Articles

Raouf Medelgi, auteur de « Bonjour Monsieur Bussac : itinéraire d’un écrivain des deux rives » : « Je suis resté fidèle à cette idée de ‘‘pont’’ et d’appartenance »
ENTRETIENS11 / 21 / 2022

Raouf Medelgi, auteur de « Bonjour Monsieur Bussac : itinéraire d’un écrivain des deux rives » : « Je suis resté fidèle à cette idée de ‘‘pont’’ et d’appartenance »

Paru aux éditions Orizons, « Bonjour monsieur Bussac » est un ouvrage de Raouf Medelgi, professeur – universitaire, spécialiste en langue française – littérature caribéenne. L’auteur passe au crible les écrits et la vie de l’écrivain François G.Bussac en se basant sur son vécu en Tunisie durant plus de 15 ans et sur ses histoires de famille ancrées dans notre pays. François G.Bussac (dit le Capitaine) a, depuis, regagné la France. Cette rencontre autour d’un livre retrace une tranche de vie. Entretien.


« Bonjour monsieur Bussac : Itinéraire d’un écrivain des deux rives » vient de paraître aux éditions Orizons. Il s’agit de votre tout premier livre édité autour de la vie et des écrits de François G. Bussac. Un ouvrage qui a été conçu suite à un échange amical, spontané et drôle …


Pour remettre le texte dans son contexte et l’histoire dans son sillage, c’était autour d’un déjeuner avec Monsieur Bussac, chez Martine Gafsi, la comédienne. (rire). Nous discutions de « biographies d’auteurs ». Et spontanément, pour rire, j’ai dit à monsieur Bussac : « On devrait écrire une biographie sur vous ». (Rire). Comme il a plus que 25 ouvrages à son actif et qu’il a longtemps écrit des nouvelles, des romans et des livres pour enfants, on l’a furtivement pensé. Et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd… (rire) Quelques jours plus tard, on était chez lui au sémaphore à La Goulette et notre écrivain revient sur cette proposition. Il m’a exprimé sa volonté de le faire à condition que le livre soit davantage focalisé sur la relation France / Tunisie : d’où le titre « Itinéraire d’un auteur entre deux rives ». J’ai toujours écrit mais je n’ai jamais donné à lire mes textes à quelqu’un (ou rarement) et l’exercice s’annonçait dur. Le faire, c’est se lancer dans une aventure et comme l’auteur concerné est un ami, on se dit finalement, pourquoi pas ? Il faut éviter le pathos, l’emphase : il faut trouver le ton juste et celui qui donnera envie de découvrir l’univers Bussac. On l’a construit donc ensemble : il s’agit d’une collaboration, entre nous deux et avec nos amis, notamment journalistes, écrivains et universitaires.


bonjour-monsieur-bussac.webp

Comment ce livre illustre-il cette relation entre les deux rives de la France et de la Tunisie ?


J’aime bien appeler ce livre « Le pont », aussi simple que soit ce mot. On est dans cet « entre-deux », et nous pouvons saisir ce trait d’union qui unit les rives tunisiennes et françaises. Il ne faut pas oublier également ce lien indéfectible qui lie François G. Bussac à la Tunisie. En effet, pour donner envie et pour parler juste, son grand-père et sa mère ont vécu un temps dans notre pays. Je garde le suspense pour les lecteurs … et de là, a commencé la construction de ce pont. Cet héritage familial a fait que François-George a toujours eu un attachement fort à notre pays. Une relation que je n’ai pas décelée dès le départ : Lui, il était directeur des médiathèques de Tunisie, moi j’ai été journaliste, et on n’avait pas au départ des atomes crochus : on a appris à se connaître bien après, avec la création de la troupe des « Vives voix ». Je suis resté fidèle à cette idée de « pont » et d’appartenance.


Ce livre rend-il hommage à l’écrivain – Capitaine ?


Oui. Il a passé 15 ans de sa vie et la fin de sa carrière en Tunisie. Il a choisi de rester ici après son départ à la retraite et de ne pas rentrer en France. Le Capitaine a beaucoup écrit en ayant ce regard à la fois juste, amusé et parfois inquiet sur la Tunisie. C’est un hommage à l’histoire familiale, aux amitiés tunisiennes et un regard sur les aléas du pays. Il n’y a qu’à voir ses chroniques sur la révolution pour saisir leur force. « Bonjour monsieur Bussac » est un livre qui nous ouvre par petites bribes, par truchement, l’univers de l’écrivain, son antre. Ce livre est un hommage à sa manière d’écrire, à l’écrivain et à l’homme. Le Capitaine est un personnage, qui marque et interpelle toutes celles et ceux qui l’ont connu de près ou de loin, dans le cadre professionnel ou personnel : il a une présence, une prestance, une voix qui remplit l’espace. Il ressemble à un personnage qui sort d’un roman. Un alchimiste qui attirerait le monde autour de lui : on peut l’aimer, avoir de l’affection pour lui, lui en vouloir aussi (mais pas pour très longtemps). L’amitié fait des miracles : mais écrire sur quelqu’un fait encore plus de miracles parce qu’on découvre des choses. On se laisse aller dans des confidences et parfois on devine des choses derrière l’écriture. Quand on lit l’œuvre, on devine des choses après : Il y a une authenticité qui se dégage, il y a une sincérité qui transparaît, qui glisse. C’est un ami des lecteurs, un écrivain-ami, un beau mélange. « Bonjour monsieur Bussac : Itinéraire d’un écrivain des deux rives » paraîtra d’ici un mois en Tunisie aux Editions Arabesques.

Raouf Medelgi, auteur de « Bonjour Monsieur Bussac : itinéraire d’un écrivain des deux rives » : « Je suis resté fidèle à cette idée de ‘‘pont’’ et d’appartenance »
Projet «mille et un films» : Education et cinéma
REPORTAGES11 / 20 / 2022

Projet «mille et un films» : Education et cinéma

Une expérience éducative pilote se poursuit depuis 2016, celle des « Mille et un films», programme national pour l’introduction de l’instruction cinématographique dans les écoles tunisiennes, avec à sa tête, son fondateur, le réalisateur Moncef Dhouib. Après trois ans d’itinérance fructueuse de 2016 à 2019 et un arrêt causé par la pandémie, l’expérience redémarre de plus belle. 6.000 écoliers ont été initiés au b.a-ba du 7e art.


En 2023, un nouveau chapitre des «Mille et un films» s’apprête à commencer. Soutenu par le ministère de l’Education actuel, le projet continue d’impacter. Sur 24 gouvernorats, 12 écoles par gouvernorat ont été visitées. Durant trois ans, 6.000 écoliers, pour la plupart issus de régions défavorisées, ont pu participer à ce travail.


Ecoliers /collégiens des écoles primaires et collèges situés dans des régions rurales (voire complètement isolées) reçoivent la visite de formateurs, spécialistes en cinéma. Ces derniers s’adressent au corps enseignant d’une école : ils lui présentent le projet, son objectif, et valorisent une passion et un savoir à entretenir avec les élèves. Des enfants qui restent à l’affût de ce savoir pratique, édifiant et très divertissant et qui s’y engagent passionnément. «Depuis le lancement de ce projet, j’ai toujours pensé qu’il faut travailler avec les écoles, en premier lieu. On a donc pensé cibler les moins de 14 ans, qui sont en train de se chercher, et qui n’ont pas conscience des maux de la société et des difficultés de la vie. A un certain âge, on peut perdre à jamais les jeunes, si on ne les rattrape pas avant et tôt», déclare Moncef Dhouib, réalisateur et chef du projet. Deux partenaires fixes soutiennent les «Mille et un films» : le ministère de l’Education et celui des Affaires culturelles (à travers le Cnci, qui aide à la production et à la formation).


1001_bef37b1a0a.jpg

L’essentiel du travail, c’est de le transmettre en formant les formateurs : ces instituteurs qui veilleront à leur tour à maintenir ces ateliers d’initiation cinématographique pour garantir la pérennité de la formation dans l’établissement éducatif désigné et de le programmer sur la durée dans le planning des activités culturelles. Ces enseignants-formateurs doivent être passionnés et porteurs du projet. Toutes et tous ont adopté le projet.


Une initiative ancrée dans son époque


« Ce que nous faisons est nécessaire : nous sommes analphabètes quand il s’agit de lire une image. A travers ce projet, nous consolidons notre savoir, afin de mieux décrypter ce tsunami de l’image, sa fabrique, son impact. D’où cette urgence de commencer tôt à initier à la fabrique de l’image. Nous entretenons l’aspect pédagogique du secteur cinématographique. Le langage cinématographique doit être à la portée de tout le monde, en premier lieu, accessible aux enfants de 8 / 14 ans. Le cinéma est indissociable à l’ère numérique, de nos jours. Il est digital, très présent en ligne, et fait de l’ombre à l’écrit car tout est image, virtuel, reportages, et documentaires de nos jours», précise Moncef Dhouib.


Grâce au ministère de l’Education, l’accès aux établissements éducatifs se fait plus facilement. Le Cnci fournit des formateurs, diplômés pour la plupart des écoles supérieures de cinéma : ils doivent être principalement cadreurs, spécialistes en image et monteurs. Une dizaine d’entre eux/elles est retenue via des appels à candidatures. A part leur savoir, ils/elles doivent posséder un permis de conduire. Ces mêmes formateurs sillonnent, en effet, la Tunisie, via des unités mobiles, en duo, équipés du matériel nécessaire à l’application du projet. Un engagement sans faille de la part de «ces ambassadeurs du 7e art», composés de 5 femmes et 5 hommes (parité oblige).

1001_b67a1d02eb.jpg

Ce travail de longue haleine se fait sur plusieurs séances et en fonction des écoles disponibles. Il est composé de trois étapes : la première se fait théoriquement en initiant aux bases du cinéma, via un document élaboré et qui explique en détail les règles élémentaires du cinéma. La 2e est l’écriture du scénario et son illustration, individuellement, mais surtout en groupe. La 3e étape permet aux écoliers-participants de faire du terrain, de sortir, et d’appliquer leur savoir sous l’œil vigilant des formateurs-enseignants et avec l’autorisation des parents d’élèves.


Le projet illustre ce mariage entre culture et Intelligence artificielle : la culture, autrefois orale et écrite, est désormais convertible en numérique, accessible sur des plateformes en ligne, et forte de sa connectivité via les tablettes, le web et les réseaux sociaux. Le projet s’inscrit dans son époque et permet une meilleure lecture de l’Image : une jonction qui lie la culture, l’éducation et la technologie.


«Le projet reste coûteux : des dépenses se font, mais il a fonctionné de cette manière structurelle», cite Moncef Dhouib, enthousiaste. Il tient à rempiler pour une nouvelle tournée des écoles, et à effectuer un redémarrage postCovid. Le projet est toujours à la recherche d’un soutien financier privé. «Mille et un films » est précurseur dans la région Mena et son exportation dans d’autres pays reste imminente. Un legs de cette expérience pour les générations futures et son rayonnement à l’intérieur du pays et au-delà des frontières restent impératifs.

Projet «mille et un films» : Education et cinéma
Projet «mille et un films» : Education et cinéma
PORTRAITS / PÊLE - MÊLE 11 / 20 / 2022

Projet «mille et un films» : Education et cinéma

Une expérience éducative pilote se poursuit depuis 2016, celle des « Mille et un films», programme national pour l’introduction de l’instruction cinématographique dans les écoles tunisiennes, avec à sa tête, son fondateur, le réalisateur Moncef Dhouib. Après trois ans d’itinérance fructueuse de 2016 à 2019 et un arrêt causé par la pandémie, l’expérience redémarre de plus belle. 6.000 écoliers ont été initiés au b.a-ba du 7e art.


En 2023, un nouveau chapitre des «Mille et un films» s’apprête à commencer. Soutenu par le ministère de l’Education actuel, le projet continue d’impacter. Sur 24 gouvernorats, 12 écoles par gouvernorat ont été visitées. Durant trois ans, 6.000 écoliers, pour la plupart issus de régions défavorisées, ont pu participer à ce travail.


Ecoliers /collégiens des écoles primaires et collèges situés dans des régions rurales (voire complètement isolées) reçoivent la visite de formateurs, spécialistes en cinéma. Ces derniers s’adressent au corps enseignant d’une école : ils lui présentent le projet, son objectif, et valorisent une passion et un savoir à entretenir avec les élèves. Des enfants qui restent à l’affût de ce savoir pratique, édifiant et très divertissant et qui s’y engagent passionnément. «Depuis le lancement de ce projet, j’ai toujours pensé qu’il faut travailler avec les écoles, en premier lieu. On a donc pensé cibler les moins de 14 ans, qui sont en train de se chercher, et qui n’ont pas conscience des maux de la société et des difficultés de la vie. A un certain âge, on peut perdre à jamais les jeunes, si on ne les rattrape pas avant et tôt», déclare Moncef Dhouib, réalisateur et chef du projet. Deux partenaires fixes soutiennent les «Mille et un films» : le ministère de l’Education et celui des Affaires culturelles (à travers le Cnci, qui aide à la production et à la formation).


L’essentiel du travail, c’est de le transmettre en formant les formateurs : ces instituteurs qui veilleront à leur tour à maintenir ces ateliers d’initiation cinématographique pour garantir la pérennité de la formation dans l’établissement éducatif désigné et de le programmer sur la durée dans le planning des activités culturelles. Ces enseignants-formateurs doivent être passionnés et porteurs du projet. Toutes et tous ont adopté le projet.


Une initiative ancrée dans son époque


« Ce que nous faisons est nécessaire : nous sommes analphabètes quand il s’agit de lire une image. A travers ce projet, nous consolidons notre savoir, afin de mieux décrypter ce tsunami de l’image, sa fabrique, son impact. D’où cette urgence de commencer tôt à initier à la fabrique de l’image. Nous entretenons l’aspect pédagogique du secteur cinématographique. Le langage cinématographique doit être à la portée de tout le monde, en premier lieu, accessible aux enfants de 8 / 14 ans. Le cinéma est indissociable à l’ère numérique, de nos jours. Il est digital, très présent en ligne, et fait de l’ombre à l’écrit car tout est image, virtuel, reportages, et documentaires de nos jours», précise Moncef Dhouib.


Grâce au ministère de l’Education, l’accès aux établissements éducatifs se fait plus facilement. Le Cnci fournit des formateurs, diplômés pour la plupart des écoles supérieures de cinéma : ils doivent être principalement cadreurs, spécialistes en image et monteurs. Une dizaine d’entre eux/elles est retenue via des appels à candidatures. A part leur savoir, ils/elles doivent posséder un permis de conduire. Ces mêmes formateurs sillonnent, en effet, la Tunisie, via des unités mobiles, en duo, équipés du matériel nécessaire à l’application du projet. Un engagement sans faille de la part de «ces ambassadeurs du 7e art», composés de 5 femmes et 5 hommes (parité oblige).


Ce travail de longue haleine se fait sur plusieurs séances et en fonction des écoles disponibles. Il est composé de trois étapes : la première se fait théoriquement en initiant aux bases du cinéma, via un document élaboré et qui explique en détail les règles élémentaires du cinéma. La 2e est l’écriture du scénario et son illustration, individuellement, mais surtout en groupe. La 3e étape permet aux écoliers-participants de faire du terrain, de sortir, et d’appliquer leur savoir sous l’œil vigilant des formateurs-enseignants et avec l’autorisation des parents d’élèves.


Le projet illustre ce mariage entre culture et Intelligence artificielle : la culture, autrefois orale et écrite, est désormais convertible en numérique, accessible sur des plateformes en ligne, et forte de sa connectivité via les tablettes, le web et les réseaux sociaux. Le projet s’inscrit dans son époque et permet une meilleure lecture de l’Image : une jonction qui lie la culture, l’éducation et la technologie.


«Le projet reste coûteux : des dépenses se font, mais il a fonctionné de cette manière structurelle», cite Moncef Dhouib, enthousiaste. Il tient à rempiler pour une nouvelle tournée des écoles, et à effectuer un redémarrage postCovid. Le projet est toujours à la recherche d’un soutien financier privé. «Mille et un films » est précurseur dans la région Mena et son exportation dans d’autres pays reste imminente. Un legs de cette expérience pour les générations futures et son rayonnement à l’intérieur du pays et au-delà des frontières restent impératifs.

Projet «mille et un films» : Education et cinéma
François G.Bussac, «Le miracle de Méméti» : «Une lettre d’au revoir» à la Tunisie !
ENTRETIENS11 / 19 / 2022

François G.Bussac, «Le miracle de Méméti» : «Une lettre d’au revoir» à la Tunisie !

Publié aux «Editions Orizons», la parution du roman «Le miracle de Méméti» résonne comme un testament laissé aux lecteurs tunisiens. François G.Bussac, son auteur, l’a fait paraître en France, avant de le faire publier prochainement aux éditions Arabesques, en Tunisie. François G.Bussac rend hommage, à travers cette double publication, à la Tunisie, qui a longtemps été son pays hôte…


Vous avez une actualité bien rythmée : depuis votre retour en France et après de longues années passées en Tunisie, deux livres paraissent chez les éditions Orizons en France : le premier est de vous «Le miracle de Méméti», et un 2e sur vous «Bonjour Monsieur Bussac», publié par le professeur Raouf Medalgi, en hommage à un parcours prolifique, qu’est le vôtre. Pouvez-nous donner un aperçu sur votre dernière publication ?


Pour ce 1er livre cité, je le considère comme une «Lettre d’au revoir» à la Tunisie. Certains me disent que «Le miracle de Méméti» est comme un testament littéraire. Disons que c’est le premier roman politique dans lequel j’essaie de montrer la Tunisie dans toute sa complexité sociale, en suggérant aux Tunisiens, à ma manière caracolante, de se regrouper, de rester solidaires, afin d’éviter l’abîme à ce beau pays que nous aimons tant.


Dans cette société tunisienne, à qui vous adressez-vous ?


A un public francophone, et à un public qui essaie toujours de concilier démocratie et Islam. Qui continue de tirer des leçons des 10 dernières années postrévolutionnaires, qui n’ont pas été que négatives. J’ajoute ma pierre modeste dans l’essai de compréhension de ce pays.


Une Tunisie, qui, avec ses aléas, a toujours fait partie de votre œuvre…Qu’est-ce qui différencie votre approche dans «Le miracle de Méméti» ?


Le livre qui m’a fait connaître est bien celui du «Jardinier de Metlaoui» : c’était l’histoire de mon grand-père, qui travaillait dans les mines de phosphate tunisiennes, des décennies auparavant. Un livre qui m’a fait connaître et qui a éclairé un moment du protectorat, peu connu au sud de la Tunisie. J’ai publié des livres sur la jeunesse, et un roman qui s’appelle «Le cousin», toujours chez les éditions Arabesques. «Le miracle de Méméti», le dernier paru, est très différent. Il y a aussi cette histoire de ravissement de l’auteur : lorsqu’il crée 6 personnages, qui ne se connaissent pas, et qui sont tunisiens, issus de toutes les classes sociales, âgés ou jeunes, et qui, décident, un jour, de former un groupe théâtral, ensuite politique. Leurs destins s’entremêlent sur 22 chapitres, et avec l’envie commune de faire du bien à leur pays. Une Tunisie, de nos jours, qui se vide de son élite et de sa jeunesse brillante.


«Le miracle de Méméti », d’où s’inspire ce titre qui interpelle ?


«Méméti», c’est la grand-mère de celle qui s’appelle Nour, 25 ans, et qui fait partie du groupe cité. Elle vit au Kram et s’occupe de ses frères et sœurs. Elle rentre un beau jour chez sa grand-mère, au Kef, et se ressource en redécouvrant de nouvelles valeurs humaines.


La plupart de vos personnages sont inspirés de la réalité…


C’est un clin d’œil. Sur les 6 personnages, il y en a 4 inspirés par certains de mes amis proches.


«Le miracle de Méméti» est actuellement publié en France, et le sera bientôt en Tunisie.


Chez les éditions Arabesques, en effet. Ce livre sera vendu en Tunisie, à des prix abordables pour notre lectorat francophone.


Simultanément, Raouf Medelgi, professeur universitaire, publie un livre «Bonjour monsieur Bussac», chez Orizons aussi. Un livre qui relate votre œuvre, votre parcours et ce lien qui vous a uni à la Tunisie.


(Rire), une parution curieuse ! Raouf Medelgi est critique littéraire, journaliste, et professeur. Je le connaissais déjà ! Il prépare une thèse actuellement et comme il a eu l’occasion de lire bon nombre de mes livres, il a proposé d’écrire un essai sur mes livres. On a travaillé la main dans la main. Ce livre est celui de Raouf Medelgi. Des amis proches, académiciens et des journalistes y ont participé. Une publication qui est enrichie par quelques inédits de ma part. Il sera aussi édité par Arabesques éditions.

François G.Bussac, «Le miracle de Méméti» : «Une lettre d’au revoir» à la Tunisie !
97e réunion de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) à Tunis : La grande mobilisation
PORTRAITS / PÊLE - MÊLE 11 / 19 / 2022

97e réunion de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) à Tunis : La grande mobilisation

C’est sur trois jours, à la mairie de La Kasbah – Tunis, que la 97e réunion de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) s’est tenue du 16 au 18 novembre, en amont du 18e Sommet de la Francophonie. Pas moins de 150 personnes, dont surtout des maires francophones venus de différentes capitales, ont répondu présent.


Kinshasa, Nouakchott, Québec, Cotonou, Paris, Abidjan, Dakar ou Douala… Au moins une dizaine de maires et de représentants de mairies ont répondu à l’invitation de Souad Abderrahim, maire de Tunis et vice-présidente de l’Association. Le but de ces rencontres est de renforcer les coopérations entre différents pays, en incluant et en fusionnant l’engagement des maires et celui de la société civile : Il s’agit d’une mise en valeur du rôle central de ces élus locaux engagés pour « la Francophonie de demain » et de garantir l’impact des initiatives concrètes qu’ils mènent et mèneront en collaboration avec la société civile. Différents échanges autour de la diplomatie des villes, de la parité hommes / femmes, du rôle des diasporas ou dialogues régionaux ont été au cœur des discussions.

315447843_5492439337544739_1977428969802517391_n_1b44d49b83.jpg

Une conférence de presse s’est tenue dans la matinée du 18 novembre 2022 à l’occasion de ces Assises des élus locaux francophones et de la société civile en présence de Souad Abderrahim et d’Anne Hidalgo, maire de Paris, ainsi que Robert Beugré Mambé (Ministre-gouverneur du district d’Abidjan), Bruno Marchand (Maire du Québec), Willy Demeyer (Maire de Liège) et Sami Kanaan (CA de la ville de Genève). Le point de presse est revenu brièvement sur le déroulement de cette 97e réunion. Anne Hidalgo souligne dans son discours les rôles des pouvoirs locaux, la complémentarité, et le soutien indéfectible de l’Association à des divers projets, qui se tiendront dans différentes villes. « Djerba et Tunis ne sont pas loin. Cette réunion se déroule à Tunis, presque simultanément avec le 18e sommet de la Francophonie. La décentralisation reste importante », déclare-t-elle.


L’ouverture, le 16 novembre s’est déroulée en présence de la présidente du Rflm : le Réseau des femmes leaders du Maghreb, le secrétaire général de l’UMA, et un représentant de l’Union européenne en Tunisie. Ce réseau de femmes Leaders important rassemble des entrepreneures venues des pays du Maghreb arabe. La promotion du genre dans le développement local reste de mise. Un protocole de coopération a été signé entre les maires Souad Abderrahim et Bruno Marchand (Maire de Tunis et du Québec), renforçant ainsi trois secteurs : le développement économique et numérique, le développement durable et la lutte contre les changements climatiques, sans oublier le rayonnement culturel et la préservation des espaces patrimoniaux. Réseautage et rencontres édifiantes entre différentes diasporas ont eu lieu, et notamment entre des élus locaux allemands, italiens, tunisiens et français dynamisant ainsi les coopérations. Un webinaire sur « Les conditions techniques, économiques et sociales d’une transformation du domaine bâti dans les villes décarbonées » s’est tenu. Une réflexion qui a rassemblé universitaires et professionnels autour de « L’urbanisme dans de francophonie ».


Une édition spéciale d’ « Interférence », le festival des lumières qui se tient chaque année à la Médina de Tunis a eu lieu sur trois jours à l’occasion de cette réunion de la Aimf 2022. Sur trois jours, à la médina, des installations de lumière ont été projetées sur les divers édifices historiques. Un hommage vibrant a été rendu à des personnalités féminines tunisiennes comme Ons Jabeur, Aziza Othmana ou Roua Tlili à Beb Bhar (Tunis), toujours en collaboration avec la municipalité de la ville de Tunis.

97e réunion de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) à Tunis : La grande mobilisation
 «Bloom» de Becem Ben Othman : Eclosion artistique
REVIEWS & CRITIQUES11 / 15 / 2022

«Bloom» de Becem Ben Othman : Eclosion artistique

A la galerie «Musk and Amber» et à travers une série d’œuvres subtilement titrée «Bloom», l’artiste Becem Ben Othman a offert un aperçu global, mais immersif, d’un travail ficelé élaboré sur 10 ans.

Becem_ben_Othman_et_la_galeriste_proprietaire_Musk_and_Amber_74c0a0476b.jpg

L’exposition solo englobe de nouvelles œuvres de collage. Certaines sont picturales et d’autres sculpturales. «Bloom» oscille entre œuvres nouvelles et d’autres, plus anciennes, mais qui continuent à auréoler ce travail artistique. L’univers décalé, hybride et onirique de l’artiste enveloppe les visiteurs, connaisseurs et curieux, pour la plupart, venus spécialement le découvrir récemment dans ce lieu.


«Bloom»,—terme en anglais—fait écho à une éclosion / floraison, qui surgit suite à un travail / un combat mené avec persévérance par une personne lambda. Son œuvre picturale «Vedette» est visible dans cette exposition : imposante, elle n’échappe pas à l’œil du visiteur.


Elle donne de la visibilité à deux corps qui fusionnent, qui luttent pour ne pas se laisser happer par le tourbillon de la vie. Au creux d’une main, une «fleur», qui fait référence à l’accomplissement.


Becem Ben Othman associe ce tableau à «une course pour une éclosion métaphysique», cite-t-il, ou à une bouffée d’oxygène.

312584555_2386626071503953_8876031420437417854_n_76807fd257.jpg

Une manière pour lui de dire qu’il faut s’accrocher malgré les aléas de la vie. Ce tableau central se réfère à des graines qui germent. L’aboutissement d’un parcours du combattant, un hymne à l’espoir adressé à toutes et tous. «Ne pas plier aux épreuves», c’est s’armer de ce même état d’esprit qu’il faut entretenir. Le travail de Ben Othman est truffé de symbolisme. La nature et le corps y sont frontalement visibles, parfois, légèrement dissimulés, ou présentés autrement. «J’intègre les couleurs, en gardant un style linéaire et en évitant l’encombrement. Je privilégie le minimalisme», déclare l’artiste à propos de son travail. Son œuvre est imprégnée de surréalisme moderne et accentue les volumes et les couleurs.


« Bloom » est une exposition complète, riche de plusieurs supports. Elle contient 35 œuvres : des tableaux de peinture, de collage, et des installations en passant par une projection vidéo de court-métrage. Becem Ben Othman est artiste plasticien, designer graphique et audiovisuel. Sa première expo personnelle remonte à 2012.

«Bloom» de Becem Ben Othman : Eclosion artistique
Isabelle Coulon, documentariste-Photographe : «L’exposition photographique offre un regard complémentaire aux films»
ENTRETIENS11 / 14 / 2022

Isabelle Coulon, documentariste-Photographe : «L’exposition photographique offre un regard complémentaire aux films»

«Sur la route» a interpellé l’attention des cinéphiles. L’exposition photographique installée à la Cité de la culture est une continuité des projections de la trilogie ethnographique de Jean-Michel Corillion et Isabelle Coulon, programmée lors des JCC. Ce travail photographique itinérant a vu le jour grâce au soutien de Dalila Choukri, consultante artistique du festival. Il sensibilise à des problématiques socioclimatiques majeures.

L’exposition «Sur la route» à la Cité de la culture a accompagné les visiteurs. Comme un complément aux projections de votre trilogie ethnographique, coréalisée avec Jean-Michel Corillion et présentée lors de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage, elle a permis à des spectateurs de poursuivre cette itinérance, à travers une série de photographies prises pendant le tournage. Quelle est sa genèse?


L’idée d’organiser cette exposition a, en effet, surgi en même temps que la projection des trois films «Sur la route», tournés au Malawi, en Chine et en Inde. Les photos sont un moyen de raconter autre chose : une vision, moins documentaire et plus poétique de ce qu’on peut voir dans les films. L’expo nourrit l’imaginaire de personnes qui regardent les photos et qui se créent leurs propres histoires. C’est un cheminement différent mais complémentaire aux films. On a fait une sélection de 5 photos par pays, classées selon des thématiques : celles des femmes, de la nature, de la spiritualité et celle liée à une atmosphère, ou à des ambiances.


«Sur la route» offre aux spectateurs de la trilogie, projetée pendant les JCC, une autre vision de vos trois films. Comment les visiteurs l’ont-t-ils vu ?


L’exposition découle non pas des films, mais de leurs tournages. C’est un regard complémentaire à des histoires racontées sur grand écran. Le vernissage s’est déroulé à la Cité de la culture. Je suis très heureuse de cette collaboration franco-tunisienne puisque l’imprimeur est tunisien et s’appelle Saber Bahri, un professionnel qui a mené à bout l’impression des photos. C’était un travail collaboratif. De Paris, il n’y a eu que les envois de photos en fichiers. Le développement et le processus se sont entièrement déroulés en Tunisie. Tout s’est bien passé. Je suis satisfaite. Il y a des formats horizontaux de photos qui montrent la nature. Et d’autres verticaux, d’1m50 sur 1 mètre, offrant ainsi une proximité entre nous, spectateurs, avec les personnes visibles sur les photos. Ces mêmes photos qui permettent à ces dernières d’être avec nous. Y en a un, par exemple, qui est décédé, et qui continue de vivre à travers l’image. Pendant la fin de l’expo, on peut voir un moine qui regarde la vallée : on l’a suivi et on a clôturé le travail avec lui. La photographie est un instant figé, comme un arrêt sur image : j’essaie d’instiller des mouvements dans la photo en ayant l’impression que les personnages photographiés sont souvent en activité, en mouvement. Les déplacements sont ressentis à travers nos photos. Une autre thématique cruciale, visible, c’est bien ce rapport qu’entretient l’Homme avec la nature et les animaux. Ce rapport-là est traité différemment d’une culture à une autre.


Pouvez-vous nous en dire plus sur cette trilogie ethnographique, visionnée sur grand écran pendant les JCC ?


Ces trois films longs documentaires sont : «Sur la route de Phirilongwe» au Malawi, «Sur la route de Zanskar» en Inde, et le 3e «Sur la route de Xiao Jang», et sont coréalisés avec Jean-Michel Corillion. Nous avons été extrêmement touchés par la réaction du public. Il y a eu des pleurs, des applaudissements… C’était émouvant, touchant. C’est uniquement dans des festivals qu’on a des retours intéressants.

Isabelle Coulon, documentariste-Photographe : «L’exposition photographique offre un regard complémentaire aux films»
Sahar el Echi, artiste photographe et programmatrice : «L’entretien d’une dynamique de réflexion est crucial »
ENTRETIENS11 / 13 / 2022

Sahar el Echi, artiste photographe et programmatrice : «L’entretien d’une dynamique de réflexion est crucial »

Lors de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage, une nouvelle section «Semaine de la Critique» a brillé par la sélection de ses films signés par des réalisateurs en pleine ascension. Le débat a foisonné autour d’un nouveau cinéma éclectique et souvent méconnu du large public. Sahar El Echi, responsable et programmatrice de cette Semaine de la Critique, nous en dit plus.


Vous avez géré une nouvelle section lors de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage, celle de la «Semaine de la Critique». Elle rappelle celle du festival de Cannes… Celles de festivals comme Venise, Berlin…


L’appellation fait écho à cette section internationale qui a toujours existé dans les plus grands festivals du monde. Cette année, dans le cadre des JCC, on s’est intéressé à ces films qu’on ne voit pas beaucoup dans la compétition officielle : ceux qui nous viennent de l’Amérique latine, de l’Europe de l’Est, quelques films européens aussi… Mais ce qui distingue cette section, c’est qu’elle soit davantage focalisée sur les 1ère et 2es œuvres longs métrages de fiction des auteurs. Cette section offre un espace à ces artistes émergents qui viennent d’intégrer l’industrie cinématographique. Elle existe désormais pour les soutenir.


Comment s’est faite cette sélection de films ?


Il y a eu un appel à films lancé depuis mai 2022. Plusieurs films ont été reçus via la plateforme. Tout un comité de sélection m’a accompagnée. La semaine de la Critique est une section indépendante avec un comité de sélection indépendant formé par des critiques de cinéma qui sont aussi à la Fipresci. On a vu tous les films soumis et on les a retenus via un système de sélection, sur des étapes et en se basant sur des critères. Les films sont de nationalités diverses : Ils nous viennent du Mexique, de Roumanie, du Chili, de Belgique / Sénégal, du Maroc, d’Italie et de France. Il ne s’agit pas d’une copie des sections qu’on voit dans les autres festivals. Il faut retenir qu’il s’agit d’une section qui rassemble tous les cinémas du monde, ceux des réalisateurs émergents du monde entier. C’est important pour notre festival qui est arabe et africain de leur donner un espace aussi utile. Rappelons que Tahar Cheriaa a toujours milité pour le cinéma du sud. C’est essentiel qu’ils soient aussi dans une compétition, avec un prix décerné à la fin. C’est impératif de confronter les cinémas du sud et du nord et de mettre en valeur des films avec leurs atmosphères particulières et leurs univers qu’on ne voit pas ailleurs. S’ouvrir sur un cinéma aussi distingué, c’est tout aussi important pour le public tunisien.


Peut-on revenir sur le jury de cette sélection ?


Le jury international se compose de critiques : Serge Toubiana est le président d’UNI France, ancien rédacteur en chef de «Cahiers de Cinéma», ancien directeur de la Cinémathèque. Il a un rapport très personnel à la Tunisie puisqu’il a grandi ici. Les JCC marquent son retour. Kamel Ramzi est écrivain et critique égyptien. Thiorno Ibrahima Dia du Sénégal est chercheur en arts, critique et journaliste. Chiara Spagnoli Gabardi, d’Italie, est critique de cinéma et journaliste. La section doit susciter l’intérêt des critiques tunisiens et journalistes, et celui des Tunisiens qui sont cinéphiles. Après chaque projection, un débat s’organise autour des films projetés. Cette dynamique reste primordiale. La présence du public était remarquable. Cette soif de découverte était omniprésente. Le maintien de cette section est une réussite avec des retombées qui l’attestent. Nous avons aussi invité Charles Tesson qui est critique de cinéma pour une journée autour de la critique cinématographique, organisée en partenariat avec l’IFT. C’était une master-class fructueuse.


Le public présent était conquis. Cette ouverture sur le monde, sur une autre esthétique, et l’entretien de cette dynamique de réflexion sont cruciaux. La section prône des causes humaines, universelles, politiques qui provoquent le débat. Ces films reflètent leurs cultures, mais s’adressent, en même temps, à tout le monde.

Sahar el Echi, artiste photographe et programmatrice : «L’entretien d’une dynamique de réflexion est crucial »
« Nos cérémonies » de Simon Rieth : Une fraternité singulière
REVIEWS & CRITIQUES11 / 6 / 2022

« Nos cérémonies » de Simon Rieth : Une fraternité singulière

«Nos cérémonies», premier long métrage de fiction de Simon Rieth, crève l’écran par son esthétique distinguée et sa thématique exploitée autour des liens du sang. Cette histoire douce et déroutante, vécue entre deux frères, interpelle par sa touche à la fois poétique, et violente.


Tantôt amis / ennemis, tantôt complices, deux frères se chamaillent depuis leurs plus tendres enfances. Ils s’aiment et se confrontent souvent, mais parviennent à entretenir cet amour fraternel, en apparence, indestructible et résistant au-delà des épreuves de la vie. Tony et Noé, interprétés avec justesse par Raymond et Simon Baur, sont inséparables : un jour, en jouant à Royan, région connue pour ses décors naturels, un drame survient et impactera à jamais le restant de leur vie : l’un d’eux chute brusquement du haut d’une falaise. Miraculeusement, il survit, mais s’ensuivra après des changements qui bouleverseront profondément leur relation fraternelle pourtant soudée, jusqu’à l’après-adolescence. Une fois adultes et durant l’après-drame, le spectateur réapprendra à les connaître au gré des premiers émois, des amitiés / inimitiés et des amours de jeunesse…


La particularité du film, c’est son récit : sa narration douce-amère, sur fond d’esthétique nouvelle élaborée avec une touche de fantastique, happe de bout en bout et parvient à retenir le spectateur. Ce récit, qui est totalement dénué de présence parentale, ne tardera pas à nous faire vivre un tournant majeur quand les deux frères tomberont amoureux de Cassandre, la fille des voisins.

1653000293041_033a4fb38d.jpg

«Nos cérémonies » oscille entre violence et douceur, sublimé dans un cadre spatial saisissant. Il redéfinit les liens fraternels et les dessine autrement : des liens truffés d’amour, mais aussi de rivalités et de confrontation. La touche fantastique glissée dans le film traduit une forte relation de dépendance entre les deux personnages, campés par des acteurs, frères aussi dans la vraie vie. Une histoire saisissante, qui fusionne à la perfection, tendresse et violence, souvent symbolique, et même onirique.


« Nos cérémonies » de Simon Rieth est une découverte inédite pour le public des Journées Cinématographiques de Carthage lors de sa 33e édition. Il a été sujet d’un atelier d’écriture lors d’une journée consacrée à la Semaine de la Critique, maintenue par l’Institut Français de Tunisie et les JCC. Le film sortira en France en mars 2023. Une partie du public tunisien a pu le découvrir bien avant sa sortie officielle.

« Nos cérémonies » de Simon Rieth : Une fraternité singulière
Facebook
Twitter
Instagram
LinkedIn
haithemhaouel221@gmail.com