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« Dans la peau de l’autre » de Pepe Elmas Naswa. Cie Pepenas :  « La danse du Serpent » à l’honneur
REPORTAGES10 / 8 / 2022

« Dans la peau de l’autre » de Pepe Elmas Naswa. Cie Pepenas : « La danse du Serpent » à l’honneur

La République Démocratique du Congo est à l’honneur ce soir au théâtre Municipal de Tunis. Toujours dans le cadre de « Dream City », à partir de 20h30, le public peut découvrir le spectacle de danse «Dans la peau de l’Autre » de Pepe Elmas Naswa / Cie Pepenas.


Après une série de concerts musicaux programmés dans le cadre de la 8ème édition de « Dream City », place à la danse au théâtre municipal de la Capitale. Le 9 octobre, les artistes s’emparent de la Place Beb Souika à partir de 17h afin de présenter aux passants leur performance.


« La danse du serpent », venue tout droit de Kinshasa a été valorisée à travers ce travail scénique développé par Pepe Elmas Naswa, qui en aout 2016, a pu découvrir cette art local pratiqué dans le cadre d’une fête populaire.

Cette danse est pratiquée à Kinshasa au Congo par les enfants de la rue et les jeunes gangsters de la région, couramment appelés « Les Chégués » et « Les Kuluna ».

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Une danse transposée à Tunis sur scène, et qui est révélatrice du malaise d’une partie déshéritée et désabusée de la jeunesse congolaise. Un cri d’alerte, exprimé à travers les corps, qui peut faire écho à d’autres jeunesses appauvrie dans le monde.


Le spectacle est dansant : chorégraphie contemporaine engagée et musique traditionnelle revisitée accompagnent les danseurs congolais. Sept interprètes exprimeront un langage corporel hybride, universel, qui fait résonner un chaos sonore et visuel, émanant notamment des nuits nocturnes enflammées de Kinshasa. Pepe Elmas Naswa a procédé à des ateliers de réflexions avec ses danseurs.


« Dans la peau de l’autre » est l’aboutissement d’ateliers de créations et de réflexions. Un travail qui a initié tous les artistes participants à « la danse du serpent ».


Un art qui sera présenté au public tunisien dans le cadre de « Dream City ».



« Dans la peau de l’autre » de Pepe Elmas Naswa. Cie Pepenas : « La danse du Serpent » à l’honneur
«Mirath Music : l’exposition sonore itinérante » : Musique itinérante
REPORTAGES9 / 29 / 2022

«Mirath Music : l’exposition sonore itinérante » : Musique itinérante

C’est dans son jardin que le Goethe-Institut de Tunis accueille, du 26 septembre au 1er octobre 2022, un public, attiré par des sonorités recherchées, venu vivre une exposition sonore itinérante, comme on en voit rarement. Dans la continuité de son itinéraire qui se déroule en Afrique du Nord, du Nord-Est et en Asie occidentale, «Mirath : Music» est accessible, cette semaine, au public tunisien.


L’itinérance rime avec immobilité, et cette spécificité, «Mirath : Music» la tient de son passage au Soudan, à la Jordanie et en Allemagne. Place actuellement à la Tunisie. Le jardin du Goethe-Institut Tunis vivra, pendant 6 jours, aux rythmes de sonorités créées par 8 artistes, issus des régions citées. Ces mêmes musiciens sont imprégnés par différentes cultures, issues de divers milieux géographiques et ont un point commun central : le patrimoine culturel musical de leurs pays, qu’ils/ elles se sont permis de revisiter afin de réaliser cette exposition sonore. «Mirath : Music» ou «Patrimoine:musique» se réfère à des patrimoines musicaux diversifiés prônés grâce aux musiciens participants et au soutien des antennes du Goethe-Institut, de 7 pays: Palestine, Soudan, Algérie, Irak, Libye, Liban, Jordanie et Tunisie.


Des sonorités musicales émanent des coins du jardin, spécialement aménagé à l’occasion de cette exposition musicale. Cet accomplissement se repose sur une approche curatoriale expérimentale, propre à chaque musicien-participant. Individuellement, les 7 artistes ont puisé dans un patrimoine musical historique, issu de lieux et d’époques distinctes. La documentation riche, rédigée et affichée pour les visiteurs, permet d’en savoir davantage sur l’approche musicale de chaque musicien et musicienne, tout en écoutant leur musique.


L’approche et la ligne directrice de l’exposition ont été largement discutées et élaborées, en amont, par les musiciens-exposants dans le cadre d’un atelier en ligne d’une durée de 6 jours. Ils/elles sont parvenu(e)s à mettre en valeur, musicalement et individuellement, le patrimoine musical de chacune de leur région. Toutes et tous ont puisé dans des aspects qui leur sont propres et auxquels ils/elles sont attaché(e)s. Les musiciens ont su ainsi exploiter musicalement les contextes sociopolitiques dans lesquels ils vivent et présenté l’aboutissement de leur travail dans le cadre cette exposition sonore collective.


Au fil de la déambulation, tout en lisant et en écoutant leurs différentes pistes réalisées, des thématiques retentissent liées à la liberté, à la reconnaissance, à l’appartenance à une culture locale, aux combats sociétaux, et à cette volonté propre aux musiciens de préserver leur patrimoine culturel unique. L’Algérienne Amel Zen, la Kurde Hajar Zahawy, le Soudanais Mohamed Adam, Ghassen Sahhab et Mustafa Said de l’Egypte, la Tunisienne Rehab Hazgui, Zaid Hilal de Palestine et Yacoub Abou Ghosh de Jordanie ont conçu 14 pistes musicales spécialement pour «Mirath : Music» en maniant différents instruments musicaux propres à leurs régions. La documentation de l’exposition a été validée par l’artiste et éditeur Christina Hazboun. L’exposition sonore itinérante est accessible au public gratuitement de 14h00 à 20h00 dans le jardin du Goethe-Institut Tunis.

«Mirath Music : l’exposition sonore itinérante » : Musique itinérante
A la rédaction du journal La Marseillaise : Journalistes africains en immersion
REPORTAGES9 / 6 / 2022

A la rédaction du journal La Marseillaise : Journalistes africains en immersion

L’association «Médias & Démocratie» a permis à un noyau de journalistes mauritaniens, algérien, tunisien et burkinabé de participer à une immersion de qualité dans la rédaction du journal La Marseillaise. Retour sur expérience !


La partie pratique d’un programme de formation, conçue pour des journalistes africains a débuté dans les locaux d’un journal historique. 9 journalistes participants —dont 6 Mauritaniens— se sont rendus à la rédaction de La Marseillaise.

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Le président du journal, Léo Purguette, entouré de son équipe, les accueille dans une salle de conférences. En observateurs, ces derniers assistent à la réunion de rédaction, effectuent une visite des locaux et prennent connaissance du fonctionnement de la rédaction, ainsi que de son aspect historique. L’immersion d’une durée de deux jours a permis aux journalistes-invités de découvrir la structure d’une rédaction qui tient toujours à sa version papier, tout en accordant de l’importance à sa version web et en entretenant une visibilité en ligne pour ses lecteurs.

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«Nous avons investi dans un nouveau site et dans une liseuse numérique qui nous a permis de réaliser de nouveaux abonnements 100% numériques. Nous croyons au “Bimédia”, à la complémentarité du web et du papier», commente Léo Purguette, président et directeur éditorial du journal La Marseillaise.


Les visiteurs ne peuvent rester indifférents face à la fresque du peintre marseillais Pierre Ambrogiani (1907-1985), spécialement offerte au journal. La pérennité de La Marseillaise est puisée dans son histoire : elle représente l’imprimerie de La Marseillaise et ses ouvriers du livre en plein travail.

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Les rédactions, qui se succèdent, valorisent près de 8 décennies d’existence, notamment en conservant l’archivage. «Nous avons conservé nos archives depuis les débuts, y compris des archives du Petit Marseillais, le journal qui existait auparavant dans ce même bâtiment qui nous abrite. J’ai, par exemple, retrouvé un de ses suppléments féminins intitulé Eve et qui date de 1922. Un siècle !», cite Léo Purguette.


En 2022, garantir la survie d’un journal historique est le fruit d’un travail d’équipe laborieux, mené au quotidien par des journalistes, attachés à l’éthique du métier et à ses fondements. La Marseillaise continue d’exister à Marseille tout comme le quotidien La Presse de Tunisie, vieux de 86 ans. Les deux rédactions croient au renouvellement générationnel, point commun important. «Nous tentons de demeurer fidèles à l’esprit de la Résistance et à ceux qui nous ont précédés», conclut Léo Purguette au sujet de La Marseillaise.


*Article et immersion effectués dans le cadre d’une formation en journalisme organisée par «Médias & Démocratie»

A la rédaction du journal La Marseillaise : Journalistes africains en immersion
Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !
REPORTAGES8 / 20 / 2019

Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !

Les grands noms se bousculent mais ne se ressemblent pas ! Le roi de la salsa, de la kizomba et de la bachata, Ocar D’Leon, s’est emparé de la scène face à un public qui le connaît par cœur. Ambiance fraîche, importée de l’Amérique latine, ou extraite du patrimoine musical ou dansant de l’Espagne ou du Portugal, D’Leon s’est abattu sur la ville tel un ouragan, le temps d’une soirée.


Dans les gradins, que des silhouettes dansantes et déambulantes qui suivaient les rythmes des plus grands tubes de ce monument de la culture Salsa surnommé « El Leon de la Salsa » à l’image de ce qu’il a d’emblée réservé à son public tunisien, venu nombreux l’accueillir. Les spectateurs composés en grande majorité d’adeptes de la salsa, du Kizomba, ou de la Bachata ont arboré fièrement leurs connaissances et leur admiration pour cette vedette. Son répertoire était découpé, organisé et garni de sonorités latines, résultant de plus de 40 ans de carrière. L’artiste, grâce à son charisme attrayant, sa verve et sa présence scénique irréprochable, a charmé ses adeptes. L’interaction était de mise pendant toute la soirée. L’artiste, relativement âgé, a conquis petits et grands et n’a cessé d’exprimer son admiration pour la Tunisie et les Tunisiens. Talents et bonne humeur ont assuré ce concert jusqu’au bout.


Ils racontent des contrées lointaines


Argentine, Venezuela, Caraïbes, Amérique Latine, la musique de D’Leon et ses entractes permettent de voyager. «Lioraras» «Padre Y Hijo», «Ilhora» ou «Yo Quisera», autant de tubes chantonnés successivement qui racontent le quotidien de populations lointaines. Migration, esclavagisme, racisme de couleur, droit à la différence, ses textes prônent autant de valeurs humaines et ne manquent pas de profondeur. Sa carrière a duré plus de 40 ans et a avancé de pair avec son sens du militantisme. Pendant la soirée, il a présenté d’anciens et de nouveaux registres. Son talent n’a pas pris une ride. Parmi les spectateurs, de nombreux mélomanes admirateurs sont venus l’applaudir parce qu’ils le connaissaient certes, mais beaucoup étaient adeptes au quotidien des cours de Salsa et de Zumba et ont forcément connu ses airs en pratiquant leur passion. Ce concert inédit n’a pas laissé de marbre deux jours avant le passage d’un autre astre nommé Liz MaCcomb, diva du Jazz et du gospel. Le festival international se poursuivra et sont attendus Marouen Khoury, Amina Fakhet, l’Algerino, Souad Messi ou encore « Juif », pièce de théâtre de Hamadi Louhaiebi.

Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !
Third World : Du son universel
REPORTAGES8 / 8 / 2019

Third World : Du son universel

Ces ambassadeurs du reggae ont fait vibrer un public venu nombreux les accueillir. Charismatiques, drôles, aux rires joviaux et à l’énergie détonante, les membres de « Third World » ont conquis le théâtre de Hammamet malgré les contraintes d’ordre politique qui ont failli les empêcher de se produire sur la scène de la 55e édition du Festival de Hammamet.


Ils ont atterri en Tunisie peu de temps avant le 25 juillet avant de repartir valider une autre date de concert et revenir aussitôt le 5 août. Pas le temps de chômer pour ce groupe à la notoriété irréprochable ! Le groupe référence dans l’univers du reggae possède une carrière exemplaire, faite de collaboration avec les plus grands calibres musicaux, citons Bob Marley, les Jackson 5 ou encore l’indétrônable Santana. En chiffres ? Plus de 40 ans de carrière, 30 albums à leur actif et 10 nominations aux Grammy Awards. Depuis 1973, ils ont su s’imposer sur la scène musicale mondiale, notamment grâce à leur mélange de genres musicaux particulièrement fort varié devenant ainsi des bêtes de scène, accessibles à toutes les cultures du monde, y compris la nôtre : leurs notes fusionnent reggae, pop, rock, funk, rap, dancehall ou encore R&B, de quoi s’enivrer pendant plus d’une heure et demie. Leur répertoire garni aux valeurs humanistes est présenté tel un langage universel.


La Jamaïque sur scène


Munis par plusieurs instruments, ils ont chanté sans arrêt à partir de 22h30 jusqu’à minuit. Saxophones, claviers, sons électroniques, percussions et autres… Un florilège de sons s’est emparé du théâtre de la ville. Mais pas que : jeux de lumière, habits colorés, lunettes bariolées et coiffures jamaïcaines, visuellement, ils attirent et misent beaucoup sur le show et l’aspect scénique. Leur point fort demeure leur énergie qui ne s’est pas dissipée depuis les années 70 ou 80 : « Third World » n’a pas pris une ride. Des tubes « 96° in the Shade » et « Try Jah Love » font toujours autant son succès. Leurs textes sont des hymnes à l’amour, à la vie et à l’union des peuples. Le 16 août aura lieu la sortie de leur nouvel album célébrant ainsi leur 45e anniversaire. Le band a chanté des reprises de Bob Marley, de «We found Love», en passant par «Now That We Found Love». «Third World» a même terminé sur une note de reprise appartenant aux monuments de la scène reggae mondiale, dirigés jusqu’au bout d’une main de fer par leur leader Stephen Coore.

Third World : Du son universel
« Salut Salon» à la 55e édition à Hammamet : Un quatuor féminin virtuose
REPORTAGES7 / 26 / 2019

« Salut Salon» à la 55e édition à Hammamet : Un quatuor féminin virtuose

Elles jouent toujours à guichets fermés en Europe, et à Hammamet le Quatuor féminin au nom insolite «Salut Salon» n’a pas manqué de faire des vagues…


«Salut Salon» s’est érigé en valeur sûre de la scène musicale internationale : les 4 musiciennes ont conquis les Etats-Unis, l’Asie et ont écumé les scènes musicales européennes avant d’opter pour l’Afrique du Nord et plus précisément le Festival International de Hammamet. Récemment, leur tournée «Carnaval Fantasy» les a propulsées sur le devant de la scène.

Le quatuor vient tout droit d’Hambourg et est composé de 4 musiciennes allemandes : Agelika Bachmann et Iris Siegfried au violon, Ann-Monika Von Twardowski au piano et Sonja Lena Schmid au violoncelle. Toutes les quatre se sont emparées pendant presque 1h30 de la scène devant un public venu découvrir cette prouesse musicale qui s’annonçait d’emblée exceptionnelle.

Leur concert tourne en dérision les codes de la musique classique et carrée du XIXe et du XXe siècles : elles jouent habilement du répertoire de Rachmaninov, celui de Vivaldi, Bach, Prokofiev ou encore Mozart … en alternant, bien entendu, avec leurs propres morceaux, des thèmes cinéma classiques, le Tango Nuevo d’Astor Piazolla et les musiques du monde. Leur spectacle, comme partout dans le monde, se vit si légèrement : il est saupoudré d’une dose d’humour et ponctué de réflexion poétique sur la vie, la joie, le rire … «Salut Salon» jouit d’un répertoire classique et le maîtrise à la perfection. Mieux, le quartet transgresse les codes du classicisme et y insuffle une dose d’humanité et de textes qui chantent la vie et l’amour comme celle qui a fait bouger la foule «Liebe, Love Amour». La présence scénique de ces 4 filles à l’aspect hippie, va de pair avec l’énergie si apaisante et drôle qui a régné pendant toute la soirée. Elles ont aussi chantonné du finlandais, de la pop chinoise et ont concocté un répertoire fort divers. Ce groupe a su manier les notes pour un public réceptif toujours aux aguets et à la recherche d’échappées sonores inédites.

« Salut Salon» à la 55e édition à Hammamet : Un quatuor féminin virtuose
Charlotte Cardin & Myrath : A guichets fermés
REPORTAGES7 / 24 / 2019

Charlotte Cardin & Myrath : A guichets fermés

L’été 2019 à Hammamet est marqué par le passage sur la scène de la 55e édition du festival international de Hammamet de la Canadienne tant attendue Charlotte Cardin, précédée par le groupe de rock Myrath : un noyau qui ne cesse de se distinguer dans le monde


Deux jours d’intervalle ont séparé les deux tempêtes qui ont balayé la scène. Retour express sur les deux premiers Sold Out de la saison.


Divine Cardin !


Par un samedi caniculaire, les fans ont commencé à se rassembler en masse devant le théâtre de Hammamet dès 18h00. C’est encore tôt, me dites-vous … Mais non, c’est plutôt normal. Les festivaliers ont hâte de rencontrer leur idole qui n’est autre que la jeune et charmante Charlotte Cardin. La Canadienne de 24 ans ne cesse de briller dans le monde entier depuis plus de 4 ans. Sa carrière a explosé des suites de son passage dans l’émission canadienne «The Voice». Depuis, ce sont ses singles en solo qui l’ont catapultée sur la scène internationale. «Main Girl », «Dirty Dirty» ou encore «Big Boy», l’ont fait connaître. Trois heures d’attente, une file d’attente interminable, un dispositif sécuritaire «excessivement » mis en place, et la star a fini par s’emparer de la scène à 22h00 pile. Pétillante, très ouverte à l’échange avec son public, l’artiste n’a cessé de ponctuer ses chansons avec des anecdotes à elle, extraites de sa vie personnelle, relatée et saupoudrée par des plaisanteries. L’atmosphère était détendue à souhait et Cardin a magnifiquement bercé son public en chantant tous ses morceaux phares. Ce jeune prodige, c’est une voix et un charisme exemplaires, qui a conquis un public européen et américain en un temps record. Elle s’est rapidement imposée sur la scène électro-pop européenne et sur les réseaux sociaux grâce à son talent hors-pair et ses compositions distinguées. Ses reprises font partie intégrante de son répertoire épuré.

Lors de sa prestation, elle est passée de la voix au piano et a fait fondre son public hystérique en chantant des morceaux comme «Faufile» ou «Les Jupes». Charlotte Cardin n’a cessé d’exprimer son émerveillement d’être à Hammamet et en Tunisie entre deux chansons. Elle a fait Sold Out en deux semaines. Le public l’aime et elle le lui a très bien rendu.


Du rock / métal progressif et distingué


Deux jours plus tôt, une tempête musicale, venue d’une autre dimension, totalement différente et distinguée, s’est abattue sur Hammamet. Les nombreux fans du groupe Myrath se sont eux aussi emparés des sièges du théâtre pour un live rock des plus détonants et inédits. Les membres du groupe aux 1.000 concerts dans le monde ont concocté pour leur public : fresques, VG, effets sonores et lumières attrayantes, show et un répertoire nouveau titré «Shehili». Les festivaliers composés majoritairement de jeunes adeptes de leur univers étaient aux aguets pour découvrir les nouveautés promises. Leur musique est teintée de tunisianité, mélange de rock, métal, oriental, folklorique propre à eux. Leurs costumes allaient parfaitement avec le tableau scénique. Comme à l’accoutumée, leur spectacle a été enrichi par la performance de danse orientale remarquable de la Géorgienne Héléna. Ils ont commencé par une intro qui renvoie aux origines musicales du groupe «Asl», cet air, venu du désert, a capté l’attention du public. Ils ont enchaîné avec des titres comme «Mersal», «Lily Tawil» ou «Born To Survive». Le chanteur et également aux claviers Elias Bouchoucha, Zaher Zorgati au chant aussi, Malik Ben Arabia à la guitare, le bassiste Anis Jouini et Morgan Berthet à la batterie ont également servi des morceaux comme «End the Silence» et «Shehili». Le concert a duré 2 heures et a scellé les liens entre le groupe, qui est une valeur sûre en Tunisie et dans le monde entier et son public toujours aussi nombreux. Son style musical évolue et passe de la pop symphonique au rock / métal progressif et mélangé à des sonorités différentes. Ce n’est pas pour rien que « Myrath » est un label à part actuellement aux Etats-Unis.

Charlotte Cardin & Myrath : A guichets fermés
4e édition du Fairground Festival : L’électro engagé
REPORTAGES7 / 17 / 2019

4e édition du Fairground Festival : L’électro engagé

Vers la fin de la seconde décade de juillet, Sousse, pour la 4e année consécutive, arborera son festival de musique électronique, érigé depuis plus de deux ans comme l’un des évènements majeurs des scènes électroniques maghrébine et africaine. Le démarrage du Fairground Festival aura lieu les 19 et 20 juillet, à Sidi Bou Ali, une localité située à une dizaine de km du port Kantaoui.


L’évènement ne se veut pas être un rendez-vous de sons électro seulement, l’équipe a, cette année, décidé de promouvoir la culture amazigh, de s’ouvrir sur des activités inédites mais surtout de s’engager écologiquement.


Plus de 8.000 festivaliers tunisiens et étrangers sont attendus à l’Eco-village de Sidi Bou Ali, à Sousse. Pendant 48h, ils profiteront d’un Line–Up musical exceptionnel, d’exhibitions artistiques inédites et d’arts visuels. L’ouverture des portes de ce site écologique exceptionnel en Tunisie est programmé en fin d’après midi, le vendredi du 19 juillet. Les festivaliers pourront camper sur place, louer des dômes, qui ont été épuisés en moins de 2h, depuis leur mise en ligne pour location. En quelques jours, plus de 2500 tickets ont été vendus, à des prix peu abordables, mais présentés dans des formules alléchantes de logement, déplacement, et programme du festival.


Artistiquement décapant


Dans la première semaine de juillet, l’équipe du festival a fait appel à une poignée de journalistes pour un point de presse pas comme les autres, totalement inédit et à l’image du festival. Toutes et tous se sont donné rendez-vous à Takrouna à Sousse. Le café mythique de ce village berbère situé en haut de la montagne a abrité pendant une après-midi et jusqu’au coucher de soleil un set exceptionnel de «Boti», jeune artiste tunisien, suivi d’un point de presse d’une heure pour dévoiler les dessous du Fairground 2019. 36 artistes tunisiens et internationaux répondront présents, et seront dispatchés sur deux scènes : les festivaliers pourront profiter de 12 live acts. La première scène géante accueillera des pointures de la scène électronique mondiale comme Recondite, DJ Tennis, Artbat, Hvob, Luigi Madonna, Giorgia Angiuli, Animal Picnic, B2B, Marino Canal, Benjemy & Lola, une nouvelle aventure sonore créée par le Tunisien Ahmed Benjemy, Jan Blomqvist, Olivan Pandhora, Tantsui et Shaman. La seconde scène sera consacrée aux artistes tunisiens Hazem Berrebah, DJ Pila, Khaled Mrabet, Lo-Koality, Melkart, Saif Touati, Mahdi Garnaoui, Vodoom, Astrid, Anemoia, Boti, bien entendu, Vulum, Malek Mestiri, Redsea, Hearthug, Saray, Kasbah, Artgate, Bipolair et Mult Not-Lebled. La scène géante qui s’étend sur 300 m2 sera en VG et sera suffisamment équipée pour permettre à des acrobates professionnels, danseurs et performeurs de faire leur show. La seconde scène, minimaliste, plus discrète, intimiste servira de vitrine à nos artistes nationaux de la scène électronique tunisienne, toutes celles et ceux qui font et défont les nuits nocturnes.


De l’électro écolo !


Les chiffres reflètent l’impact positif que peut avoir le Fairground sur l’économie du pays mais surtout sur le secteur touristique : il s’ouvre sur le monde, se veut être qualitatif mais promeut également la région, ses caractéristiques et sa richesse historique. Le Fairground se consacre aussi à la protection de l’environnement et à la lutte contre les déchets sous le slogan «We Go Green». Pour l’équipe et depuis la genèse du festival, faire la fête écolo est une priorité, déclinée en une charte écoresponsable pour un challenge « Zéro déchet ». Cette année, ils en font un objectif primaire en faisant appel à un organisme montant de la société civile connu sous le nom de «Tunisian Campers», formé par un trio de jeunes activistes écolo qui se consacrent à la protection environnemental. Ils sont leaders et pionniers dans la promotion de l’écotourisme et du tourisme sportif. Grâce à leur coopération, ils feront des festivaliers participants des citoyens responsables, et sensibles à la protection de leur environnement. Une occasion de initier à la culture verte, aux réflexes de tous les jours pour sensibiliser à la sauvegarde la nature. Le festival permettra sur ce site d’accueillir 500 campeurs, il sera doté de douches, de WC, de casiers de rangement et de cabines sanitaires. La sécurité est également renforcée. Une «pool side», des séances de yoga et de méditation, le souk des créateurs, une game zone et une zone de détente «chill» à la thématique berbère pour se déconnecter, seront mis en place pour garantir une expérience sensorielle inédite. La scène électronique renait, et s’apprête encore à faire parler d’elle: des évènements comme le retour des « Dunes électroniques» à Tozeur ou «Fabrika», prévu en octobre à Hammamet, sont d’ores et déjà très attendus.

4e édition du Fairground Festival : L’électro engagé
Jeunesse tunisienne et vacances d’été: les vacances à tout prix
REPORTAGES7 / 14 / 2019

Jeunesse tunisienne et vacances d’été: les vacances à tout prix

Qui a dit qu’été rimait avec oisiveté pour les jeunes de 20-35 ans ? Lessivés par l’année universitaire pour la plupart, ils / elles prennent le temps de décompresser, se détendre et s’occupent autrement pendant la nuit. Une chose est sûre : les longues journées chaudes et les courtes soirées d’été ne connaissent point de répit.


Eté va de pair avec fêtes


Recherche costumes kitch désespérément, coups de fil à la pelle, préparatifs à la hâte pendant un lundi. En ce début de soirée, Molka, 27 ans, s’arrange tant bien que mal avec ses amis pour ne pas rater un événement festif pas comme les autres du côté de la banlieue nord de Tunis : il s’agit d’une soirée kitch des années 80/90 où sont attendues près de 400 personnes dans un temple de la nuit très prisé. Nejib Belkadhi est aux platines pour leur faire vivre un bond musical dans le temps : le déguisement ou l’habit kitch est obligatoire s’il vous plaît, et on ne peut pas dire que les conviés n’y sont pas allés de mainmorte : toutes et tous étaient aux aguets pour vivre le moment présent et prêts à faire la fête pendant une bonne partie de la nuit. Demain, c’est lundi, la plupart travaillent, d’autres feront sans doute la grasse matinée. Mais ce n’est guère grave, l’important est de vivre le moment présent. Voici un aperçu de ce que peut vivre une partie de la jeunesse tunisienne, qui a soif de quotidien gai et d’ondes positives, dans un climat actuel politique et sécuritaire tendu pour la plupart. La fête pour déstresser et se détendre oui, mais, pour beaucoup, faire la fête devient aussi une manière de résister aux affres des temps durs, et valider ses vacances en Tunisie reste primordial malgré tout, quand on ne peut pas s’offrir un voyage à l’étranger.


En mode foot !


Simultanément, les endroits avoisinants et d’autres éparpillés partout ailleurs regorgent aussi de jeunes mais pas du tout pour la même raison : l’été 2019 est vécu aux rythmes des parties de football interminables : la nation et le continent africain vivent en mode CAN. La Coupe d’Afrique des nations attise la foule : jeunes femmes et jeunes hommes passent parfois des après-midi entiers à attendre les matchs de la Tunisie, qui provoquent réactions collectives diverses et débats interminables. Une bonne partie de ces jeunes passionnés s’arrangent pour s’organiser un plan foot en groupe dans un endroit où il fait bon manger, ou déguster des boissons en même temps. Mieux, un endroit où il est possible de profiter de la plage, de la mer ou d’une piscine, ferait amplement l’affaire : entre deux mi-temps, l’idéal est de plonger, se rafraîchir par ce temps caniculaire. Le foot touche tout le monde : toutes classes sociales confondues. Même dans les cafés maures, populaires et partout sur le territoire tunisien ou dans le monde entier, le foot mobilise, rapproche fortement et incite à la consommation : Foued, 29 ans, ne rate pas une partie de football. Pendant toute la Coupe, sa table est réservée dans un café populaire situé dans son modeste quartier, son narguilé quotidien et son verre de thé sont installés quotidiennement sur sa table «réservée». Des amis le rejoignent ensuite pour des retrouvailles fréquentes et bruyantes : qui a déjà dit que le football était l’opium des peuples ? Ce n’est pas faux…


S’adonner à la consommation dans des endroits plaisants est très fréquent pendant l’été, peu importe le sexe, l’âge et la classe sociale. Consommer oui, mais pas aux mêmes degrés : s’offrir des cafés n’est pas comme partir en soirée, comme celle citée ci-haut, où il faudrait consacrer un budget précis si des jeunes voudraient s’y rendre beaucoup plus souvent.


Les festivals d’été, l’autre lubie


Toujours dans la même lignée des festivités, à partir du 10 juillet, place à la programmation attendue de la plupart des festivals tunisiens : Carthage débute le 11 juillet avec «Le Lac Des Cygnes» du ballet russe de Saint-Pétersbourg, tandis qu’à Hammamet, une première théâtrale attendue signée Jamel Madani ouvrira le bal : Il s’agit de «Messages de Liberté». De grandes personnalités sont programmées cet été comme à l’accoutumée : la tradition des festivals est en effet profondément ancrée dans les habitudes des jeunes pendant l’été. Mohamed et Manel, un couple de fiancés, ensemble depuis des années, ne se privent pas de soirées festives.


«On cherche des têtes d’affiches, des spectacles inédits, divertissants, de qualité, et on s’y prend à l’avance, côté budget : pour nous, voir le maximum de spectacles pendant l’été est obligatoire : ça nous permet de nous occuper, de partir à la découverte, de voyager à travers la musique et les arts, d’échanger et de rencontrer des gens. Après, on se rue vers le marchand de glace le plus proche, histoire de nous rafraîchir avant de rentrer», commente Manel en riant. Mohamed enchaîne : «Franchement, à quoi ça sert de passer ses nuits caniculaires enfermés chez soi, à dormir ou à flâner dans un café populaire, à jouer aux cartes et à parler de tout et de n’importe quoi avec n’importe qui, alors, qu’un peu plus loin, le quotidien peut être tellement trépidant, enrichissant?». Cette année, la plupart des gouvernorats vivent au rythme des festivals internationaux et locaux. De Sidi Bouzid à Bizerte, le peuple tunisien est gâté et sa jeunesse encore plus.


Partir à la découverte de nouveaux horizons


Pour un grand nombre de jeunes, partir en voyage en Tunisie ou à l’étranger est vital et ils s’y prennent à l’avance : congés pour les employés, fin de thèses et de soutenances validées avec succès pour d’autres, actuellement, place aux évasions.


A l’échelle locale, les maisons d’hôtes sont en vogue : s’évader de la vie urbaine stressante dans un coin isolé est le meilleur moyen pour beaucoup de se retrouver entre proches et de se couper du monde pendant une bonne période. Pourquoi les maisons d’hôtes ? : «Parce que le rapport qualité-prix est bien meilleur que de se retrouver dans un complexe hôtelier qui coûte trop cher pour pas grand-chose : trop souvent, on est déçu par le service qui laisse à désirer, la saleté et la clientèle bruyante et désagréable : on préfère payer pour se retrouver dans un endroit calme où on est sûr de bien profiter de ses moments en or entre nous, mieux que de prendre un risque aussi élevé de gâcher nos vacances dans un hôtel ailleurs.


Autant laisser les hôtels aux vacanciers de masse et aux étrangers qui adorent flâner dans des hôtels sans faire grand-chose d’autre!», commentent Sarah, Wiem et leur frère Sami. Agés de 24 à 28 ans, ils sont frères et sœurs et invitent chaque été cousins et amis dans une maison d’hôte, loin de la capitale et de leurs quartiers respectifs pour une évasion garantie. «S’il faut tout claquer, autant le faire dans un très bon plan et ne pas avoir de regrets après». D’autres s’accordent le voyage de l’année à l’étranger, mais pour y arriver, les économies sont de mise et il faut s’y prendre à l’avance, pendant l’année. «Il devient de plus en plus difficile de voyager de nos jours : ça coûte de plus en plus cher avec la dévaluation du dinar et les formalités du visa de plus en plus difficiles à faire pour des destinations européennes, asiatiques ou ailleurs», commente Salah, 30 ans, ingénieur, adepte de voyages divers depuis si longtemps qui cite : «Pour quelqu’un comme moi qui voyage depuis longtemps, on sent la différence : voyager n’est plus à la portée, hélas, mais je m’accroche. Ne pas m’offrir au moins un voyage par an me rendrait fou».


Le travail et les études n’empêchent pas les jeunes de nos jours de profiter pleinement des vacances d’été, chacun à sa manière, à son rythme, en couple, en solo, en groupe, entre collègues ou en famille, tout est question d’organisation et de moyens : en effet, tant que le porte-monnaie le permet, rien ne les empêche de croquer le mois de juillet et d’août à pleines dents.

Jeunesse tunisienne et vacances d’été: les vacances à tout prix
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