon nouvel album est pour information, en préparation. J’ai déjà beaucoup chanté en arabe devant un public qui ne le comprenait pas y compris pour le public arabe qui ne comprend pas forcément le tunisien.


Qu’avez-vous à nous dire sur votre dernier album ?


Je vis depuis 4 ans aux Etats-Unis et j’ai éprouvé le besoin d’enregistrer mon dernier disque en anglais. Me surpasser tout en ayant en tête que je peux le faire. Chanter en tunisien ou en arabe est toujours une fierté mais j’ai envie de me donner dans de nouvelles expérimentations. L’album comporte 12 chansons dont 3 en arabe et les thématiques traitées concernent davantage les aspects humains. L’humanité a besoin d’empathie face à autant de malheurs dans le monde. On doit toutes et tous se sentir concerner par les réfugiés les immigrés, les guerres, les maladies … etc


Un dernier mot à dire à votre public tunisien ?


Vous m’avez tant manqué. Même si je ne suis pas souvent ici, je voudrais leur dire que je ne pourrai hélas pas l’être davantage. Je suis reconnaissante et je ne vous remercierai jamais assez pour votre soutien notamment sur les réseaux sociaux. J’essai d’interagir le plus possible et j’espère que le concert de samedi vous plaira.


Partager sur
Facebook
Twitter
Instagram
LinkedIn
haithemhaouel221@gmail.com