
L’immersion s’est faite dans une immense demeure coloniale abandonnée qui fait office de plateau de tournage et de décors. «Bunkoeur», prochain long métrage de Nidhal Chatta est actuellement en tournage. Auréolé d’un casting trié sur le volet et d’un scénario ficelé, développé par Sophia Haouas, le film raconte les failles sociales d’un pays en déliquescence et fait échos aux maux persistants d’une société malade sur fond de drame.
«Bunkoeur», jeu de mots, se référant à des états d’âme, ou résumant l’intrigue principale. Le dernier film de Nidhal Chatta est une histoire, librement inspirée de faits réels et que nous nous garderons finalement de dévoiler en détail à leur stade actuel. «Bunkoeur» rassemble plusieurs personnages, des âmes errantes, traînant pour la plupart un vécu lourd. Des personnes aux destins ébranlés et au passé étriqué. Plusieurs vies s’entremêleront au fil du temps, des événements de l’histoire et du lieu. Défini comme une «Faune Humaine», un immeuble colonial très ancien, situé en bord de mer, va être le théâtre d’abominations et d’histoires intrigantes, et non moins sordides.
Au cœur de cette histoire, une jeune femme, forte et libre, se retrouve emportée par cette spirale. Un tourbillon qui mettra le spectateur face aux complexes d’une société tunisienne rongée par une crise économique profonde, une frustration sexuelle persistante, écrasée sous le poids des traditions, du patriarcat, du racisme, de la haine, du régionalisme, de l’intolérance. «Bunkoeur», s’annonce dur, et riche d’une dimension métaphorique qui interpelle. Ses personnages perdus, épars, forment un microcosme, sur le point d’éclater. Ils sont nichés toutes et tous dans cette vieille bâtisse, hors du temps, génératrice d’une proximité collective qui s’avérera toxique. Dans ce «Bunkoeur», des personnages divers sont perçus couramment dans l’(in)conscient collectif comme souffrant de toutes «les tares sociales». Le film renvoie aux origines d’une société actuelle, foncièrement encore tribale, féodale.
Rim Hayouni campe le rôle de Malek, victime d’un viol. Oumaïma Bahri est Jihen, trentenaire, originaire de Gabès. Intuitive, et témoin de quelques faits, elle est locataire, venue s’installer à Tunis par amour. Khaled, incarné par Lamine Belkhodja, est l’ami protecteur de Malek. Mohamed Dahech joue le rôle de Mounir, l’homme à tout faire dans l’immeuble : ayant une vie plate et réduite en apparence, juste en apparence… Fatma Felhi incarne Azza, l’amie de Malek, protectrice et aimante, elle lui sera d’une grande aide. Azza a une part de mystère, ayant peut-être des solutions (ou pas) aux problèmes survenus. Elle est passionnée d’arts martiaux. Hichem Rostom incarne l’homme des bas-fonds, mystérieux, et est le décor. «Le lieu est un personnage principal en soi dans ce film», commente l’acteur. Mayssa Oueslati endosse le rôle de Mouna : femme divorcée, maman, et accumulant les amants, elle est en lien avec plusieurs personnages, Abdelmonam Chouayat interprète le rôle de Lotfi dans le film : un personnage émotionnellement riche et dur. L’acteur, en parlant de son personnage, évoque un film d’emblée abouti. Basma El Euchi est comédienne de théâtre, ayant à son actif de nombreux courts métrages. L’actrice joue un rôle qui parle peu et s’exprime via les expressions, la gestuelle et le langage du corps.
La genèse du film est inspirée d’un faits divers qui a eu lieu il y a 25 ans et qui a été développé avec la scénariste Sophia Haouas. L’histoire tragique d’une jeune fille qui s‘est malencontreusement déroulée dans «un zoo humain». Tout le challenge de Nidhal Chatta repose sur le fait de trouver les bons acteurs capables d’incarner comme il faut ces personnages complexes, durs, et pouvant porter le film de bout en bout. «Trouver les acteurs capables de pousser aussi loin l’expérience du jeu fut difficile, mais on a réussi», déclare Nidhal Chatta. «J’aime beaucoup m’entourer de la même équipe technique et autres pour travailler. Ça permet d’avancer et de se projeter même. Le déclic pour traiter cette histoire était intuitif. Le déclic est aussi toujours de l’ordre de l’image et de la relation professionnelle de confiance installée sur un lieu de travail», selon Nidhal Chatta. Le tournage prendra fin bientôt. La sortie du film est prévue pour la rentrée de 2022.

L’immersion s’est faite dans une immense demeure coloniale abandonnée qui fait office de plateau de tournage et de décors. «Bunkoeur», prochain long métrage de Nidhal Chatta est actuellement en tournage. Auréolé d’un casting trié sur le volet et d’un scénario ficelé, développé par Sophia Haouas, le film raconte les failles sociales d’un pays en déliquescence et fait échos aux maux persistants d’une société malade sur fond de drame.
«Bunkoeur», jeu de mots, se référant à des états d’âme, ou résumant l’intrigue principale. Le dernier film de Nidhal Chatta est une histoire, librement inspirée de faits réels et que nous nous garderons finalement de dévoiler en détail à leur stade actuel. «Bunkoeur» rassemble plusieurs personnages, des âmes errantes, traînant pour la plupart un vécu lourd. Des personnes aux destins ébranlés et au passé étriqué. Plusieurs vies s’entremêleront au fil du temps, des événements de l’histoire et du lieu. Défini comme une «Faune Humaine», un immeuble colonial très ancien, situé en bord de mer, va être le théâtre d’abominations et d’histoires intrigantes, et non moins sordides.
Au cœur de cette histoire, une jeune femme, forte et libre, se retrouve emportée par cette spirale. Un tourbillon qui mettra le spectateur face aux complexes d’une société tunisienne rongée par une crise économique profonde, une frustration sexuelle persistante, écrasée sous le poids des traditions, du patriarcat, du racisme, de la haine, du régionalisme, de l’intolérance. «Bunkoeur», s’annonce dur, et riche d’une dimension métaphorique qui interpelle. Ses personnages perdus, épars, forment un microcosme, sur le point d’éclater. Ils sont nichés toutes et tous dans cette vieille bâtisse, hors du temps, génératrice d’une proximité collective qui s’avérera toxique. Dans ce «Bunkoeur», des personnages divers sont perçus couramment dans l’(in)conscient collectif comme souffrant de toutes «les tares sociales». Le film renvoie aux origines d’une société actuelle, foncièrement encore tribale, féodale.

Rim Hayouni campe le rôle de Malek, victime d’un viol. Oumaïma Bahri est Jihen, trentenaire, originaire de Gabès. Intuitive, et témoin de quelques faits, elle est locataire, venue s’installer à Tunis par amour. Khaled, incarné par Lamine Belkhodja, est l’ami protecteur de Malek. Mohamed Dahech joue le rôle de Mounir, l’homme à tout faire dans l’immeuble : ayant une vie plate et réduite en apparence, juste en apparence… Fatma Felhi incarne Azza, l’amie de Malek, protectrice et aimante, elle lui sera d’une grande aide. Azza a une part de mystère, ayant peut-être des solutions (ou pas) aux problèmes survenus. Elle est passionnée d’arts martiaux. Hichem Rostom incarne l’homme des bas-fonds, mystérieux, et est le décor. «Le lieu est un personnage principal en soi dans ce film», commente l’acteur. Mayssa Oueslati endosse le rôle de Mouna : femme divorcée, maman, et accumulant les amants, elle est en lien avec plusieurs personnages, Abdelmonam Chouayat interprète le rôle de Lotfi dans le film : un personnage émotionnellement riche et dur. L’acteur, en parlant de son personnage, évoque un film d’emblée abouti. Basma El Euchi est comédienne de théâtre, ayant à son actif de nombreux courts métrages. L’actrice joue un rôle qui parle peu et s’exprime via les expressions, la gestuelle et le langage du corps.

La genèse du film est inspirée d’un faits divers qui a eu lieu il y a 25 ans et qui a été développé avec la scénariste Sophia Haouas. L’histoire tragique d’une jeune fille qui s‘est malencontreusement déroulée dans «un zoo humain». Tout le challenge de Nidhal Chatta repose sur le fait de trouver les bons acteurs capables d’incarner comme il faut ces personnages complexes, durs, et pouvant porter le film de bout en bout. «Trouver les acteurs capables de pousser aussi loin l’expérience du jeu fut difficile, mais on a réussi», déclare Nidhal Chatta. «J’aime beaucoup m’entourer de la même équipe technique et autres pour travailler. Ça permet d’avancer et de se projeter même. Le déclic pour traiter cette histoire était intuitif. Le déclic est aussi toujours de l’ordre de l’image et de la relation professionnelle de confiance installée sur un lieu de travail», selon Nidhal Chatta. Le tournage prendra fin bientôt. La sortie du film est prévue pour la rentrée de 2022.

«La sauvée» est un spectacle théâtral féminin et musical, accompagné d’un artiste virtuose. D’une durée de 50 min, un groupe d’amatrices passionnées a fini par conquérir le public des JTC 2021, venu les découvrir à la maison des jeunes dans le cadre des rendez-vous de la section «théâtre des libertés» à la salle Ibn-Khaldoun. Point fort du spectacle : les actrices méconnues sur scène ne sont autres que les détenues de la prison civile des femmes de La Manouba.
Ambiance tunisienne traditionnelle, musique tunisienne, orientale et mise en scène inspirée d’un lieu architectural typiquement tunisien, «La Sauvée» s’annonce 100% féminin, si on ne compte par l’apport du musicien muni de son instrument musical afin d’assurer le fond musical de la pièce.
La petite scène de la salle Ibn-Khaldoun – Maison de la culture a accueilli, en différé, 9 comédiennes/détenues issues de la prison des femmes de La Manouba et venues présenter leur travail théâtral et scénique face à un public curieux et en grande partie composé de leurs familles et amis.
La pièce alterne danse traditionnelle, musique et dialogue autour d’interrogations diverses entourant une jeune femme ayant grandi dans un environnement conservateur et traditionnel et souffrant du poids insoutenable de la société, ayant aussi des difficultés à s’affranchir. Epiée par son entourage, naviguant entre la mort et la vie, vouée à ses prières, ses croyances et son attachement aux traditions locales, la pièce brosse un vécu personnel et social. Elle parvient à toucher le spectateur puisqu’elle reflète l’effort et l’engagement artistique de détenues/interprètes, déterminées à mener jusqu’au bout leur travail scénique, accompli en prison sur des mois, afin de le présenter à temps dans le cadre de la 22e édition des Journées Théâtrales de Carthage.
La maison des jeunes Ibn-Khaldoun a accueilli la section «le théâtre des libertés» sur toute une semaine, dédiée au travail théâtral accompli par les prisonniers dans différentes prisons de la république tunisienne. Une réduction de la peine des détenues/artistes participants à cette section des JTC aura lieu, après la fin de cette 22e édition.

«La sauvée» est un spectacle théâtral féminin et musical, accompagné d’un artiste virtuose. D’une durée de 50 min, un groupe d’amatrices passionnées a fini par conquérir le public des JTC 2021, venu les découvrir à la maison des jeunes dans le cadre des rendez-vous de la section «théâtre des libertés» à la salle Ibn-Khaldoun. Point fort du spectacle : les actrices méconnues sur scène ne sont autres que les détenues de la prison civile des femmes de La Manouba.
Ambiance tunisienne traditionnelle, musique tunisienne, orientale et mise en scène inspirée d’un lieu architectural typiquement tunisien, «La Sauvée» s’annonce 100% féminin, si on ne compte par l’apport du musicien muni de son instrument musical afin d’assurer le fond musical de la pièce.
La petite scène de la salle Ibn-Khaldoun – Maison de la culture a accueilli, en différé, 9 comédiennes/détenues issues de la prison des femmes de La Manouba et venues présenter leur travail théâtral et scénique face à un public curieux et en grande partie composé de leurs familles et amis.
La pièce alterne danse traditionnelle, musique et dialogue autour d’interrogations diverses entourant une jeune femme ayant grandi dans un environnement conservateur et traditionnel et souffrant du poids insoutenable de la société, ayant aussi des difficultés à s’affranchir. Epiée par son entourage, naviguant entre la mort et la vie, vouée à ses prières, ses croyances et son attachement aux traditions locales, la pièce brosse un vécu personnel et social. Elle parvient à toucher le spectateur puisqu’elle reflète l’effort et l’engagement artistique de détenues/interprètes, déterminées à mener jusqu’au bout leur travail scénique, accompli en prison sur des mois, afin de le présenter à temps dans le cadre de la 22e édition des Journées Théâtrales de Carthage.
La maison des jeunes Ibn-Khaldoun a accueilli la section «le théâtre des libertés» sur toute une semaine, dédiée au travail théâtral accompli par les prisonniers dans différentes prisons de la république tunisienne. Une réduction de la peine des détenues/artistes participants à cette section des JTC aura lieu, après la fin de cette 22e édition.

La salle des Régions à la Cité de la culture était apte à accueillir la troupe germano-syrienne du spectacle engagé «Manifesto».
Scénographie attrayante, effets sonores retentissants… Le spectacle chorégraphique de 60 minutes, signé Mohammed Diban, s’annonçait haut en couleur et en musique, bien avant le début de cette chorégraphie collective engagée. Des invités du consulat d’Allemagne, artistes, professionnels du métier, journalistes ont répondu présent, curieux de découvrir cette chorégraphie scénique travaillée par une équipe pluridisciplinaire, plurilingue, et issue de diverses nationalités et de cultures différentes. Le langage n’est pas que verbal ou identitaire, il est corporel, artistique et tend vers l’universalisme.

«Manifesto » est un hommage à la femme, à ses luttes, à ses combats, à sa résistance universelle, à toute époque, tout contexte, dans chaque pays ou contrée. Ce tableau chorégraphique est criant de colère, exprimée contre toutes les formes d’injustice, les humiliations infligées de toutes parts, dans des sociétés, en large partie, patriarcales.
Cette création s’inspire d’une légende autour de Franz Kafka et d’une poupée : à l’époque où il vivait à Berlin, Kafka croise le chemin d’une petite fille dans la rue peinée d’avoir perdu sa poupée. Pour la réconforter, il lui écrit des lettres au nom de sa poupée. Le spectacle raconte d’une manière scénique, et à travers les corps, la misérable vie qu’a eue cette poupée, abandonnée, livrée à elle-même, désabusée, désenchantée, et tentant de survivre dans un monde hostile, violent, brutal. Une métaphore dédiée à toutes les femmes résistantes dans le monde. Le spectacle s’achève sur le discours classique extrait du «Le dictateur» de Charlie Chaplin.

«Manifesto» est produit par Harake Dance Company, et interprété par Saja Noori, Frederikke Shultz Jensen, Roosa Sofia Nirhamo, Mohamad Amin, Saja Awat Noori, Samira Akacha, Ghaith Noori, Fadi Waked, Amara Lea et Thomas Saavedra. Il est soutenu par l’ambassade d’Allemagne en Tunisie.

«Cendrillon», classique universel de Charles Perrault et des Frères Grimm traverse des générations, des époques et donne une dimension nouvelle à des films en phase avec notre époque. «Barisa», du réalisateur tunisien Slown, est un conte moderne court, réalisé en 2019 et accessible sur Artify.
«Barisa» est une jeune maman vivant à Paris. Privée de la garde de ses enfants, elle lutte au quotidien pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires en travaillant en tant que serveuse dans un restaurant, tout en ayant un objectif crucial : parvenir à obtenir la garde de ses enfants. Mais ce n’est pas gagné…
«Barisa», endossée par Amira Chebli, est sujette à des angoisses diverses. Traînant un vécu étriqué, elle est écrasée par le poids d’un présent peu reluisant et difficile. La jeune femme tient à s’évader : elle s’adonne à des rencontres nocturnes, se dope aux substances, et contourne à sa manière les aléas de la vie. Telle une âme errante, elle aspire à une existence paisible. Elle s’interroge, cherche, se cherche une planche de salut. La trouvera-t-elle en rencontrant «le prince charmant», tel qu’il est conçu dans l’inconscient collectif : aimant, bienveillant, charmant et issu d’une classe aisée ?
Le court métrage tuniso-français de Slown d’une durée de 13 min est une interrogation. Un conte achevé (ou pas), tourné dans un Paris esthétiquement attrayant et typique. «Barisa», remarquablement interprétée par Amira Chebli, est au cœur d’une existence sociale fragile : celle d’une jeune femme luttant contre ses vices et ses démons, seule. Le film possède un aspect magique, féerique et est riche d’une esthétique singulière. C’est sur la rencontre contemporaine de «Barisa» et d’une fée, que le court métrage prend son sens… donnant libre cours aux spectateurs de se forger leur propre épilogue.
«Barisa» est disponible sur la plateforme de streaming tunisienne Artify depuis le 19 novembre 2021. Il a été présenté au public pour la première fois dans la section «Regard sur le cinéma tunisien» lors des Journées cinématographiques de Carthage de 2019. A l’affiche Amira Chebli, Franck Chevillard, Dhia Rajeb, Sevan Krimian, Julia Leblanc Lacoste, Laura Houvenagel, Marie Bokillon et Ike Alexendre. Slown a déjà trois courts métrages à son actif : «Le temps, la mort et moi» (2014), «La suite sans suite» (2015) et «Aïe Love You» (2016).

« Papillon d’or » d’Abdelhamid Bouchnak est actuellement en salle. Alliant drame social et fantaisie, ce film continue à conquérir son public. Mohamed Souissi, dans son premier grand rôle, a endossé celui de Moez : flic perturbé, violent, doux, incompris, parfois drôle, le personnage s’avère complexe, mi- attachant, mi- repoussant. Dans cet entretien, l’acteur naissant nous en parle davantage.
D’ingénieur-son à acteur. Le public vous découvre totalement pour la première fois sur grand écran dans « Papillon d’Or », le 2e long métrage d’Abdelhamid Bouchnak, dans le rôle de Moez, le flic. Comment cette aventure trépidante a-t-elle commencé ?
On ne m’a pas fait « casté » pour le film. On se connaissait déjà depuis longtemps à « El Teatro », depuis 2008, environ… J’y travaillais à la longue et Abdelhamid était parti et revenu du Canada… On a repris contact pour un rôle dans « Hadhoukom », sa série. J’ai campé le rôle d’un portier. Ce fut une belle expérience. Depuis, Abdelhamid m’avait fait savoir qu’il se pourrait qu’il fasse appel à moi à nouveau pour un autre rôle. « Papillon d’or » était écrit déjà, depuis 2006. Des années après, il me rappelle pour le rôle du flic. J’ai été excité, très curieux de connaître la suite. On en a parlé, il m’a posé des questions sur ma maîtrise des émotions, les piques émotionnelles, et voulait en savoir plus sur ma personnalité … bien avant que je ne lise le scénario. Il m’a fait confiance. Je me devais d’être à la hauteur. Abdelhamid croyait en moi. A la lecture du scénario, j’ai été choqué.(rire) En faisant connaissance avec Moez, mon personnage, je me suis dit : ce film va changer ma vie. Et c’est ce que je vis actuellement …
Moez est un rôle difficile, complexe, sensible et violent. Comment vous êtes- vous préparé à l’endosser ?
Un personnage très difficile. Emotionnellement, je ne me suis pas beaucoup préparé. Je me suis fié à mon instinct en tentant d’être spontané, en m’inspirant de la réalité, en approchant des flics, des policiers, des bons et des ripoux… en approchant différents profils, j’apprenais. Ensuite, j’ai également visité des amis non-voyants. J’ai posé une question récurrente à ceux et celles qui sont nées non-voyants, et leur disais : « De quoi rêvez-vous la nuit quand vous dormez ? ». Je me demandais : puisqu’ils/ elles n’ont jamais perçu le monde qui les entoure, j’ai été curieux de savoir comment leur subconscient prenait forme : les couleurs, les formes, le ciel, la mer, la terre, etc. Les réponses étaient très différentes. Toute personne rêvait à sa manière : certains avaient des sens beaucoup plus développés que d’autres… Il y en a qui n’ont pas eu de réponses à formuler, et d’autres qui ne rêvaient pas du tout.
Moez c’est le flic brute, c’est également le non-voyant, et c’est le fils désaimé de son père. Alterner autant d’axes ne vous a-t-il pas perturbé ?
Je m’en sortais en posant plein de questions et en faisant de la recherche. En prenant contact, tout en me référant aux attentes d’Abdelhamid Bouchnak. Quand on est face à Fathi Haddaoui, dans le rôle du père, je suis dans le partage tout le temps : dans le off, dans les loges, dans les coulisses… je faisais attention à ses expressions, sa gestuelle… Je me suis focalisé sur Fathi longuement. C’est un grand acteur. Je me devais d’être à la hauteur et d’être précis dans mon jeu, spontané. Moez est un rôle à plusieurs facettes : sociopathe, doux, violent, entretenant une relation aiguë avec son père… C’était un dosage difficile à faire.

Vous avez partagé, en grande partie, l’écran avec le grand acteur Fethi Haddaoui, et le petit Rayen Dhaouadi…
Dans le contact, il y a eu des points communs avec les deux : ils me stimulaient et m’inspiraient différemment. Un très bon partage a eu lieu avec Rayen. Un acteur qui n’a pas besoin de s’exprimer pour tout dire. Une alchimie a parfaitement eu lieu avec le petit.
Vous avez assisté à la projection du film en prison face à un corps sécuritaire et des détenus. Comment la séance s’est-elle déroulée ?
C’était époustouflant. J’ai été subjugué par les détenus à la prison du Kef. J’ai eu un accueil extraordinaire, symbolique, enrichissant. Le personnage de Moez avait fait bonne impression sur tout le monde. Les policiers ont beaucoup aimé Moez aussi. Des interventions très édifiantes de détenus-spectateurs en prison m’avaient marqué.
Etait-ce facile de vous dissocier du personnage du flic, après le tournage ?
Ça allait… Je m’en suis débarrassé, doucement mais sûrement. (rires)
Peut-on dire de « Papillon d’or » que c’est un film tout public ?
Aux enfants, je dirais, pas moins de 12 ans, tout de même… parce que le film contient quelques scènes violentes. En revanche, quand ils grandiront, ils pourront le revoir. Ce film n’a pas d’époque : il est atemporel. Il se regarde comme un rêve. Il a un aspect fantaisiste.
« Papillon d’or » vous a-t-il ouvert les portes du cinéma ?
Le cinéma est désormais une addiction. Je ne pourrai plus m’arrêter. (rires) C’est la magie du cinéma. Celle de se retrouver face à la caméra. Je reste ouvert au théâtre et à la magie de la scène aussi. Je manierai les instruments, les acquis et les techniques autrement …
Quels sont vos projets d’avenir ?
Je ferai partie de la prochaine saison de « Ken ya Makenech ».

Un spectacle théâtral guinéen qui chante et raconte le continent africain n’est pas passé inaperçu, lors de la 22e édition des Journées théâtrales de Carthage.
Produite par la compagnie Nimithé, théâtre de Guinée, mise en scène par Rouguiatou Camara, la création crie les maux du continent le plus vieux et le plus riche du monde, l’Afrique, déserté par sa jeunesse, ses combattants et ses politiciens. Une Afrique déchirée par les guerres, la pauvreté et la maladie. Sur 70 minutes, cinq voix se sont élevées face à la salle comble du Rio pour dénoncer un état des lieux alarmant, proposer des solutions et interroger autant la misère persistante.
Dans «Les cartes de l’Afrique», cinq voix d’interprètes sont audibles sur scène. Cinq personnes venues des quatre coins du continent, narrant les problèmes, les épreuves, des vécus brisés et des rêves massacrés. L’humain torturé, terrorisé, traumatisé n’ayant qu’un seul objectif : traverser la Méditerranée afin d’atteindre «L’Eldorado rêvé» et la vie idyllique, mais erronée, imaginée d’emblée. Comment dépasser les traumatismes? S’intégrer ailleurs ? Dire stop à autant de souffrances et couper avec ses racines ? Les cinq témoignages aspirent à la paix, rendent hommage aux origines et chantent des lendemains souhaités meilleurs, loin du bourbier qu’a été leurs régions natales. La création brosse des scènes justes et pertinentes du calvaire subi par les demandeurs d’asile, de simples citoyens issus du continent africain ou des réfugiés, contraints de se présenter à des institutions rigides censées leur venir en aide. La maltraitance, la bureaucratie et la violence des Etats infligées à toute personne désireuse d’obtenir un visa, même légalement, et de partir : tout y est fortement exprimé.
«Les cartes de l’Afrique» est sélectionnée en compétition officielle pendant la 22e édition des Journées théâtrales de Carthage. Elle interroge un état des lieux alarmant, et la situation du continent africain déchiqueté par autant de problèmes depuis des décennies. Une création-hymne à l’union et à la réhabilitation.
Par ailleurs, dans la matinée du 8 décembre, une rencontre réunissant une vingtaine de personnes s’est tenue à la 4e titrée «Production théâtrale: entre ambition et réalité ». Des acteurs culturels, universitaires, journalistes, professionnels et syndicalistes ont débattu des enjeux cruciaux à rappeler en rapport avec la production théâtrale, l’écriture, le statut de l’artiste et de sa précarité, et la non-assistance de l’Etat afin d’y remédier.

En plein cœur de La Marsa, à proximité de la station du TGM, surgit la «TGM Gallery», un nouveau lieu d’art spacieux, visible et accessible aux passionnés de l’art plastique et des collectionneurs. A l’occasion de son ouverture, le lieu a été orn é par les plus beaux et les plus anciennes œuvres des fondateurs de l’Ecole de Tunis.
La «TGM Gallery» a été inaugurée en grande pompe, en présence d’invités, d’artistes, de journalistes et de personnes faisant partie de l’univers des arts. L’ouverture de l’espace a été orchestrée soigneusement et a résonné tel un vibrant hommage à un courant artistique fondamental pour l’histoire de l’art en Tunisie. La déambulation à l’intérieur de l’espace a été vécue tel un saut dans le temps. Découverte d’œuvres originales anciennes, datant de l’époque de la genèse du mouvement de l’École de Tunis, conçu et renforcé au fil des décennies par une quinzaine d’artistes pionniers, citons : Pierre Boucherie, Moses Levy, Jules Lellouche, Antonio Corpora, au départ. Le quatuor fut rejoint bien plus tard par Yahia Turki, Ammar Farhat, Safia Farhat, Jalel ben Abdallah, Abdelaziz Gorgi, Edgar Naccache, Ali Bellagha, Zoubeir et Hedi Turki, Brahim Dahak, Hassen Soufy et Fathy ben Zakour. 50 ans plus tôt, plus de 16 artistes ont écrit l’histoire de la peinture tunisienne, en tentant à cette époque-là de se détacher d’une vision esthétique colonialiste ou orientaliste. 50 ans plus tard, pas un musée n’a été conçu permettant à cette exposition posthume de taille d’avoir lieu. Le groupe avait pourtant coutume d’exposer ensemble de leur vivant. Ce rassemblement précieux de fresques uniques et originales est le reflet d’une Tunisie d’Antan qui émerveillera visiteurs lambda et professionnels présents. L’exposition s’étend en effet sur un mois. Cet hommage à l’Ecole de Tunis a vu le jour grâce à des collectionneurs privés qui ont accepté volontiers de prêter leurs œuvres originales. Collaborer avec des collectionneurs se fera souvent, permettant ainsi de valoriser le patrimoine pictural et artisanal historique. L’espace, à vocation didactique, sera ouvert également aux générations de demain, en particulier, celles des Beaux-arts, des institutions et ateliers. Les prochaines expositions auront lieu selon des thèmes qui seront conçus au fur et à mesure.
L’exposition-vente dans «XYZ» baptisée «La Grenade dans tous ses états» a parallèlement eu lieu en face de l’espace «TGM Gallery» et à côté de l’Atelier «Driba».
CREDIT PHOTOS : Ridha ben Jemia
