C’est à la galerie Kalysté à la Soukra que l’artiste Hamadi Ben Neya donne vie à 55 œuvres d’art conçues avec du bronze et du fer. Le sculpteur manie la matière habilement et sublime l’espace, le temps de l’exposition «Bronze Dance» qui s’est achevée hier.
L’exposition tourne autour de la chanson, la danse, et une culture populaire. Avec de la matière, le créateur crée des œuvres attrayantes, dansantes, figées dans des pauses qui racontent des corps en mouvement, l’art populaire, ses contes et anecdotes.
A la vue de sa grande exposition, l’artiste fait danser ou bouger le bronze et pas qu’un peu. Il expose ses œuvres dans deux parties distinctes de l’espace : la première est consacrée à des créations modernes et d’autres qui racontent notre histoire, patrimoine ou contes et musiques tunisiennes d’antan, connues de tous les Tunisiens. «Ommek Tango», «Bou Saadia», «Bou Teliss», «Bou Tbila» ou encore «Azouzét Stout», autant de figures qui ont profondément habité notre imaginaire collectif et notre enfance sont désormais reconstituées à travers les œuvres en bronze et en métal de Hamadi Ben Neya.
Le créateur manie et modèle des déchets, du fer et principalement le bronze pour «Bronze dance».
Il plie la matière et fait usage du feu afin de concevoir une cinquantaine d’œuvres créées sous différents formats. La partie de l’exposition consacrée à notre imaginaire populaire reflète le pouvoir de la transmission, pratiquée jusqu’à nos jours d’une génération à une autre, oralement, via la création manuelle ou encore la musique ou les histoires énoncées. Autodidacte toute sa vie, Hamadi Ben Neya puise son art de la récupération. Passionné de collecte d’objets et de matière souvent rare, il réussit à en faire des expositions, présentées en Tunisie ou à l’étranger.
Loin de tout, comme dans une contrée aride et isolée, vivent Achraf et son cousin Nizar. Les deux adolescents font paître leur troupeau, quand ils sont violemment attaqués par des terroristes. L’un d’eux est tué quand l’autre devra informer leur famille. Choc, hallucinations, perte de repères et cri d’alerte inaudible, « Les enfants rouges » est le récit d’un traumatisme qui happe.
Ils ont 14 et 16 ans, et refont le monde dans leur élément naturel : montagnes, sources d’eau et paysages rocheux, à perte de vue. Le lieu, dans le film, accentue les difficultés d’un quotidien, fait écho à la survie des enfants et de leur famille et creuse le sentiment d’être oublié. Mais au-delà de la misère, la lumière toujours… car les deux adolescents s’accrochent à leurs rêves, à leurs espoirs et à la compagnie de leur troupeau, leur source de subsistance.
Leur quiétude est broyée par l’attaque sanglante d’un groupe de terroristes, qui assassine Nizar, et laisse délibérément en vie Achraf. En guise de messager, le jeune survivant devra informer son clan. Ces terroristes agissent d’une manière habile, discrète, et font des montagnes désertes leurs terreaux. Ils tiennent surtout, au fil de leurs agissements macabres, à lancer des messages intraçables pour marquer leur territoire et faire savoir qu’ils ne sont jamais bien loin, prêts à surgir pour attaquer.
Une quête de survie
Sous la violence du choc, Achraf perd conscience, se reprend doucement, a dû mal à réaliser la mort barbare de son cousin, décapité sous ses yeux. Livré à lui-même dans un paysage écrasé par la chaleur, entre perte de conscience, hallucination, déshydratation et volonté de se faire entendre et de crier secours, les frontières entre réalité et imaginaire se mêlent et font toute l’atmosphère du long métrage. Entre souvenirs et bribes du choc qui habiteront désormais son subconscient, une histoire, en partie onirique, s’installe et accompagne l’adolescent jusqu’aux siens.
Entre les plans panoramiques, le murmure du vent, et le silence assourdissant d’une nature sèche, l’enfant avance en solo. Le film passe d’un récit solitaire à une dimension collective. La famille est intégrée dans l’histoire. Latifa Gafsi, dans le rôle de la mère meurtrie, ajoute une couche à la tragédie, jusqu’à inclure voisinage, autorités…
Le film tourne désormais autour de la famille, et de sa détresse étirée dans le temps. Les évènements se suivent, dans le but d’être écoutés par les autorités absentes, de désigner les coupables, de retrouver le corps et de pouvoir l’inhumer, faire le deuil et enfin encaisser le choc, après un si long périple qui s’avèrera pénible.
« Les enfants rouges » s’inspire de faits réels survenus en Tunisie en 2015, quand Mabrouk Soltani, berger, s’est fait décapiter par des terroristes dans la montagne de Méghilla.. Les mêmes criminels récidiveront, deux ans après, et tueront de la même manière son frère Khalifa Soltani, dans une indifférence totale des autorités, et face à la sidération des Tunisiens. Lotfi Achour tenait à mettre en lumière cet évènement marquant, contre l’oubli. « Les enfants rouges » traite avec une grande maîtrise cinématographique ce drame abject. Il porte la voix des oubliés de l’Etat. Le film est en compétition officielle long métrage de fiction pour les JCC de 2024, dont le palmarès sera annoncé aujourd’hui samedi 21 décembre 2024.
Le réalisateur Yoro Mbaye assure à son public une plongée éclair mais brutale dans un environnement rude. Ses protagonistes n’ont de but que d’assouvir leur faim et littéralement leur gagne–pain. «Lees Waxul» est un court métrage sénégalais d’une vingtaine de minutes, qui raconte une discorde intra-familiale autour du pain rassis.
Ousseynou vit dans un village où le pain est un luxe. Le posséder peut être un signe d’aisance, le fabriquer est carrément un symbole de richesse. L’homme, qui était pêcheur initialement, vit de la vente de la «Fagadaga» (pain rassis), pour réussir à nourrir les siens. Son relationnel avec le voisinage paraît solide. Sa réputation est globalement bonne, et l’homme arrive à joindre les bouts. Jusqu’au jour où sa belle–sœur, prénommée Nafi, décide d’ouvrir sa propre boulangerie traditionnelle, écrasant ainsi son commerce et creusant surtout les inimitiés entre eux.
Commence, alors, une discorde voire un chassé-croisé, tout sauf amical, à couteaux tirés.
Les coups bas sont pensés et les mouchards s’en mêlent, le tout dans un non-dit assourdissant. Les relations se détériorent et les actions malsaines prennent le dessus. La tension est à son comble, sans qu’elle ne soit très visible ni apparente. La force du court métrage de Yoro Mbaye réside dans sa capacité à transmettre intensément des émotions, sans que la mésentente soit filmée, visible. C’est peut-être ainsi qu’on reconnaît la force d’une écriture, d’un scénario. Son image de patriarche de la famille est ternie, sa vente de pain rassis en prend un coup et la menace plane.
Grâce à une direction d’acteurs irréprochable, hautement bien gérée, les acteurs finissent par faire parvenir la fable en peu de temps, racontée dans «Lees Waxul». A l’affiche, principalement un duo d’acteurs qui interpelle : Alassane Sy et Fatou Binetou Kane. Le court métrage, qui nous parvient directement du Sénégal, a été retenu dans des festivals dans le monde, dont Namur récemment. Il figure dans la compétition officielle des courts métrages de fiction lors de la 35e édition des Journées Cinématographiques de Carthage.
« L’effacement » ou « The Vanishing » de Karim Moussaoui crie l’aliénation jusqu’au bout. La 2e fiction du jeune réalisateur algérien est retenue pour les Journées cinématographiques de Carthage dans sa 35e édition. Récit d’une perte de soi.
Le jeune homme, interprété par Sammy Lechea, est criant de détresse. Il exprime des maux, les siens, et voit les failles de sa famille, d’un pays, d’une culture apparaître. Réda se laisse abîmer dans des machinations au quotidien qui prennent le dessus et le happent. Ses émotions s’accentuent, sa colère gronde, ses amours se dissipent et se dispersent, et son existence prend, de jour en jour, des tournures inattendues. Sa relation avec son frère ainé Fayçal prend fin, et celle avec son père se disloque jusqu’à la perte brutale de cette figure paternelle écrasante. Dans «L’effacement», le récit se vide assez rapidement de ses personnages. Ils apparaissent et se perdent, laissant le personnage central seul face à sa solitude.
Même en rencontrant l’amour, auprès de Malika, gérante d’un restaurant, il ne peut la garder, elle-même aux prises à des désarrois et à une histoire d’amour inachevée. Réda sombre dans l’incompréhension et dans la déception la plus totale, à force de subir une succession d’événements autour de lui. Un sentiment inassouvi plane, en dépit des privilèges qu’il possède et de sa place dans la société. Issu d’un milieu riche, Réda se laisse pourtant briser. L’histoire tient : truffée de suspense jusqu’au bout, le spectateur ne peut rester indifférent au sort qui sera finalement réservé à l’effacement de Réda. Le film est adapté d’un roman de Samir Toumi par Moussaoui et Maud Ameline. Sa première mondiale a eu lieu au festival de Marrakech.
Comme une ode à la vie et à la multiethnicité, « Arzé » est l’itinérance effrénée d’une mère célibataire partie à la recherche d’un bien matériel crucial pour sa survie et de sa famille: un scooter. L’actrice Diamand Bou Abboud, dans le rôle-titre, livre une performance remarquable dans une comédie dramatique qui raconte une société fragmentée et un pays en délitement : le Liban.
Silhouette féminine frêle, allure élancée, mais l’apparence éreintée, la jeune femme peine à joindre les bouts, au quotidien. Sa relation houleuse avec sa sœur Leyla, agoraphobe, et celle qu’elle mène avec son fils de 18 ans, Kinan, rythment sa vie au fil des jours, dans un Beyrouth fragile, démuni, post-apocalyptique.
Kinan, aux prises aux amours adolescents et à la recherche d’aspirations simples, tient à soutenir sa mère face à la dureté du quotidien. L’adolescent a grandi sans figure paternelle. Il voit en « Arzé » la matriarche battante et le pilier de la famille. Il entamera d’ailleurs la recherche de son scooter vol é, côte à côte avec elle. Trouver ce véhicule s’avère vital pour subvenir aux besoins vitaux de cette famille.
Ayant mis toutes leurs dépenses dans cet achat, cette trouvaille doit se faire, quitte à fouiller de fond en comble Beyrouth. Dans une quête interminable, la capitale libanaise semblera tantôt hostile, tantôt accueillante, insolite la plupart du temps, et où l’inattendu devient la norme.
Différents profils, souvent d’hommes, restent révélateurs d’une société profondément patriarcale. L’itinéraire s’avérera ponctué d’hommes, d’anecdotes et de mésaventures qui donnent à la maman « Arzé » courage, résilience, résistance et une volonté de contourner les difficultés du quotidien et de prendre conscience de ce qui se passe dans les méandres de son pays.
Infrastructure chaotique, anarchie, violence, pauvreté, clandestinité renforcent l’aspect absurde de cette déambulation urbaine peu ordinaire. « Arzé » brosse la situation difficile et le blocage que vit le Liban, un petit pays qui devient difficile à habiter, que son peuple quitte, qui coule et n’avance pas. La souffrance de ces citoyens les pousse à garder espoir jusqu’au bout, ou à partir avant qu’il ne soit trop tard. Le film a été tourné avant l’offensive récente d’Israël.
Le Liban a vu sa situation se délabrer déjà davantage depuis l’époque de la double explosion au port de Beyrouth, et qui a fragilisé une situation économique déjà au point mort.
Dans un chaos généralisé sans nom, Beyrouth brille par la richesse incommensurable de sa culture, son histoire et la beauté de son peuple si distingué.
A la cinémathèque tunisienne, salle comble, invités aux aguets et ambiance feutrée, éclairant subtilement les deux artistes de la soirée : le musicien, auteur et compositeur, Jihed Khmiri, accompagné sur scène par Aymen Mbarki, artiste visuel autodidacte. Deux disciplines sur scène qui vont de pair et happent le public présent.
A deux, ils s’apprêtent pour 1 heure de temps à lever le voile sur une sortie de résidence musicale soutenue par le Goethe-Institut Tunis. Il s’agit d’un avant-goût de l’album « Dreaming Mercury » de Jihed Khmiri, dont la sortie publique est prévue pour mars 2025. Un projet musical d’album, développé et abouti. Le temps d’un mini-concert, organisé devant une centaine de personnes, 12 morceaux ont défilé dont trois interludes. Une musique aux sonorités modernes, entraînantes et cinématographiques a jailli.
Face à un écran de cinéma, le savoir d’Aymen Mbarki accompagne visuellement les tracks de PAN J (nom de scène de Jihed Khmiri). Au fil des projections, des dessins -réalisés à l’instant T- et des titres en langue anglaise qui défilent, le duo raconte la famille, la figure paternelle, maternelle, les fils de la lune… Telles des scènes de vie qui prennent vie, des silhouettes et des visages apparaissent, et mettent en avant trois disciplines qui fusionnent : l’art visuel, le dessin, et la musique.
Cet aperçu créatif est une immersion dans un univers musical distingué. Il séduit visuellement et musicalement. Annoncé «comme un voyage immersif et sonore», «Dreaming Mercury» promet une évasion musicale plus étoffée à sa sortie. La touche artistique d’Aymen Mbarki ajoute une empreinte onirique à l'univers de Khemiri. Un monde qui oscille entre rêves, contes, scènes de vie. Le travail a été soutenu par Dawan pour le son et Hamza pour la captation en vidéo et photo. La résidence artistique s’est déroulée à Dar Nejib à Mahdia du 24 au 30 novembre 2024.
Une exposition singulière faite de correspondances s’est érigée à l’Institut français de Tunisie. Dans une vaste salle d’exposition, les noms de nombreux pays se laissent lire sur les murs. Des destinations qui ont comme point commun notre mer méditerranéenne. L’intrigue se corse à la vue des valises remplies de dessins, croquis et créations diverses faites de matières variées. Des valises qui font office d’échanges.
Les correspondants ne sont autres que des collégiens/lycéens issus de 26 écoles situées dans les pays de la région Mena. L’exposition «Le visible et l’invisible», installée minutieusement par le scénographie et artiste Wadi Mhiri,se présente comme étant épistolaire, ayant un format autre que des lettres classiques rédigées. En effet,elle est faite d’échanges de réflexions et d’oeuvres créées et mises dans des valises, reçues en Tunisie de l’étranger. Des valises bien achalandées qui parviennent exactement de 13 établissements grecs, turcs, italiens, libanais, espagnols, égyptiens et d’Arabie saoudite. Les lycéens et collégiens de ce pays ont échangé avec d’autres jeunes correspondants tunisiens issus de 13 établissements répartis dans tout le territoire tunisien, faisant ainsi profiter tous les jeunes participants à cette aventure d’un savoir immense.
Des textes, des dessins, des cartes, de réalisations plastiques et d’objets en audios et en vidéos ont émergé des nombreuses valises, donnant lieu à cette exposition qui questionne l’époque, les enjeux climatiques, les traditions, les guerres, l’immigration et le monde en mutation. L’actualité méditerranéenne en particulier. Des interrogations éclairées et juvéniles émanant d’une jeunesse méditerranéenne en phase avec son existence. Cette même génération qui est déterminée à s’approprier tout un avenir méditerranéen en devenir.
Wadi Mhiri a ajouté sa touche personnelle des plus riches à l’aspect épistolaire de l’exposition en invitant les visiteurs à découvrir un au–delà invisible à travers un œil-de-bœuf. Une extension des plus édifiantes titrée «Les ailes du vent», hommage poignant à «toutes ces ombres qui ont traversé, traversent et traverseront encore la mer méditerranéenne, à la recherche d’un avenir meilleur ou pour une meilleure survie». Tout ce travail a été pensé à Hammamet autour d’un travail sur la francophonie, lorsque Wadi Mhiri devait un animer un atelier pour de jeunes Tunisiens. L’artiste devait gérer trois groupes de trente personnes, le temps d’une après–midi avec comme thématique choisie «La mer mère». Il explique : «J’ai choisi de dessiner le monde en présentant des toiles circulaires pour les jeunes participants. Le travail s’est déroulé sur trois étapes : au crayon, au collage, au dessin. Le résultat était excellent. Mais qu’allons–nous en faire après ? C’est ainsi que l’idée d’en faire une exposition était née et que j’ai eu l’idée d’envoyer les créations dans des bagages à main, des valises, un peu partout dans différents pays, en incitant ensuite d’autres correspondants adolescents à répondre, et ce, en usant du même médium et en jouant sur cette notion du voyage. Une dynamique s’est créée, elle a grandi, jusqu’à prendre cette forme finale. C’était vraiment un défi à mener à bout dans un temps serré et sans l’implication et la persévérance de tous ces jeunes, rien n’aurait pu se faire». Une valise, provenant de jeunes collégiens, a pu quitter le territoire libanais à temps avant le déclenchement des derniers bombardements menés récemment par Israël sur le Liban. L’exposition, qui possède une portée multiculturelle et profondément humaine, reste accessible jusqu’au 8 décembre 2024.
Dans son premier long film « Excursion », au titre peu évocateur, la réalisatrice Una Gunjak (monteuse de formation) nous raconte une épreuve déroutante, vécue par une lycéenne, Iman, dans un lycée de Sarajevo — Bosnie Herzegovine. Une fiction utile qui s’inscrit amplement dans l’époque actuelle.
La caméra d’Una Gunjak filme en premier lieu une partie d’« Action ou vérité », jouée nonchalamment par un groupe de lycéens, vivant à Sarajevo. Rires, plaisanteries coquines et premiers émois adolescents fusent dès les premiers plans du film. Rien de plus banal,… et pourtant une blague bouleverse complètement le quotidien d’Iman, jeune fille aux prises avec un amour adolescent et innocent avec un garçon de son bahut. Se forme alors une spirale d’évènements, qui peuvent paraître futiles, mais qui s’empilent et s’enchainent jusqu’au déclenchement d’un cauchemar éveillé, révélateur d’une société ultra-conservatrice, moralisante, religieuse, rongée par une masculinité asphyxiante.
Une plaisanterie, déguisée en mensonge et qui en dit long sur l’intimité de la jeune fille, prend donc une ampleur considérable. Elle laisse, en effet, circuler une rumeur, qui dit qu’Iman est enceinte. La polémique éclate, le corps enseignant du lycée s’emballe et sa mère est alertée. Le vrai du faux se dilue dans un mouvement de foule incontrôlable et la situation échappe complètement à la jeune fille en crise… sans aucun retour possible en arrière ?
La rumeur affecte son relationnel, à commencer par sa meilleure amie, sa famille et l’entraîne dans une cabale violente menée par ses camarades. D’une grande maitrise esthétique, le récit, dénué de surprises et prévisible, parvient à retenir. Iman s’engouffre dans les méandres d’un mensonge, éveillant perplexité et interrogations. Pourquoi l’avoir fait ? Est-ce un besoin de s’affirmer ou de vouloir attirer l’attention d’un amoureux ? sont-ce les conséquences d’une maladresse juvénile ? « Excursion » miroite la société bosniaque et la raconte sans artifices, avec un réalisme saisissant. « Excursion » s’inspire de faits réels courants, qui n’ont pas échappé à sa réalisatrice Una Gunjak, présente en Tunisie à l’occasion de la sortie de son film.
« « Excursion » traite d’un tabou et a été pourtant si bien accueilli lors de sa sortie l’année dernière dans mon pays, la Bosnie. Il a suscité le débat et est parvenu à un public large, essentiellement jeune ». Commente-t-elle. Le drame, aux allures d’un Teen Drama, dénué de mièvreries, est un clin d’œil à l’importance de l’éducation sexuelle dans les écoles publiques.
Il sensibilise ; Una Gunjak déclare dans un débat à l’espace Dar Jeelen : « Mon film est politique : il raconte le corps féminin dans une société conservatrice et religieuse, longtemps déchirée par la guerre et les affrontements jusqu’au renfermement. Un corps avec ce qui se passe autour : flirtes, premières fois, émois affectifs, regards de l’autre et non-dits au sein de la famille et du collège, manque de réflexion, de prises de positions, d’initiatives ou d’actions concrètes pour faire face à des injustices pareilles ».
« Excursion » narre, sur 1h30, « un piège des qu’en dira-t-on» et de ses conséquences. Une situation délicate qui fait échos dans de nombreuses sociétés dans le monde.
Il s’agit d’un guide édifiant et d’une grande utilité, accessible à la vente et disponible en version papier : «Les bâtiments patrimoniaux de Hammamet», conçu par l’Association d’éducation relative à l’environnement, il a garni les librairies de la ville de Hammamet. Cette revue, richement illustrée, passe en revue les lieux historiques et emblématiques de la ville de Hammamet, permettant aux lecteurs d’en savoir plus sur l’histoire de ses célèbres édifices. Des endroits qui racontent des siècles d’existence.
Eclairer, édifier, rendre à la portée des jeunes tout un savoir et une mémoire… Tels sont les buts de cette parution destinée à la génération actuelle, aux jeunes d’aujourd’hui et à ceux de demain, plus conscients, curieux et innovants plus que jamais. Des jeunes qui pensent leur avenir tout en voulant avoir une connaissance approfondie de leur passé. L’architecture de Hammamet ne peut et ne tombera pas dans les oubliettes tant les lieux racontés au fil des 44 pages de la revue continueront à traverser le temps.
De l’école des garçons, actuel collège Abou El Kacem Chabbi, aux remparts du fort, en passant par l’école des filles (actuelle école primaire Ali Belhouen), Dar Eyquem, Dar Sebastian (CCIH), ou encore la grande mosquée, le lecteur est subjugué par autant d’informations, qui se lisent d’une seule traite autour des 18 lieux narrés.
Le guide est préfacé par l’historien et ancien doyen de la faculté des Lettres de La Manouba, Hbib Kazadaghli, également natif de Hammamet. Il valorise les constructions en appelant principalement à leur préservation.
Un noyau de jeunes actifs de la ville et au sein de l’association relative à l’environnement, l’Aere, est derrière la conception de cet ouvrage, citons Asma Ghribi, Mohamed Yassine Sahli, Bedy Jeridi, Sofiène Meftah, Emna Jedidi, Emna Mejri, Ines Mejri, Synda Besbes, Fadoua Ouachani, Amal Torjmen, Firas Abdellaoui et Mohamed Sassi. Un travail de longue haleine mené à bout et appuyé par Mtir Mrad, Mehdi Ismail, Mohamed Mehdi Sahli, Tarak Souissi, Raouf Jebnoun, Hamdi Mrad, Salem Sahli, Romana Pimiskern, Kadhem Mankai, Chiheb Ben Fredj et Hajer Mrad.