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Livre Plus à Hammamet : L’adresse studieuse
REPORTAGES12 / 30 / 2022

Livre Plus à Hammamet : L’adresse studieuse

Du matin jusqu’au soir, 7/7, «Livre Plus» accueille adolescents, collégiens, lycéens, mais aussi adultes, depuis son ouverture. Se retrouver au milieu des livres pour réviser ou lire, dans un cadre aussi convivial, n’est pas courant dans cette zone touristique.


Situé en plein centre-ville, dans l’ancien centre commercial de Hammamet (autrefois très prisé), un ancien artisanat est désormais converti en adresse dédiée aux bouquins nouveaux… à acheter, mais également à consulter sur place. Fort attractif par sa calligraphie, faite tout en couleurs sur sa façade, et sa signalétique, en vert, posée au bon endroit, «Livre Plus» draine une clientèle, majoritairement jeune à l’affût du moindre endroit où se poser pour étudier ou réviser… Loin des cafés enfumés, ou de la bibliothèque «vieillot» de la ville.


Erige H., 19 ans, tient à y être presque tous les jours, surtout en pleine période des vacances/révisions du mois de décembre. «On travaille mieux ici, plus qu’ailleurs. Le cadre est convivial, motivant, c’est sans fumeurs, la musique berce en douce, les livres renforcent cette ambiance studieuse, et les cafés, jus et autres sucreries ne sont pas chers. L’Internet marche bien». Déclare l’étudiante en première année, dont l’opinion fait écho à de nombreux autres adhérents. Ce café littéraire et culturel se compose d’un espace d’accueil principal, avec livres et petits tableaux, et couleurs qui occupent et donnent vie aux murs. Un accès par des escaliers, à un étage au sous-sol, est bien plus calme, loin du brouhaha. Il ressemble davantage à une bibliothèque classique, et où c’est plus plaisant d’y être… mais en silence.


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Les livres disponibles sont nouveaux : classiques, sorties nouvelles, fantaisie, best-sellers sont à se procurer ou à lire sur place. L’espace permet à sa clientèle de consommer et d’y être, normalement, au quotidien. Des abonnements peuvent aussi se faire à 40 dt le mois, avec 10% sur la consommation et l’achat des livres (une formule plus économique).


Le lieu a accueilli un café littéraire autour de la migration clandestine, organisé par l’association JAT Hammamet, animé par la journaliste Zeyneb Gueddiche et en présence de l’acteur Mhadheb Rmili. Ce dernier, étant l’un des acteurs principaux de la série tunisienne «Harga» dans ses deux saisons, et qui a traité de cette thématique épineuse et plus que jamais d’actualité. Un débat s’est déroulé avec les jeunes présents, et d’autres évènements de cette envergure auront lieu pendant l’année 2023. «Livre Plus» est visible sur les réseaux sociaux et est une richesse dans une cité où la vie culturelle manque de dynamisme. Il peut accueillir étudiants, adultes de passages, employés, ou adeptes du télétravail.

Livre Plus à Hammamet : L’adresse studieuse
«Mon Identité» à l’ASM de Hammamet : Créativité naissante
REPORTAGES12 / 29 / 2022

«Mon Identité» à l’ASM de Hammamet : Créativité naissante

Sur une dizaine de jours, visiteurs de passage et citoyens hammamétois ont pu découvrir les tableaux d’un groupe de 6 artistes méconnus, mais désormais émergents. Ils ont la vingtaine, sont étudiants, issus des beaux–arts, et ensemble, ils ont fait de leur passion pour la peinture et de leur savoir artistique une exposition collective titrée « Mon identité ».


C’est sous la houlette de « l’Association Amis Dar Sebastian » que les artistes exposants Aymen Nbili, Nihel Sayenni, Zino Maayoufi, Anas Fajraoui, Amessi Ferchichi et Belhassen Oueslati ont pu présenter leur travail en accès libre à leur entourage, y compris académique, mais aussi à un public plus large et à des citoyens de Hammamet. « Mon identité » s’est tenue à l’ASM (Association de la sauvegarde la Médina) de Hammamet. Son emplacement stratégique en plein centre a drainé du monde. L’association organisatrice « L’association Amis Dar Sebastian », n’ayant pas pu s’organiser à « Dar Sebastian » même, a dû opter pour un autre endroit, qui épouse tout autant la thématique de l’exposition.


L’événement s’est lancé en présence d’un musicien violoniste et d’une ribambelle d’invités. A travers une mini-déambulation dans l’enceinte de l’ASM, le visiteur parvient à cerner rapidement le thème récurrent au fil de quelques tableaux. Il s’agit d’un hommage à la ville, à travers une réesquisse de ses paysages les plus emblématiques, de sa médina arabe, de ses ruelles. Nous rencontrons quelques silhouettes qui nous sont familières, ou qui rappellent d’autres profils qu’on a pu connaître en vrai ou dans d’autres œuvres. «Mon Identité » laisse libre cours aux inspirations.


A travers le graphisme, la peinture et le design, les 6 artistes ont redoublé d’effort afin de pouvoir exposer ce qu’ils tenaient à montrer à temps. Pour bien clôturer l’expo, un atelier d’initiation pour les enfants et pour les jeunes à la pratique des arts s’est déroulé dans l’enceinte de l’endroit, chapeauté par Nihel Sayenni, une des participantes.


Les 6 artistes participants préparent en ce moment même masters et doctorats. C’est dans le cadre d’une activité de « l’Association Amis Dar Sebastian » qui œuvre pour l’organisation d’activités culturelles et artistiques au sein des établissements scolaires dans la région, qu’ils ont été repérés et rassemblés autour de « Mon Identité ». Les artistes ont déjà participé à des expositions et événements divers. Ensemble, ils ont conçu l’affiche, la thématique et l’atelier qui a suivi.

«Mon Identité» à l’ASM de Hammamet : Créativité naissante
«Al Kitab-Mutu» : Plus qu’une librairie, un lieu de vie !
REPORTAGES12 / 24 / 2022

«Al Kitab-Mutu» : Plus qu’une librairie, un lieu de vie !

L’édifice ne manquera pas de taper dans l’œil des passants. La 3e librairie «Al Kitab-Mutu», située en plein centre du quartier de Mutuelleville-Tunis, est désormais accessible aux clients, passionnés d’expositions d’arts, et d’intellectuels, à l’affût de nouveautés littéraires.


Dans la lignée d’«Al Kitab-Avenue Habib-Bourguiba, Tunis», et «Al Kitab-La Marsa», cette troisième adresse voit le jour, en ayant une structure nouvelle, plus spacieuse, réservée à d’autres activités : expositions de tableaux, clubs divers à vocation culturelle et artistique auront lieu désormais sur place et l’espace est conçu afin de tout abriter, y compris la vente importante de livres. Ce même univers s’étend et devient ainsi plus attractif, de par sa conception et son contenu. Cette adresse unique tend, en effet, à faire évoluer le concept de librairie, et le présente comme étant un espace de vie fait de zone d’animation, de galerie et de café.

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L’enseigne «Al Kitab» ambitionne de concevoir un lieu de vie qui rime avec art et accès aux livres, à faire perdurer l’histoire d’Al Kitab (qui dure depuis 1967) et tient à être en phase avec son époque, à se distinguer. Cette nouvelle adresse dynamisera le secteur du livre en Tunisie, aux prises souvent à des difficultés.

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Une douzaine de personnes veilleront à dynamiser le lieu, qui s’étend sur 400 m2, constitué de 3 étages, consacrés à la vente de livres, aux expositions artisanales et artistiques et à un «Rooftop», qui fait office de café/restaurant. Priorité à la langue française : «Al Kitab-Mutu» met à la disposition de sa clientèle 75% d’ouvrages en langue française, 15% en langue arabe, 8% en anglais et 2% en d’autres langues. 40 rayons en tout sont consacrés à la vente d’ouvrages : près de 250 éditeurs y seront visibles. Cette nouvelle Mecque du livre est désormais ouverte 7/7 jours. Sa conception est moderne : elle répond à des normes internationales et à des attentes, dans l’air du temps. Au moins, 4 événements ponctuels verront le jour chaque semaine : la programmation oscillera entre dédicaces et présentations de livres, expositions d’art et de tableaux, conférences, vernissages, ateliers, y compris pour les enfants. Le lieu sera visible sur les réseaux sociaux. Il vise à être au maximum attractif, et soutient la vente de livres sur place, plus que l’achat en ligne. Gérants / propriétaires de l’endroit cassent ainsi avec le format classique connu des librairies, et en font un lieu de vie. Toute la programmation en continu est présentée sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram.

«Al Kitab-Mutu» : Plus qu’une librairie, un lieu de vie !
L’Harissa, inscrite au patrimoine immatériel : Du piquant à l’UNESCO
REPORTAGES12 / 11 / 2022

L’Harissa, inscrite au patrimoine immatériel : Du piquant à l’UNESCO

Produit phare typiquement tunisien, connu dans le monde entier, l’harissa fait sensation en l’intégrant dans le patrimoine immatériel de l’Humanité. Piquante et relevée, elle tire son origine des piments séchés au soleil. 100% tunisienne, son succès n’a cessé de retentir à travers l’histoire, celle de la Tunisie, et ne passe sûrement pas inaperçue dans différents plats et recettes.


Le 1er décembre 2022 est désormais une date historique : l’Unesco a, en effet, fait honneur à l’Harissa en l’inscrivant dans son patrimoine immatériel de l’Humanité. Une consécration souhaitée depuis longtemps, et désormais assouvie. « L’harissa, savoirs, savoir-faire et pratiques culinaires, sociales et millénaires », cite le comité à la tête du patrimoine immatériel de l’Humanité lors de l’annonce de cette nouvelle. Ce même comité valorise des us, coutumes, et des pratiques ancestrales uniques, à travers toutes les sociétés du monde, bien plus que les produits matériaux. La fameuse harissa conserve sa saveur unique grâce à l’huile d’olive et possède un goût meilleur grâce aux épices 100% locales et à ses piments séchées au soleil, particulièrement piquants.


Ce produit culinaire inestimable pour la Tunisie peut s’inviter dans de nombreux plats tunisiens : elle fait le bonheur des invités de la Tunisie ayant une connaissance culinaire autre, et est utilisée par des restaurateurs et chefs cuisiniers. Ce condiment s’exporte facilement et depuis longtemps à travers le monde et est considéré comme ingrédient, souvent incontournable. Sa saveur est unique et est représentative de l’identité d’un pays. L’harissa raconte un patrimoine culinaire national. Des villes, connues en Tunisie pour leur récolte des piments, la produisent, en lui insufflant un goût différent, propre à chaque région. Le Cap Bon, ses petites villes, et sa grande ville Nabeul sont connus pour leur harissa prisée par les touristes et les Tunisiens eux-mêmes.


Un dossier de candidature bien fourni, présenté auprès de l‘Unesco, a valorisé ce produit national. Il cite son importance dans la cuisine tunisienne courante, le plus souvent préparée par des femmes. L’harissa rime avec convivialité, célébrations, et entretient l’esprit communautaire.


Son histoire remonterait au XVIIe siècle. C’est à ce moment-là que l’exploitation du piment a commencé à s’ancrer en Tunisie jusqu’à sa déclinaison en purée piquante. L’appellation même de l’harissa provient du verbe arabe «harrasa» qui veut dire broyer ou écraser.


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La liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité compte actuellement plus de 530 éléments inscrits, dont 72 qui restent à sauvegarder d’urgence, selon l’AFP. Adoptée en octobre 2003 et ratifiée par 180 pays, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel promeut la sauvegarde des connaissances et savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel, et les pratiques culturelles transmises de génération en génération, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, sans oublier les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers. Cet ingrédient est à consommer avec modération, trop de piquant tue le goût et peut avoir un mauvais effet sur la digestion. Il existerait même une Harissa sucrée, typiquement tunisienne aussi, mais ça, c’est une autre histoire…

L’Harissa, inscrite au patrimoine immatériel : Du piquant à l’UNESCO
Programme «Qismi Al Ahla» : Développer l’éveil artistique chez les écoliers
REPORTAGES12 / 5 / 2022

Programme «Qismi Al Ahla» : Développer l’éveil artistique chez les écoliers

L’effet escompté chez les écoliers s’est fait sentir lors d’une visite peu ordinaire effectuée à l’école primaire «El Marr» à Tunis. Toute une salle, au sein de l’école, a été transformée pour le plus grand bonheur des petits. «Qismi Al Ahla» (Ma classe est la meilleure) poursuit sa route.

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C’est à l’école «El Marr» à Tunis, située derrière le ministère de la Défense, qu’un groupe de visiteurs a été accueilli et par le corps administratif de l’école, par les élèves, et par quelques responsables à la tête de ce programme qui vise «à créer démocratiquement la meilleure salle de classe», comme c’est présenté. Ce projet, qui est à vocation sociale, est concrétisé sous la houlette de l’Association l’Art Rue.


S’investir dans les écoles primaires


Le programme vise à accompagner et à soutenir financièrement des associations locales, ou régionales afin de créer des espaces dédiés à la pratique des arts au sein des écoles primaires publiques et à fournir par conséquent un endroit rénové pour les écoliers, situé au sein même de leur établissement, leur permettant ainsi d’apprendre, tout en s’amusant. Une initiative qui a porté ses fruits par le passé et qui continue à être impactante.

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Club de théâtre, jeux de société, activités en groupe, projections, activités manuelles, musique peuvent être pratiqués au sein de cette classe. Un espace stimulant, qui entretient l’éveil artistique juvénile : autonomie, créativité, passions, imagination, doté d’un espace vert. L’expression artistique s’apprend dès l’enfance, et la classe est conçue pour. L’art à la portée des enfants–écoliers, telle est la devise de ce projet doté d’un programme d’accompagnement, d’objectifs précis à atteindre, d’un soutien financier et d’un protocole. Les associations engagées peuvent s’investir dans les écoles primaires et permettre l’élaboration de ce programme dans les écoles primaires de Tunis et des régions. Le cas «D’el Marr» est une simulation.

Programme «Qismi Al Ahla» : Développer l’éveil artistique chez les écoliers
«Alaïa avant Alaïa » à Dar Alaïa , Sidi Bou Saïd : Hommage à un génie créatif
REPORTAGES12 / 4 / 2022

«Alaïa avant Alaïa » à Dar Alaïa , Sidi Bou Saïd : Hommage à un génie créatif

L’exposition rétrospective «Alaïa avant Alaïa» retrace la jeunesse et l’enfance d’Ezzedine Alaïa. Elle revient sur sa naissance à Tunis, son départ pour Paris en 1956 et annonce son ascension progressive et fulgurante au fil des décennies, en tant que couturier-créateur de renommée mondiale.


Discrétion, finesse, justesse et une infinie sensibilité ont façonné et façonnent toujours l’œuvre et son maître. Auparavant et jusqu’à sa disparition, ses créations ont sublimé et épousé la silhouette d’une large pléiade de personnalités et de stars mondialement connues. Sculpturales et enveloppantes, elles ont, durant toute une vie, brillé de mille feux dans les occasions, les mondanités et les défilés de mode les plus connus dans le monde. L’exposition nous le relate bien à travers des photos anciennes, privées, familiales, mais également à travers celles qui immortalisent ses apparitions publiques aux côtés des grandes stars, et d’autres remarquables, capturées dans toutes les métropoles.

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Un court-métrage de 8 mn permet aux invités présents de regarder un reportage / entretien filmé avec le jeune Ezzedine Alaïa, s’adonnant à des confidences sur son enfance, racontant sa tendre jeunesse passée à la Médina de Tunis, une partie de sa vie dans les Beaux-Arts de Tunis jusqu’à son envol pour la capitale des lumières. Le film court évoque références, techniques de couture, personnes et personnalités qu’il a habillées à l’époque, jusqu’aux années 80, mettant ainsi davantage en lumière la genèse de son génie créateur.


Textes courts, éclairants, informations édifiantes, cartels, dates clés et personnalités amis, que le styliste affectionnait particulièrement, jalonnent les murs de son havre de paix, une demeure, perchée sur les hauteurs de Sidi Bou Saïd, à la vue imprenable sur la Méditerranée. Ce lieu ensorcelant met encore en lumière le parcours unique et éclectique d’Alaïa… Chez lui. Cette maison rappelle ses origines, son pays natal, ses racines. Construite en 1986, l’artiste y passait le plus clair de son temps. Connue sous l’appellation courante «Dar Alaïa», elle est désormais reconvertie en lieu d’exposition, consacrée à l’œuvre et à la vie d’Alaïa. Sept créations à lui y sont exposées : elles ont été créées au début de sa carrière.


Nous apprenons, au fil de cette rétrospection, que le créateur passait son temps à habiller ses proches amies, devenues ses muses comme sa sœur Hafida, son amie Latifa, Nicole de Blégiers ou Leila Manchari, avant d’inspirer un nombre incalculable de personnalités à travers le monde. Greta Garbo, Louise de Vilmorin ou Arletta l’ont fait connaître dans les plus hautes sphères sociales. Grace Jones, Tina Turner, Naomi Campbell, Farida Khelfa et bien d’autres ont traversé la vie de Alaïa.


Le portrait d’un créateur, à la fois discret, mais éclatant de talent, est raconté dans «Alaïa avant Alaïa», une exposition, hommage déjà présentée à Paris et désormais accessible à Tunis-Sidi Bou Saïd jusqu’en mai 2023. Une exposition qui a puisé dans les archives de la fondation Alaïa et qui fusionne citations du créateur, hommages photographiques, témoignages. L’expo prend une dimension plus intime puisqu’elle se tient dans sa maison : elle est truffée de détails et lève le voile sur les nombreuses personnes et personnalités qui ont accompagné Alaïa depuis sa naissance jusqu’à l’éclosion de sa carrière. Davantage de créations exposées auraient donné plus d’ampleur à l’exposition. Pour les connaisseurs, intéressés par la vie d’Azzedine Alaïa, un des pionniers de la mode mondiale, un détour en accès libre à Dar Alaïa est recommandé.


Dar Alaïa à Sid Bou Saïd (Crédit Photo : Sylvie Delpech)

«Alaïa avant Alaïa » à Dar Alaïa , Sidi Bou Saïd : Hommage à un génie créatif
Projet «mille et un films» : Education et cinéma
REPORTAGES11 / 20 / 2022

Projet «mille et un films» : Education et cinéma

Une expérience éducative pilote se poursuit depuis 2016, celle des « Mille et un films», programme national pour l’introduction de l’instruction cinématographique dans les écoles tunisiennes, avec à sa tête, son fondateur, le réalisateur Moncef Dhouib. Après trois ans d’itinérance fructueuse de 2016 à 2019 et un arrêt causé par la pandémie, l’expérience redémarre de plus belle. 6.000 écoliers ont été initiés au b.a-ba du 7e art.


En 2023, un nouveau chapitre des «Mille et un films» s’apprête à commencer. Soutenu par le ministère de l’Education actuel, le projet continue d’impacter. Sur 24 gouvernorats, 12 écoles par gouvernorat ont été visitées. Durant trois ans, 6.000 écoliers, pour la plupart issus de régions défavorisées, ont pu participer à ce travail.


Ecoliers /collégiens des écoles primaires et collèges situés dans des régions rurales (voire complètement isolées) reçoivent la visite de formateurs, spécialistes en cinéma. Ces derniers s’adressent au corps enseignant d’une école : ils lui présentent le projet, son objectif, et valorisent une passion et un savoir à entretenir avec les élèves. Des enfants qui restent à l’affût de ce savoir pratique, édifiant et très divertissant et qui s’y engagent passionnément. «Depuis le lancement de ce projet, j’ai toujours pensé qu’il faut travailler avec les écoles, en premier lieu. On a donc pensé cibler les moins de 14 ans, qui sont en train de se chercher, et qui n’ont pas conscience des maux de la société et des difficultés de la vie. A un certain âge, on peut perdre à jamais les jeunes, si on ne les rattrape pas avant et tôt», déclare Moncef Dhouib, réalisateur et chef du projet. Deux partenaires fixes soutiennent les «Mille et un films» : le ministère de l’Education et celui des Affaires culturelles (à travers le Cnci, qui aide à la production et à la formation).


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L’essentiel du travail, c’est de le transmettre en formant les formateurs : ces instituteurs qui veilleront à leur tour à maintenir ces ateliers d’initiation cinématographique pour garantir la pérennité de la formation dans l’établissement éducatif désigné et de le programmer sur la durée dans le planning des activités culturelles. Ces enseignants-formateurs doivent être passionnés et porteurs du projet. Toutes et tous ont adopté le projet.


Une initiative ancrée dans son époque


« Ce que nous faisons est nécessaire : nous sommes analphabètes quand il s’agit de lire une image. A travers ce projet, nous consolidons notre savoir, afin de mieux décrypter ce tsunami de l’image, sa fabrique, son impact. D’où cette urgence de commencer tôt à initier à la fabrique de l’image. Nous entretenons l’aspect pédagogique du secteur cinématographique. Le langage cinématographique doit être à la portée de tout le monde, en premier lieu, accessible aux enfants de 8 / 14 ans. Le cinéma est indissociable à l’ère numérique, de nos jours. Il est digital, très présent en ligne, et fait de l’ombre à l’écrit car tout est image, virtuel, reportages, et documentaires de nos jours», précise Moncef Dhouib.


Grâce au ministère de l’Education, l’accès aux établissements éducatifs se fait plus facilement. Le Cnci fournit des formateurs, diplômés pour la plupart des écoles supérieures de cinéma : ils doivent être principalement cadreurs, spécialistes en image et monteurs. Une dizaine d’entre eux/elles est retenue via des appels à candidatures. A part leur savoir, ils/elles doivent posséder un permis de conduire. Ces mêmes formateurs sillonnent, en effet, la Tunisie, via des unités mobiles, en duo, équipés du matériel nécessaire à l’application du projet. Un engagement sans faille de la part de «ces ambassadeurs du 7e art», composés de 5 femmes et 5 hommes (parité oblige).

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Ce travail de longue haleine se fait sur plusieurs séances et en fonction des écoles disponibles. Il est composé de trois étapes : la première se fait théoriquement en initiant aux bases du cinéma, via un document élaboré et qui explique en détail les règles élémentaires du cinéma. La 2e est l’écriture du scénario et son illustration, individuellement, mais surtout en groupe. La 3e étape permet aux écoliers-participants de faire du terrain, de sortir, et d’appliquer leur savoir sous l’œil vigilant des formateurs-enseignants et avec l’autorisation des parents d’élèves.


Le projet illustre ce mariage entre culture et Intelligence artificielle : la culture, autrefois orale et écrite, est désormais convertible en numérique, accessible sur des plateformes en ligne, et forte de sa connectivité via les tablettes, le web et les réseaux sociaux. Le projet s’inscrit dans son époque et permet une meilleure lecture de l’Image : une jonction qui lie la culture, l’éducation et la technologie.


«Le projet reste coûteux : des dépenses se font, mais il a fonctionné de cette manière structurelle», cite Moncef Dhouib, enthousiaste. Il tient à rempiler pour une nouvelle tournée des écoles, et à effectuer un redémarrage postCovid. Le projet est toujours à la recherche d’un soutien financier privé. «Mille et un films » est précurseur dans la région Mena et son exportation dans d’autres pays reste imminente. Un legs de cette expérience pour les générations futures et son rayonnement à l’intérieur du pays et au-delà des frontières restent impératifs.

Projet «mille et un films» : Education et cinéma
Conférence autour de «La peste» d’Albert Camus à Hammamet : Une œuvre toujours d’actualité
REPORTAGES11 / 1 / 2022

Conférence autour de «La peste» d’Albert Camus à Hammamet : Une œuvre toujours d’actualité

Une conférence s’est tenue autour des «multiples sources d’inspiration de la peste», roman majeur d’Albert Camus. Paru en 1947, il connaît, actuellement, un regain d’intérêt considérable dans le monde. A Hammamet, Michèle Robinet et Florian Bouscarle, deux conférenciers-camusiens, ont éclairé un public présent à cet évènement édifiant.


«L’étranger» ou «Caligula» font la renommée de ce pionnier de la littérature. Atemporel, «La Peste» se distingue : il a plus que jamais été d’actualité, car, pour son large lectorat, il fait écho à la lutte contre le Covid-19. Des valeurs comme «Le Respect, la justice, l’amour et la générosité» ont été longtemps prônées au gré des œuvres de l’auteur engagé.


A l’honneur, deux spécialistes-camusiens : Michèle Robinet, inspectrice du travail honoraire, conférencière, travaillant sur Camus notamment avec les personnes seniors en situation de réinsertion sociale et Florian Bouscarle, conférencier, professeur, travaillant avec les jeunes. Les deux chercheurs veillent à faire connaître autour de la Méditerranée, et à travers leur association «Partages culturels en Provence», la littérature francophone. Une association qui a pour but de diffuser et de promouvoir l’art, la culture et le patrimoine, de consolider les liens entre pays francophones et de faciliter les partenariats entre les deux rives de la Méditerranée.

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«Le récit de la Peste ne meurt et ne disparaît jamais» : une expression qui fait référence à l’atmosphère de menace, la crainte, l’impossibilité de se projeter, la peur de vivre, les innombrables vertiges de la vie. Des états d’âme qui se confondent souvent avec le terme «Fléau» et qui signifie le «Mal» sur Terre.


Camus a puisé dans différentes sources pour écrire «La Peste» : littéraires, historiques, personnelles, scientifiques, relationnelles. Les deux «Camusiens»-conférenciers ont mis en valeur sur près d’une heure ces différentes sources en les citant. Ce roman fictif qui s’est déroulé sur 9 mois —du printemps à l’hiver de l’an 1940— a vu le jour grâce à des références littéraires et philosophiques dans lesquelles Camus a baigné : son oncle «Gustave Acault», doté d’une grande bibliothèque en Algérie et chez qui l’écrivain pouvait lire des livres. L’historien Jules Michelet, l’historien grec «Thucytide», auteur de «La grande peste d’Athènes», l’écrivain latin Lucrèce (1er siècle avant J.-C.), l’écrivain italien Boccace, qui a évoqué «La peste de Florence» dans son œuvre (l’an 1300). Le journaliste Daniel Defao qui a voué un intérêt à la grande peste de Londres. Les écrits d’Adrien Proust, père de Marcel Proust, et la fable «Les animaux malades de la Peste» de La Fontaine ont également profondément inspiré Camus : à propos de ce dernier exemple cité, les réactions des différents animaux reflètent celles des humains et trouvent leur sens dans leur existence. Pétrarque, Antonin Artaud, et les ravages causés par la Peste à Marseille, en Tunisie et en Algérie ont enrichi ses connaissances. Les personnages de «La peste» d’Albert Camus sont inspirés par des gens que l’écrivain a connus. Michèle Robinet a évoqué le cadre spatio-temporel du roman, qui se déroule dans les années quarante, à Oran, ville côtière, décrite comme labyrinthique, poussiéreuse, peu attrayante : «Une cité qui tourne son dos à la mer», selon Camus.


La conférence a davantage été focalisée sur la composition de l’œuvre, la vie de l’auteur, et moins sur la philosophie du roman. Ce rendez-vous s’est clôturé par une tombola gratuite, qui a permis à une dizaine d’invités de gagner des livres d’Albert Camus et de son œuvre.

Conférence autour de «La peste» d’Albert Camus à Hammamet : Une œuvre toujours d’actualité
« Dream concerts » à « Dream City » : Sonorités du monde
REPORTAGES10 / 12 / 2022

« Dream concerts » à « Dream City » : Sonorités du monde

Deux lieux phares de Tunis : le Théâtre municipal et place de la Hafsia ont été imprégnés par les rythmes de nombreuses musiques du monde : « Alsarah & The Nubatones » et « Love & Revenge » ont mobilisé leur public tunisien, étonnamment jeune et large.


Il est 21h00, place de la Hafsia. De nombreux festivaliers se ruent vers ce lieu central de Tunis, situé en plein cœur du quartier de la Hafsia, réputé pour sa fripe et ses visiteurs dans la journée et son aspect moins chaleureux le soir, en temps normal. Mais depuis le 30 septembre 2022, le contexte festif bouleverse le quotidien des habitants : Une scène, installée à l’occasion de « Dream City », s’apprête à accueillir gratuitement, et pour les festivaliers et pour les habitants du quartier, « Love & Revenge », un groupe de musique pop-électro, venu du Liban et de différentes destinations. Dans l’air du temps et frais, les morceaux joués par les musiciens parviennent à conquérir très vite le public présent et à attirer les curieux, d’où l’objectif de base de « Dream City » : celle d’investir artistiquement les lieux publics et de faciliter l’accessibilité à la culture pour les citoyens.


« Love & Revenge » fait écho aux aspirations musicales et aux attentes des gens présents puisqu’il revisite un répertoire arabe garni et célèbre, en y ajoutant sa touche. De nombreuses idoles populaires y sont célébrées : Najat Al Saghira, Kadhem Saher ou Abdel Wahab…Des tubes revisités connus qu’ils ponctuent avec des morceaux moins connus. Une manière pour le groupe de faire danser la foule et de sauvegarder la mémoire collective (arabophone ou pas). « Love & Revenge » chante un électro-pop alléchant afin, entre autres, de raviver une époque jugée « plus glorieuse et nostalgique » surtout pour les adultes.


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Autres contrées célébrées et d’autres répertoires ont attiré un public tunisien majoritairement jeune, ceux qu’ « Alsarah & The Nubatones », particulièrement éclectique, a célébré haut et fort dans l’enceinte du théâtre municipal de Tunis. Une musique du monde aux sonorités diverses qui touchent la globalité des auditeurs, issus de différentes cultures ou d’influences ethniques diverses. « Alsarah & The Nubatones » viennent du Soudan et des USA. Leur mélange musical est un rétro-pop émanant de l’Afrique de l’Ouest. Leur musique chante les richesses culturelles qui unissent le peuple soudanais et égyptien, leur histoire, évoquent des schémas migratoires contemporains, et célèbre « des chants de retours » nubiens, dans une langue peu accessible mais aux sonorités attractives.

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La Chorale ne jurent que par la soul, qui, selon ces membres, traversent toutes les peuples et tous les répertoires musicaux. Un cocktail extrait de leurs trois derniers albums a finalement été présenté sur 75 min. Un public fan était globalement satisfait même si une partie aurait préféré profiter de ces artistes dans un lieu, plus décontracté comme une place, en plein air, qui aurait pu leur permettre de mieux profiter de cette musique dansante et de cette atmosphère musicale unique.

« Dream concerts » à « Dream City » : Sonorités du monde
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