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«Nafs el Fan» : L’art-thérapie au service des patients de Razi
REPORTAGES6 / 18 / 2019

«Nafs el Fan» : L’art-thérapie au service des patients de Razi

Cette exposition initie les visiteurs à l’art psychopathologique soigneusement chaperonné par l’artiste plasticienne Mme Jihene Benaich Elmouaddeb, avec l’aide de l’association. Scruter chaque œuvre accrochée, c’est comme permettre à une personne de voir par le trou de la serrure d’une porte : ces tableaux donnent un aperçu fascinant, déroutant souvent, intrigant de l’univers dans lequel baigne le patient. Des pensées aux idées, en passant par des maux esquissés : certaines œuvres paraissaient juvéniles… malgré l’âge des 6 patients-artistes participant à cette activité et qui oscille entre 30 et 50 ans.

L’idée a germé depuis plus d’une année, mais le processus de sa concrétisation était lent : il s’agit du premier projet présenté par ses activistes militants pour la santé mentale et qui ne se veut pas caritatif mais vise plutôt à abolir les tabous qui entourent les troubles mentaux et à promouvoir un potentiel artistique.

Dans sa première étape, l’association a collaboré avec l’hôpital Razi doté déjà d’une unité pilote d’«Art-thérapie». Comme elle n’est pas active depuis 5 ans, il fallait juste la renforcer, l’appuyer, y créer, entre autres, des activités : la faire revivre et mettre par la suite en exergue ses œuvres précisément. L’art thérapie est une spécialité dédiée aux plasticiens et qui vise à soigner mentalement via un art précis : musique, peinture, etc. Une spécialité déjà mise en pratique à l’hôpital Razi depuis des années, mais qui reste peu visible, connue : elle apaise, soigne les patients en mal de vivre et les aide à mieux se réinsérer socialement.

L’artiste Jihen Benaich Elmouaddeb, avec l’assistance d’une psychologue, a créé un processus de sélection des patients consentants et intéressés à participer à cette activité : s’assurer qu’ils ne sont pas réticents à y participer est capital. «Pour la nouvelle collection, 6 patients ont répondu à l’appel», souligne Imen Bel Abid, médecin résidente à l’hôpital Razi et cofondatrice de l’Association des activistes pour la santé mentale.

Par ailleurs, on remarque que les œuvres n’étaient pas titrées et que certaines n’étaient même pas signées. Notre résidente explique : «Les patients ne veulent pas signer : de nombreuses explications sont possibles, mais l’histoire, la littérature ont vu défiler ce type d’expériences et cette réticence à s’exposer était et est toujours récurrente. Il ne faut pas non plus les obliger à le faire. De très nombreuses toiles ont été réalisées, mais au final, on n’a pas pu être sûr de l’identité exacte de celui qui les a peintes». L’activité a duré un an pour prendre totalement forme. L’exposition s’est étalée sur trois jours et de nombreuses toiles ont été vendues. Ce vernissage était une occasion unique pour découvrir la forêt secrète de ces patients-artistes hors du commun.

«Nafs el Fan» : L’art-thérapie au service des patients de Razi
RightsCon 2019 : Les droits humains à l’ère du numérique
REPORTAGES6 / 14 / 2019

RightsCon 2019 : Les droits humains à l’ère du numérique

Le programme du RightsCon Tunis a couvert de nombreuses questions pressantes et d’actualité dont des sujets cruciaux comme l’intégrité du système électoral et l’érosion des valeurs démocratiques.


Après Toronto, l’année dernière, San Francisco, Rio de Janeiro, Manilla ou encore Bruxelles, c’est au tour de Tunis d’accueillir le premier évènement mondial sur les droits humains à l’ère du numérique organisé par « Access Now ». 3000 participants venus du monde entier n’ont cessé d’affluer depuis le 11 juin. L’évènement s’est étalé sur 5 jours au palais des congrès et aux hôtels avoisinants. Il s’agit d’une première en Afrique et au Moyen-Orient.


Ce sommet mondial a démarré sur les chapeaux de roues dans la soirée du 11 juin : Facebook, Amazon, Reddit, Instagram, Microsoft, Google et une quarantaine de leaders du net ont répondu présent au palais des congrès. Le RightsCon, c’est des rencontres, panels, du networking, des workshops, des évènements privés et autres conférences qui ont tourné principalement autour de la sécurité numérique, entre autres, l’émergence des réseaux sociaux, la démocratie à l’ère du numérique, etc. L’évènement, qui reste considérablement payant, attire un grand nombre de participants engagés dans l’activisme à l’échelle mondiale et s’adresse spécialement, dans sa ville hôte, à sa société civile : ONG, activistes, associations diverses qui œuvrent pour les droits humains : ils ont fusionné et sont entrés en contact pendant presque une semaine avec les chefs d’entreprises mondiales, décideurs/politiques, directeurs/trices juridiques, représentants/es de gouvernements, technologues, universitaires, chercheurs et défenseurs des droits humains. Ensemble, ils ont mobilisé un grand nombre de secteurs afin de créer des partenariats, collaborer, élaborer des stratégies pour mener à de grands changements pour un monde plus libre, ouvert, connecté mais surtout sécurisé. Des problèmes urgents et forcément d’actualité se trouvant à l’intersection des droits humains et de la technologie numérique ont été largement abordés.


Une grande diversité de thèmes


Le programme du RightsCon Tunis a couvert de nombreuses questions pressantes et d’actualité dont des sujets cruciaux comme l’intégrité du système électoral et l’érosion des valeurs démocratiques, l’intelligence artificielle et la responsabilité algorithmique, notre identité en ligne, la biométrie, et les technologies de reconnaissance faciale, la convergence des technologies émergentes, la protection des données et le contrôle des utilisateurs aux niveaux local, régional et mondial, la désinformation et l’avenir du journalisme, la perturbation et la discrimination des réseaux, la vie privée, la surveillance et le contrôle social, l’inclusion numérique et l’accessibilité, la technologie comme outil pour les objectifs de développement durable, le renforcement de la sécurité informatique et l’avenir du cryptage, la politique de cybersécurité, ou encore le conflit et les réponses de l’aide humanitaire à l’ère du numérique.


Mme Michelle Bachelet, Haut Commissaire des droits de l’homme, ainsi que 5 rapporteurs spéciaux représentants des Nations unies ont répondu présent. Plusieurs personnes éminentes du gouvernement tunisien et de l’Union européenne sont déjà sur place. Sociétés privées et acteurs de la société civile et mondiale sont massivement représentés.


Pourquoi Tunis ?


Étant un centre de technologie émergente et de démocratie naissante, la Tunisie a été choisie parce qu’elle est toujours perçue comme un symbole d’espoir dans la région et dans le monde depuis le déclenchement de la révolution de 2011. D’ailleurs, depuis 2014, « Access Now » se situe à Tunis et travaille sur des cadres juridiques basés sur le respect des droits, la sensibilisation du public à travers des campagnes de plaidoyers et offre un soutien technique pour les utilisateurs à risque disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.


Les événements récents en Tunisie, tels que le décernement du prix Nobel de la paix et l’entrée en vigueur du StartUp Act, situent le pays à l’avant-garde de la région grâce à son engagement dans ces conversations cruciales au sujet des droits humains à l’ère du numérique. RightsCon Tunis est aussi une opportunité pour mettre en valeur la richesse du patrimoine et l’histoire de la Tunisie, ainsi que sa vision de l’avenir où le pays a plusieurs fois affirmé son engagement à devenir un chef de file dans le domaine de la technologie numérique. 130 pays ont rythmé le RightsCon Tunis depuis son démarrage. Il prendra fin aujourd’hui vendredi 14 juin.

RightsCon 2019 : Les droits humains à l’ère du numérique
« Personnelle », exposition de Dorrine Nasri : Portraits intimistes
REPORTAGES5 / 15 / 2019

« Personnelle », exposition de Dorrine Nasri : Portraits intimistes

« Personnelle », comme son titre l’indique ? Le mot est faible. Du haut de ses 27 ans, fraîchement diplômée, l’artiste Dorrine Nasri se dévoile à son public pendant un mois, lors d’une première exposition. Pour le 27 avril et en guise de portails d’accès à son jardin dissimulé, elle a mis en place, dans l’enceinte de la librairie « Fahrenheit 451 », ses propres tableaux picturaux : ceux qu’elle a esquissés depuis une dizaine d’années jusqu’à nos jours. Immersive à souhait, son œuvre est certes intimiste, mais finit par dérouter à coup de messages subtilement féministes.


« Melancholia », « Vicieuse », ou encore « Radio silence », « Rébellion » ou « la gambadeuse »… Autant d’appellations pour cette jeune dame dans tous ses états, qu’on voit défiler devant nos yeux sur une quinzaine de tableaux… en portraits seulement. Une quinzaine de tableaux … ou sur ce qu’il en reste. Dorrine Nasri, architecte de formation, et artiste peintre de vocation, a descellé le monde dans lequel a longtemps gambadé son personnage féminin et est parvenue à toucher un bon nombre d’acheteurs.


Nous partons à la découverte d’une jeune femme, émanant de son imaginaire. Est-ce son reflet ? Est-ce elle ? Impossible de le deviner en découvrant son exposition, mais les états d’âme exprimés sont les siens : «une affirmation de soi », elle l’avoue haut et fort. Des ressentis et un vécu qui ont forgé sa propre personnalité au fil des années et ont été endossés par cette jeune inconnue imaginée le temps d’une exposition. « Il s’agit de ma première exposition personnelle, comme son nom l’indique, propre à moi, qui m’a permis de connaître un public intéressant et intéressé. Il fallait sauter le pas. », déclare-t-elle. Faits de peinture à l’huile, les tableaux sont inspirés d’un support réel, des influences, des photos, et, d’un tableau à un autre, elle fignole, remodèle, modifie, crée.


Le jet spontané a commencé depuis ses 17 ans. De nos jours, et 10 ans plus tard, les autres créations ont suivi. « Je ressens les changements, mes changements, mon évolution que je reflète». Elle enchaîne : « Mon exposition prône un certain féminisme, peu farouche ». Des messages subtils mais facilement décelables évoquent frontalement la condition de la femme : la pression qu’elle subit, d’ordre social, parental, familial, conjugal… son quotidien qui rime souvent avec « résistance ». « Sur l’un des tableaux, on voit un œil qui explose, en référence, à un ras-le-bol, une pression ; le fardeau d’une existence ». Dorrine a contracté le virus de la peinture très tôt, depuis sa plus tendre enfance, grâce à sa mère, également peintre. Cette dernière l’initiait à la lecture, quand l’artiste, au lieu de lire, redessinait les illustrations des livres pour enfants et tissait de nouvelles histoires autour. Dorrine Nasri exposera jusqu’au 27 mai à la librairie Fahrenheit 451 à Carthage.

« Personnelle », exposition de Dorrine Nasri : Portraits intimistes
Flânerie à la foire
REPORTAGES4 / 11 / 2019

Flânerie à la foire

Des artères entières truffées de stands, et dispersées sur les 3 halls du palais du Kram, abriteront jusqu’au 14 avril, les différentes maisons d’édition et éditeurs étrangers, arabes et tunisiens : elles consacreront leurs espaces aux écrivains et autrices venus échanger avec les visiteurs présents. Le démarrage se fait tout doucement cette année : la présence du public était timide pour un premier week-end mais s’est considérablement accrue au cours de la semaine.


Après une inauguration en grande pompe, effectuée par le chef du gouvernement Youssef Chahed et le ministre des Affaires culturelles M. Zine el Abidine, place désormais aux visiteurs : véritables férus des livres. Des adultes, en grande partie des parents, arpentaient les allées dès samedi matin. Le rendez-vous livresque annuel a commencé… et ils l’entament en compagnie de leurs enfants : bouquins de coloriage, ouvrages ludiques, contes pour enfants, et un espace de garderie, équipé de jouets et d’une assistance. Mais pas que… des spectacles réalisés par des enfants — pour la plupart de théâtre et de chorégraphie — se faisaient en boucle. Les parents rencontrés sur place sont soucieux des connaissances de leurs enfants : ils tiennent à les initier aux livres, à l’écriture et à l’art, et c’est dans le cadre de la foire qu’on réalise que ce n’est nullement une question de classe sociale : toutes les catégories étaient sur place et n’avaient qu’un seul but : l’éducation de leurs progénitures pour la plupart réceptives et enthousiastes.


Les éditeurs tunisiens les plus connus, des plus récents aux plus anciens dans le milieu, arboraient leurs plus belles productions littéraires. Pop Libris, la maison d’édition fondée juste après la révolution par Atef Attia et Samy Mokaddem (également écrivains acharnés), ne cesse de faire connaître de jeunes auteurs et autrices. De nouvelles publications sont en effet apparues : la dernière en date est le recueil de poésie anglaise « Skein Of Wool » du jeune Mohamed Hichem Samaali. « Dimansia » de Tarek Lamouchi était également exposé et demandé, mais aussi « Les contes du clair de lunes » publié par cette même maison d’édition en collaboration avec « Beit Riouaya Tounes ». Le recueil contient douze textes en langues arabe et française écrits par des auteurs tunisiens, issus de toutes les générations, de tout âge et rassemblent les différents genres littéraires. 25% des bénéfices de la vente de ce livre seront versés à l’association d’aide des enfants de la lune de Tunisie. Aussi, disponibles des livres d’Atef Attia, Samy Mokaddem, Salma Inoubli et bien d’autres.


Un peu plus loin, on s’approche paradoxalement de la maison d’édition la plus ancienne en Tunisie, à savoir Arabesque qui organisait une séance de dédicace dédiée à Anouar El Fani, présent sur place pour lancer « Regards de femmes », son nouvel ouvrage qui connaît déjà un franc succès auprès de la gent féminine. Khaoula Hosni, auteure de la trilogie «Into the Deep», dont deux tomes sont déjà publiés, « Le cauchemar du Bathyscaphe » / « Du Vortex à l’Abysse », et qui a depuis récemment sorti le premier book audio paru en Tunisie et dans le monde arabe en langue française, ne pouvait rater ce rendez-vous sous aucun prétexte. Un cadre unique pour rencontrer son public épris depuis quelque temps par son dernier ouvrage de nouvelles « Les cendres du Phoenix ». Une connexion intergénérationnelle enrichissante sur le même stand.


Pas très loin d’Elyzad, celui de Cérès. L’historienne, chercheuse et universitaire, Héla Ouardi, gère une séance de dédicace de son ouvrage « La Déchirure », premier tome de sa série « Les Califes maudits », récemment publié à Paris chez Albin Michel et également édité à Tunis, par Cérès Editions, ce qui le rend disponible à un prix abordable (20 DT). L’écrivaine a fait sensation 2 ans plus tôt en publiant les « Derniers jours de Mohamet ». Ouardi raconte la dispute qui a eu lieu entre les compagnons du prophète concernant son héritage. Tout un hall ou presque est consacré à la littérature algérienne, saoudienne et au monde arabe. Un rayon consacré au spirituel et à la religion, qui attire mais pas autant que les livres consacrés à la psychologie, aux différentes disciplines artistiques, culturelles, et aux nouveautés littéraires nationales et internationales. Les adaptations ciné et sérialisées sont très prisées.


« Oueld Fadhila », d’Amira Charfeddine, a été lancé chez « Cérès » face à une foule de curieux pour la plupart des jeunes venus se procurer le livre qui traite de la question de l’homosexualité et le vécu du personnage principal dans un quartier populaire de la capitale. Une leçon de tolérance, d’acceptation de l’Autre qui s’insère dans la thématique principale de la foire, à savoir « Libertés individuelles et égalité ». Les panels et débats tournent autour de cet axe : un débat animé par Rihab Boukhayatia, journaliste pour le Huffpost, a rassemblé Saif Eddine Jelassi de «Fanni Roghmane Anni » et Mariem Guellouz, directrice des Journées chorégraphiques de Carthage. Ensemble, ils ont traité de la question « du corps dansant » et son rapport à la sexualité, à la liberté, au genre, à l’espace public et à la relation homme / femme. La salle Zoubeida-Bchir a abrité un échange autour « des libertés individuelles et des jeunes » en présence de Haythem el Mekki, Amal Khlif, Lina Ben Mhenni et Youssef Ben Moussa. Le panel réservé à l’écriture en tunisien a connu un vif échange en présence du jeune auteur Dhia Bousselmi, d’Anis Ezzine et modéré par Wahid Ferchichi. 319 Stands, c’est bien, mais autant de conversations autour de cette thématique resteront de loin l’atout fort de cette 35e édition.

Flânerie à la foire
A Douz : Récit d’une magique traversée du désert
REPORTAGES3 / 20 / 2019

A Douz : Récit d’une magique traversée du désert

Le désert, chez beaucoup, provoque le vertige. Une étendue infinie de sable fin où l’aridité, le silence et la solitude sont les maîtres-mots. Une immersion en plein cœur du Sahara tunisien prouve le contraire. Embarquement avec l’équipe du PAMT(*) dans les dunes de Douz.


Douz, au sud de la Tunisie (située à 488 kilomètres de la capitale), a longtemps été surnommée «la porte du désert». Nous la franchissons à bord d’un 4×4 piloté par Omar Sanhouri, chauffeur chevronné qui totalise plus de 20 ans d’expérience. Une fois la porte du désert franchie à travers une oasis, la verdure des palmiers commence à se dissiper, ne laissant paraître qu’arbustes secs et dunes à perte de vue. L’évasion prend peu à peu l’allure d’une plongée sablonneuse dans l’inconnu. Plus on s’enfonce dans les dunes, plus on perd de la vitesse, plus la fréquence radio peine à se faire entendre ; les réseaux téléphoniques rendent l’âme et le souvenir des villes s’engloutit dans les sables.


Dans les virées sahariennes, on perd la notion de distance, spécialement les guides, habitués pourtant à parcourir de longs trajets : une dizaine ou une vingtaine de kilomètres, c’est comme une quarantaine, voire une cinquantaine. Rouler des heures et des heures, c’est ce qu’ils ont toujours accompli, sans la moindre contrainte due à l’insécurité ou encore aux intempéries.


La première escale se fait au gré du hasard : le véhicule doit s’arrêter net pour laisser passer un troupeau de dromadaires sauvages. Ces bêtes robustes vaquaient à leurs occupations les plus élémentaires, ils broutent, et subviennent à leurs besoins. La quarantaine de bêtes semble gênée par cette présence inhabituelle : la nôtre. Le troupeau est gardé par un homme qui, seul semble capable de les dompter : Faouzi, la trentaine, vêtu d’un dengueri défraîchi, une clope à la main. Originaire de la région, forcément, Faouzi semble connaître cette infinité de sables comme sa poche ; il s’y oriente à pied avec la plus grande facilité, toujours entouré de ses chameaux. Ce jeune Bédouin ne vit que pour eux et ne rentre chez lui à Douz qu’en s’assurant qu’ils se sont bien nourris. Son quotidien dans les dunes se résume à cette activité, d’une grande simplicité, mais vitale pour lui : les entretenir est son gagne-pain. Originaire de Nouiria, une localité de Douz, il affirme parcourir plus d’une quarantaine de kilomètres chaque jour en tâchant de rentrer chez lui peu avant le coucher du soleil.


Faouzi n’est pas le seul à partager cette vie aride : reptiles et oiseaux laissent leurs empreintes partout où ils passent. Plus loin, les traces d’une activité humaine occasionnelle commencent à apparaître à l’horizon.


Les vestiges d’une ville

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Il est 14 heures. L’échappée commence à s’éterniser et le guide nous suggère, sur un ton sec mais toujours souriant, de rentrer à Douz. Un retour difficile qui devait se faire par un autre chemin, plus dur à emprunter que celui du matin : le véhicule s’est enfoncé à trois reprises dans le sable. Pour le dégager, l’équipe du PAMT doit pousser, suer, souffler et se surpasser physiquement. Le guide, lui, a gardé son calme : une panne comme celle-ci est monnaie courante.


Au loin, une oasis commence à apparaître comme un mirage : nous nous apprêtons à la traverser pour quitter ce quotidien saharien finalement pas si calme qu’on peut le penser. «Le Sahara regorge de trésors, et vous n’en avez eu qu’un bref aperçu…». conclut Omar.


Nous rentrons dans le havre de Douz. La ville vit au rythme de son festival international qui vient stout juste de commencer.


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(*) Le Programme d’appui aux médias en Tunisie organise du 19 au 23 décembre une formation-production impliquant 15 jeunes journalistes dans la couverture rédactionnelle du festival du Sahara de Douz et de sa région. Leurs productions sont publiées dans leurs médias, sur le site du PAMT (www.mediaup.tn) et du CAPJC (www.capjc.tn)

A Douz : Récit d’une magique traversée du désert
Jeunes et lecture : Je t’aime, moi non plus
REPORTAGES3 / 20 / 2019

Jeunes et lecture : Je t’aime, moi non plus

A l’heure du numérique, des smartphones et des avancées technologiques, il serait aisé de penser que jeunes et lecture ne font plus bon ménage… ou presque ! Pourtant, quelques maisons d’édition, écrivains tunisiens et librairies privées notent un engouement qui perdure. Des ouvrages (tous styles confondus) en langue française, mais surtout anglaise et même arabe suscitent toujours l’intérêt des jeunes lecteurs.


Séances de rencontres et de dédicaces, ventes honorables, avis positifs ou négatifs échangés, groupes de discussion sur les réseaux sociaux… Cette effervescence ne peut qu’attester encore plus de l’engouement d’une petite partie de la jeunesse tunisienne qui suit, doucement mais sûrement, les nouveautés littéraires locales et étrangères. Une occasion de revenir sur cette relation en dents de scie entre «livre et jeunesse» en Tunisie.


Lecture et jeunesse : la passion y est toujours… ou presque


Se procurer des livres ou opter pour la presse papier devient de moins en moins fréquent. Cette accalmie est universelle et n’est pas l’apanage de la Tunisie. Internet prend de plus en plus d’ampleur et avec l’avènement des smartphones et tablettes, le papier a muté et tout ou presque est devenu lisible en ligne. Une conversion à l’ère du temps qui a impacté le livre négativement… Mais c’est cette passion minime pour le bouquin qui suscite la curiosité.


Une librairie située en plein centre-ville de Tunis attire encore une clientèle fidèle et issue de toutes les catégories sociales. Lotfi, libraire sur place depuis des années, constate cet engouement : «Les jeunes lisent, c’est certain. Ils sont à la page également. S’il y a un genre romanesque très prisé et dont une bonne partie se trouve souvent épuisée, c’est bien les sagas fantaisistes récentes à la “Game of Thrones”, ou “Harry Potter”. Il y a le format livre des séries télé en vogue du moment tel que “13 Reasons Why” qui reste très demandé. Les incontournables Marc Levy, Guillaume Musso ou Laurent Gounelle pour les livres en français, continuent également à attirer des lecteurs, auxquels s’ajoutent quelques “best sellers” et polars en anglais. Pour la langue arabe, c’est surtout la thématique du féminisme qui attire beaucoup, comme Ahlam Mosteghanemi, Nawel Saâdaoui et la jeune romancière tunisienne montante Khaoula Hosni».


Après réflexion, le libraire a souligné l’intérêt pour les livres de psychologie et de développement personnel. «Ce n’est pas une affaire de jeunes seulement, tout le monde s’y intéresse».


D’une librairie à une autre le constat est unanime : de nos jours, les jeunes aiment le surnaturel et le fantastique. Ils cherchent à s’évader et boudent par ailleurs les ouvrages de philosophie et les grands classiques. Selon eux, deux catégories de clients existent : les curieux, qui viennent voir sans forcément acheter, et les fidèles qui s’offrent un livre tous les mois, voire trois. L’avis de S., libraire reste mitigé : «Les jeunes ne se procurent peut-être pas fréquemment des livres, mais ce n’est pas le désert non plus».


Spécialisée dans les ouvrages philosophiques, peu visibles, et dotée d’une façade rétro-vintage, une autre librairie située à la place Barcelone nous renvoie à l’ambiance littéraire des années 80. Une fois à l’intérieur, il est difficile de ne pas sentir l’optimisme débordant de son staff : «Les jeunes lisent de la philosophie, ils sont curieux, ils achètent et s’instruisent, certains vont jusqu’à faire des économies pour en avoir plus. C’est archi-faux de dire que les jeunes ne lisent pas, sinon on aurait fermé boutique depuis longtemps», déclare une libraire, la trentaine.


Un cri de détresse


Mais au-delà des murs des librairies en vogue, le cri de détresse d’un bouquiniste situé rue d’Angleterre se fait entendre : «C’est aberrant de dire que les jeunes sont toujours aussi passionnés de lecture qu’auparavant !», s’indigne Mounir, responsable de « La Bouquinerie Populaire», qui existe depuis bien avant l’Indépendance de la Tunisie. Un simple visiteur ne pourra pas rester indifférent à la quantité considérable de livres et de revues qu’elle possède. Bien achalandé, l’endroit est constitué d’armoires immenses de bouquins divers et anciens pour la plupart. Difficile de ne pas trouver son compte ici, lorsqu’on est passionné de livres. Le responsable enchaîne : «On me sollicite pour des ouvrages scolaires ou universitaires. De futurs bacheliers me rendent visite, mais ils ne le font pas par passion, c’est limite s’ils étaient contraints de le faire. L’époque où les jeunes lisaient plus de 4 livres par semaine est bel et bien révolue».


Mais est-ce seulement cette effervescence technologique qui empêcherait les jeunes de lire davantage ? Pas si sûr…

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Le livre est devenu un luxe


Sur terrain, l’amour de la lecture ne s’est toujours pas totalement dissipé. Seulement, se procurer un nouveau livre pour un jeune est devenu une affaire de moyens. Toutes les nouvelles sorties littéraires, et en particulier celles qui sont importées, coûtent cher et n’incitent pas le jeune Tunisien de classe moyenne à acheter. Le pouvoir d’achat a considérablement baissé et la majorité des libraires consultés s’accordent à dire que face à la dévaluation du dinar, celles et ceux qui achetaient des livres fréquemment ne le font plus, faute de moyens.


«Un nouveau livre à 10 ou 15 euros coûte désormais 35 à 40 dinars, une somme vraiment élevée, les jeunes d’aujourd’hui préfèrent de loin dépenser cette somme pour autre chose», déclare Lotfi El Hafi, propriétaire d’une librairie qui a pignon sur rue à La Marsa. Les clients fidèles achètent désormais un livre coûteux tous les deux à six mois. Il est clair qu’il ne s’agit toujours pas d’un véritable désintérêt, mais plutôt d’un manque de moyens. Dépenser autant pour un jeune étudiant tunisien est devenu impossible.


La lecture en ligne ou l’autre alternative


Certains affirment clairement que le coût du livre ne fait pas fuir et que dans les bouquinistes comme dans les librairies, les ouvrages à prix réduit existent bel et bien. Le rôle des parents a été pointé du doigt : ces derniers devraient, selon certains, transmettre la passion des livres à leurs enfants : «Il faut que ces mômes grandissent avec cette passion», affirme le bouquiniste de la rue d’Angleterre sur un ton ferme.


Une jeune libraire à La Marsa constate cependant parfois une réelle implication des parents, qui poussent leurs enfants à acheter des livres, allant jusqu’à essayer de les convaincre de réduire leur usage des tablettes et des consoles de jeux, au profit des livres. Les ouvrages pour enfants se vendent beaucoup. Cette approche éducative a gagné du terrain depuis la révolution et la montée du terrorisme : certains parents veulent que leurs enfants lisent afin de nourrir leur sens critique, leur réflexion, pour, notamment, les préserver du fanatisme. Il s’agit toutefois d’une constatation relevée auprès des familles instruites mais surtout aisées.


Face à cette évolution technologique et au prix élevé du livre, les lecteurs se sont tournés en masse vers la lecture en ligne. Les ouvrages les plus recherchés sont disponible en version PDF, gratuitement, en deux clics… et les libraires comprennent et soutiennent la lecture en ligne. Le livre reste sacré pour eux, le contact du papier demeure irremplaçable. Lire en ligne gratuitement aurait un autre charme, «mais cela reste de la lecture et on ne peut qu’encourager. Il ne faut pas dire que c’est mauvais de lire ainsi de nos jours, c’est juste différent, et il faut s’adapter», concluent-ils.


Jeunes et lecture : Je t’aime, moi non plus
50ème anniversaire du "Manifeste des onze" : Il était une fois les "Jeunes loups"
REPORTAGES11 / 21 / 2016

50ème anniversaire du "Manifeste des onze" : Il était une fois les "Jeunes loups"

Lors d'une rencontre dans le cadre des JTC, ce sont des professionnels qui ont parlé de la création de ce manifeste qui a changé le visage du théâtre tunisien, cinquante ans plus tôt.


C’est dans l’enceinte de la salle des conférences, très peu éclairée « Malawi », à l’Africa, que s’est tenue une rencontre - débat sur le « manifeste des onze » qui a fortement imprégné l’histoire du théâtre tunisien. Devant une vingtaine de participants, Lassaad Jammousi, président des Journées Théâtrales de Carthage, accompagné de Ali Louati et de Fradj Chouchane, porte – parole du groupe du Manifeste se sont, exprimés sur la création de ce traité, cinquante ans plutôt …


Outre l’aspect humain qui les a réunis, Chouchane, le plus âgé de cette poignée de jeunes tunisiens autrefois révolutionnaires, retrace au public le cheminement d’une révolution théâtrale historique, avec ses collègues, alors étudiants de la première école de théâtre dans le pays. Tous, y compris Moncef Souissi, décédé récemment, étaient influencés par l’école de Bertolt Brecht et celle de William Shakespeare. Ensemble, ils ont transgressé le théâtre classique de son maître Ali Ben Ayed, en 1966.


Avec l’implication des jeunes de sa génération et le soutien de certains sympathisants dont Tawfik Jebali, Abdelraouf Basti, Hichem Rostom, Naceur Chemam, Taoufik Guiga, ils ont lancé les prémices d’un théâtre nouveau, aux allures révolutionnaires.


Fradj Chouchane se remémore de l’époque et plus précisément, des circonstances ou a été conçu ce manifeste qui a vu le jour dans un contexte historique glissant durant lequel la Tunisie post-indépendante commençait à peine à s’ériger. Même à l'échelle du monde, l'époque était sans cesse en effervescence.


Toute la clique se réunissait, durant pas moins d’une semaine, à l’ancien café du « capitole » ou au « Studio 38 », situé en plein cœur de Tunis. Ils décortiquaient l’actualité nationale ou internationale, débattaient, s’échangeaient des idées à n’en plus finir. Rassemblés tous par un seul rêve : cette envie pressante de rénover. Une jeunesse qui aspirait à un changement radical grâce au 4ème art, celui de « la représentation » par excellence. Un miroir social qui permet à ses adeptes de mieux cerner les failles d’une société en construction.


Les signataires du « manifeste » étaient issus de la première école de théâtre dans le pays, le premier établissement qui enseignait toutes les ficelles du métier dont la réalisation, la direction d’acteur etc Ces adhérents et supporters étaient profondément alimentés par l’actualité mondiale : la guerre du Vietnam, le conflit israélo-palestinien, l’Apartheid, mai 68 et les révolutions estudiantines à caractère culturelle et artistique.


« On était forcément au courant de ce qui se passait au quatre coins du monde ». Se souvient Chouchane, qui, la même année, a fini par réadapter une célèbre pièce de théâtre "brechtienne" en langue arabe. Un travail honorable, qui leur a valu, à sa troupe et à lui, maintes récompenses, dont la principale était ce voyage d’une vie à Avignon, cette ville française qui abrite l’un des plus grands festivals de théâtre européens. Sur place, ont succédé des rencontres qui ont changé le cour de leur vie : George Wilson, Roger Planchon, Jean Vilar, Boris Béjart, entre autres.


Fortement secoués après cette virée, une révolution culturelle devait absolument remédier à un théâtre tunisien précaire, fortement sclérosé par l’école archaïque de Ben Ayed, qui prônait des valeurs bourgeoises et été considérée comme « élitiste », d’où ce différend d’envergure qui l’a opposé aux « jeunes loups ».


Il n’y avait plus de doute, la révolution était en marche et s’apprêtait à permettre « au théâtre de l’heure » d’émerger, composé de 30 adhérents, chaperonnés par Samir Ayedi, qui ne faisait pas parti des « Onze ». Le manifeste commençait par et « si nous parlions théâtre, et si nous faisions du théâtre… » ; Une incitation directe à un dynamisme inédit.


Une page nouvelle commençait alors dans l’histoire du théâtre tunisien… Ces « Grands papas » étaient porteurs d’un changement, d’un souffle nouveau, qui aurait très bien pu aboutir à une révolution culturelle plus approfondie.



50ème anniversaire du "Manifeste des onze" : Il était une fois les "Jeunes loups"
Conférence de Dr Essam heggy (NASA) : La voie lactée contiendrait d'autres formes de vie
REPORTAGES11 / 12 / 2016

Conférence de Dr Essam heggy (NASA) : La voie lactée contiendrait d'autres formes de vie

La cité des sciences de Tunis a consacrée toute une matinée à une thématique, celle de « l’exploration de l’eau », pas seulement sur la planète terre, mais également dans le système solaire. Les planètes avoisinantes regorgeraient de mystères qui tardent à faire surface, mais les recherches effrénées, effectuées par l’Homme se précisent ; les scientifiques sont déterminés à déceler toute forme de vie extraterrestre en commençant par mettre au point la science, la recherche et les technologies modernes les plus développées au service de l’exploitation de l’espace.

A l’aube du 21ème siècle, cette recherche de l’eau, forcément fructueuse, rythme le quotidien professionnel des spécialistes dans le domaine. Parmi eux, Dr Essam Heggy, invité d’honneur d’une conférence qu’il a dirigé devant un parterre d’étudiants à l’auditorium de la cité. Cet astrophysicien égyptien compte, de nos jours, parmi les chercheurs les plus compétents de sa génération ; il est Co-investigateur au laboratoire de production jet de la NASA, spécialisé dans la géophysique planétaire et spatiale et a récemment participé à la mission ROSETTA, qui s’est achevée le 30 septembre 2016.

Cette conférence d’envergure a permis aux invités de saisir l’importance de l’eau, l’essence même de la vie sur la planète bleue. Saisir cette matière ici-bas permettrait de mieux cerner l’éventualité d’arriver un jour à découvrir concrètement une forme de vie ailleurs. La conférence a comme objectif aussi d’éclairer davantage les invités présents sur l’issue de cette évolution climatique rapide qu’est entrain de connaître la Terre actuellement. Une grande partie des recherches pertinentes de Dr Heggy révèlent si les éléments, liés à la subsistance de l’eau sur la Terre existent aussi sur d’autres planètes, permettant ainsi à la vie d’émerger, sur cette voie lactée, qui tarde à révéler ses secrets.

Dr Essam Heggy a mis l’accent, peu avant son intervention, sur l’importance de cette expérience humaine acquise au fur à mesure de ses recherches. D’après lui : « l’homme, s’il est déterminé à découvrir le monde, ou l’espace temps qui l’entoure, ira loin dans ses recherches. Il faut affiner ce flair pour la science et étancher sans cesse sa soif de savoir pour un développement meilleur et durable. Plus rien ne peut l’arrêter s’il aime ce qu’il fait et s’il nourrit d’une manière continue ses centres d’intérêt. Ceci concerne n’importe quel domaine du savoir, pas uniquement les sciences physiques. »

Essam Heggy s’est exprimé aussi sur l’état du monde arabe qui hiberne face à l’occident. Un monde rongée, depuis des siècles, par une carence voire une paresse intellectuelle. Il ajoute : « Le monde arabe stagne, c’est vrai! mais ce dont il a besoin c’est qu’on l’encadre. Et pour y arriver, il faut impérativement remédier au domaine du savoir et œuvrer pour la réforme de l’enseignement supérieur. Une révolte culturelle et intellectuelle provoquerait l’éveil du monde arabe. ». La Tunisie, pour lui, est un pays qui a déjà une longueur d’avance dans le domaine de la recherche, structuré depuis les années 60 est qui demeure en effervescence : « C’es très important de s’y investir autant afin d’éviter aux jeunes les dérives de l’obscurantisme qui n’a jamais autant sillonné nos sociétés. » S’enrichir d’abord intellectuellement, permettra à la nation de sortir de sa torpeur.

D’autre part, ce chercheur s’est longtemps consacré à l’amélioration de l’enseignement supérieur et de la recherche en Egypte. Un engagement farouche, défini comme un besoin élémentaire et fondamental qu’il faut fournir aux générations actuelles, témoins d'un changement radical en cours, depuis le début du printemps Arabe. Heggy a validé son doctorat en astronomie et en science planétaire en 2002 avec les honneurs à l'Université Paris VI en France. Ses principaux intérêts scientifiques en géophysique planétaire ciblent principalement Mars, la Lune et les satellites glacés.


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