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Simulations Model United Nations (MUN) : Des émissaires de paix en devenir
REPORTAGES4 / 22 / 2022

Simulations Model United Nations (MUN) : Des émissaires de paix en devenir

Un groupe MUN (Model United Nations), formé par des élèves tunisiens de 15 à 18 ans, mène un travail laborieux qui les initie à la diplomatie, aux ficelles liées à la maîtrise des relations internationales et aux pourparlers autour de la paix entre les représentants officiels et les institutions internationales, à commencer par les ambassadeurs en Tunisie.


Un noyau d’élèves actif depuis septembre 2021, appartenant au lycée Louis Pasteur, mobilise de nombreux participants dans le cadre de simulations Model United Nations (MUN). Les élèves, à l’origine de ces mêmes simulations, sont invités à incarner différents types de rôles : à être des représentants de différents pays, de présidents / vice-présidents de commissions, des journalistes, des huissiers en charge de l’organisation, ou représentants d’ONG. Autant de rôles variés qui leur permettent d’enrichir leur savoir et d’interagir davantage comme dans un jeu de rôles. 5 ou 6 simulations ont eu lieu réunissant 80 à 100 personnes et maintenues dans l’enceinte de leur établissement.


En pratique


Afin de mieux entretenir ces simulations, les élèves ont puisé, cette fois-ci, dans l’actualité qui traite du conflit russo-ukrainien : ils ont pris contact avec les deux ambassades ukrainiennes et russes, en Tunisie, et sont parvenus à décrocher deux entretiens avec chacun des deux ambassadeurs. Sept élèves ont pu arranger ces deux rencontres : quatre élèves se sont rendus à l’ambassade d’Ukraine afin de rencontrer Son Excellence M. l’ambassadeur d’Ukraine, Volodymyr Khomanets, et 3 autres se sont entretenus avec Son Excellence M. l’ambassadeur de Russie, Aleksandre Zolotov.


Les deux entretiens ont eu lieu en anglais et se sont davantage centrés sur les questions qui reviennent souvent dans l’opinion publique et dans les médias, y compris celles à caractère historique communes à ces deux nations.


Ces deux entretiens spéciaux étaient ponctués d’arguments et ont mis en valeur la pertinence des interventions de ces élèves, leur maîtrise des sujets évoqués dans leur globalité, les recherches effectuées et leur maîtrise d’au moins 4 langues. En tant qu’interviewers et toujours dans le cadre de cet exercice, ces mêmes élèves tunisiens ont déniché l’information à la source chez les ambassadeurs et tiennent à en faire bon usage dans de prochaines simulations.


Aux sources des simulations MUN


Les simulations exercées par ces élèves tunisiens sont plus fréquentes chez les étudiants dans les facultés et moins pratiquées dans les établissements secondaires en Tunisie ou même à l’étranger. Ces jeunes organisateurs ont été initiés au management, à la logistique, à la communication, à la gestion de budget et à de nombreuses compétences édifiantes à travers cet exercice. Le fait de voir le travail de cette jeunesse se concrétiser sur terrain est prometteur et valorise leur engagement.


«Tout bon projet commence à partir d’une idée bien pensée », a déclaré Ayoub Nedhif, élève MUN en secondaire au lycée Louis Pasteur. «Ce qui est passionnant dans ce projet, c’est le manque de théorie ! Le concret, la réalité, être sur terrain, c’est le plus important», poursuit Ayoub Nedhif. Ses camarades du même groupe, Myriam Sallemi et Myriam Kilani, rappellent l’impact positif de cette activité sur leur évolution et leur savoir. Zeineb Abid, une 4e élève participante, est passionnée de littérature russe. Cette culture lui a été d’une grande utilité lors de sa rencontre tenue à l’ambassade russe. Il s’agit aussi pour ce groupe d’un moyen de sortir de ce cadre qu’est le lycée et de prévaloir cette démarche.


Arranger prochainement des rencontres et des entretiens avec d’autres ambassadeurs n’est pas à exclure. Une étape qui s’inscrit dans la continuité du travail déjà entamé. En guise de récompense, un voyage collectif d’élèves à New York et Washington est prévu afin de visiter les sièges des plus grandes institutions, en particulier celle de l’ONU. Il y a différentes organisations à travers le monde qui font des simulations, et l’idéal serait d’envoyer des élèves capables d’intégrer les sphères du pouvoir dans quelques années. D’autres objectifs sont à envisager, idéalement si ces mêmes élèves parviennent à avoir les financements nécessaires afin d’élargir leurs activités.


Pour les étudiants et les jeunes du monde entier, il est utile de rappeler que les simulations des Nations unies ont pour but de former les participants aux négociations internationales. Dans un sens plus large, ces simulations visent à promouvoir les droits humains et les compétences en communication et en relations internationales et à inculquer les fondements de la diplomatie. Dans le cadre des Modélisations des Nations unies, les étudiants participants doivent, entre autres, faire des recherches sur les pays, les débats et les problèmes internationaux pour tenter de trouver des solutions aux problèmes mondiaux.

Simulations Model United Nations (MUN) : Des émissaires de paix en devenir
Ces tentatives d’arnaque sur Internet : Dans l’ère de la délinquance en ligne
REPORTAGES2 / 20 / 2022

Ces tentatives d’arnaque sur Internet : Dans l’ère de la délinquance en ligne

Avec l’émergence des réseaux sociaux et leur omniprésence dans le quotidien de plus des trois quarts de la population mondiale, les relations humaines ont subi des transformations, souvent positives, liées à la proximité, à la diffusion rapide de l’information, à la prise de contact instantanée. En revanche, les dérapages relationnels et les pièges, en grande partie liés à l’arnaque, ne manquent pas : à un clic près, l’internaute lambda n’est jamais à l’abri d’un danger aux proportions considérables.


Facebook et la Tunisie sont étroitement liés, voire indissociables depuis le déclenchement de la révolution de 2011. C’est dire qu’en Tunisie, tout se fait non pas en ligne, mais sur cet espace bleu qui n’a cessé d’évoluer depuis plus de 13 ans.


Ce réseau social devient la source à consulter spontanément, générateur de toute information aussi importante soit-elle : personnelle, professionnelle ou liée à l’actualité économique, politique, sportif ou autres. De nombreux ministères n’ont pas de sites internet, mais des pages Facebook. Toute information qui touche à la collectivité ou à l’individu défile sur le Feed de Facebook en premier lieu… et non pas ailleurs.


La prépondérance de cette machine virtuelle et son enracinement dans le quotidien de la masse nourrissent un terrain propice aux pièges à risques d’ordre financier, et impactent terriblement la psyché de la masse. Souvent, des dérapages en ligne pourront porter atteinte à l’intégrité physique d’un utilisateur. L’un des dangers les plus fréquents reste lié aux arnaqueurs en ligne, demandeurs d’aumône, ou suceurs de sommes d’argent pharamineuses : ces derniers parviennent à manipuler à coup sûr de nombreux utilisateurs (tout âge confondu), quitte à les soumettre à des chantages souvent insoutenables.


Pendant des périodes, la prolifération de liens douteux reçus via Messenger signale l’existence d’un spam, qui, à première vue, paraît comme une offre promotionnelle liée à une grande surface, qui ressemble à la publicité d’un jeu, d’une promotion d’achat, ou de souhaits de bon Aïd ou d’un clément Ramadan.


Souvent, les internautes «Facebookeurs» s’empressent de cliquer, curieux de découvrir ce que c’est, mais se retrouvent empêtrés sur des pages aux liens indésirables, et renvoyés vers des fenêtres, qui ne demandent qu’à ce que les utilisateurs finissent par insérer des mots de passe ou des numéros de cartes de crédit ou de téléphones.


Un piège qui soutire les données personnelles de nombreux utilisateurs, surtout les plus naïfs d’entre eux/elles et les entraîne dans des manipulations nuisibles.


En 2018, Ahmed L*, la trentaine, n’a plus eu accès à son profil Facebook, ni à son Messenger et encore moins à son mail. Un pirate s’était approprié son espace virtuel, en s’accaparant ses échanges personnels, voire intimes, et s’était mis à contacter ses proches, en leur dévoilant des détails très intimes de sa vie privée.


Une manière extrêmement vicieuse de la part du pirate qui poussait Ahmed* à lui remettre une somme d’argent considérable pour lui rendre l’accès à son compte. Face à la réticence de la victime, le pirate a commencé à étaler des données intimes sur les profils des amis de la victime. Face à la violence de l’intimidation, «Ahmed» n’a pu s’en sortir qu’en transférant cette somme voulue au pirate. La victime a reconnu sa totale négligence des paramètres de sécurité liés à son téléphone et à mentionner cette facilité d’accès à sa sphère intime.


L’expérience a eu des séquelles psychologiques graves sur la victime et son entourage. Le renforcement de la sécurité en ligne reste primordial afin d’éviter ces écarts. Facebook étant devenu au fil des années encore plus sécurisé, mais ces arnaqueurs/aumôniers ont plusieurs cordes à leur arc…


Anne Marie*, septuagénaire française, vivant en Tunisie depuis plus de 20 ans, n’a cessé de recevoir un mail de la part «d’un proche», à l’adresse dérobée. Ce mail, très bien rédigé, exprime la détresse de ce «proche», qui l’informe qu’il souffre d’une grave «maladie potentiellement cancérigène, et qu’il aurait besoin d’une certaine somme en euros, pour pouvoir se faire soigner».


Les échanges, depuis cette réception du faux «mail», ont afflué entre les deux correspondants. Ils sont si bien rédigés qu’ils finissent par toucher directement «l’affect» du récepteur et le poussent à agir, comme c’est le cas d’Anne-Marie. Fort heureusement, l’internaute âgée a eu le réflexe de téléphoner à cette personne et a tenu à correspondre avec lui, ailleurs que derrière l’écran d’un PC. Un contact qui s’empresse de lui dire que ce n’était pas lui derrière ces échanges et qu’il n’arrivait pas à accéder à sa boîte mail depuis très longtemps. Maladie cancérigène ou auto-immune, accident de la route grave, opérations chirurgicales : les raisons liées à la santé sont, en effet, celles qui sont le plus véhiculées afin d’atteindre différentes victimes.


Qui d’entre nous n’a pas reçu de SMS, rédigés en arabe qui évoqueraient «un trésor», dissimulé dans un verger isolé, depuis l’époque même où le smartphone n’existait pas ? Beaucoup ! Cette technique, vieille comme le monde, qui n’est plus dans l’air du temps, est parvenue tout de même à titiller la curiosité de nombreux récepteurs naïfs qui finissent par appeler le numéro, à l’origine de ce SMS.


Ce type de manigances ou de magouilles est intrinsèque à l’évolution technologique ou de communication. Elle touche à l’affect de l’individu, frappe souvent son intimité, procède à une manipulation émotive souvent bien maîtrisée, surgit dans une période économiquement fragile, et s’empare de profils souvent dans le besoin.


Ces pirates restent des assoiffés d’argent et sont souvent rongés par un sentiment de perversion. Des pervers qui prennent contact avec des utilisateurs mineurs ou souvent séniors : deux tranches d’âge accessibles et facilement manipulables, connues pour leur manque de vigilance en ligne.


Reste à en savoir plus sur le plan de lutte contre les infractions ou les crimes en ligne, mené par l’Instance nationale de protection des données personnelles (Inpdp).


Les noms propres mentionnés dans cet article ont été changés*.

Ces tentatives d’arnaque sur Internet : Dans l’ère de la délinquance en ligne
Culture et arts de rue : Un acquis au temps des crises
REPORTAGES2 / 6 / 2022

Culture et arts de rue : Un acquis au temps des crises

Dans une Tunisie post-révolutionnaire encore en effervescence, 11 ans après la révolution de 2011, le principal acquis farouchement sauvegardé jusqu’à présent reste la liberté d’expression. L’appropriation de l’espace public à des fins d’expression citoyenne reste de mise : l’art exercé dans la rue en fait partie.


Avant la crise du covid-19, de ses restrictions et momentanément entre deux baisses de pics, Tunis et quelques régions vivent au rythme de manifestations culturelles et artistiques diverses. A la différence près d’il y a quelques années, ce qui interpelle davantage c’est l’’organisation d’une partie conséquente de ces manifestations dans la rue. Une manière de rendre les arts plus visibles, d’atteindre le public, ou est-ce tout simplement l’exercice de la liberté d’expression.


En plein mois d’octobre/novembre de chaque année, au fil des Journées cinématographiques de Carthage devenues annuelles, la capitale vit pour les films et le cinéma. Les salles sont combles et une dynamique est installée pendant 7 jours entiers dans toutes les rues et avenues. Les festivaliers peuvent, les après-midi, profiter d’une projection gratuite en plein air, dans un espace couvert, et protégé des intempéries. Les chaises sont installées face à un écran géant qui passe des films tunisiens cultes des années 80/90, des chefs-d’œuvre du 7e art mondial, ou d’anciens Tanit d’Or. L’aspect rétrospectif du festival est offert au grand public à travers ces projections de rue, pour le plus grand bonheur des curieux, souvent des passants lambda qui n’ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma.


Le théâtre qui s’empare de la rue ? Désormais, c’est possible pendant les Journées théâtrales de Carthage. Des sketchs, des représentations souvent clownesques et des spectacles d’une durée courte s’organisent dans la rue, ponctués par des concerts musicaux, qui se tiennent également : rappeurs, bands de rock, amateurs, ou professionnels se donnent rendez-vous et se réservent des dates pour des performances.


Depuis des années, « Tunis, capitale de la danse » a longtemps permis à ces troupes nationales et internationales de se produire dans la rue. Des chorégraphes et danseurs professionnels mettent en œuvre leur talent le temps d’une manifestation afin d’approcher le public et d’user des mots du corps pour exprimer tout haut les maux d’une nation. Toujours sous la houlette de Syhem Belkhodja, la manifestation « Kalimat » a vu, auparavant, différentes activités autour du livre se tenir dans les moyens de transport, dans des jardins publics ou dans l’artère principale de la capitale. Des lectures à haute voix se faisaient entendre, attirant ainsi fana de lecture, et simples spectateurs curieux.


L’un des évènements les plus imposants et les plus marquants de ces 14 dernières années est bien évidemment la Biennale de « Dream City », organisée dans les rues de la médina de Tunis. Ce festival des arts y compris visuels et contemporains, organisé par l’association l’Art Rue, traduit l’appropriation de l‘espace public via l’art et la culture. « Dream City » invite des artistes tunisiens et internationaux à inventer et créer contextuellement en s’engageant avec la cité et ses habitants. C’est aussi un festival engagé sur la durée qui accompagne les artistes invités et leur offre un temps long de création (allant de 1 à 4 ans) pour pleinement appréhender les spécificités et les réalités sociales et politiques. C’est surtout un festival à part qui investit les espaces informels de la médina de Tunis (café, rue, maison abandonnée, place…), lit-on sur le site officiel de la manifestation. La 8e édition se tiendra pendant l’automne 2022.


Des initiatives singulières se sont créées aussi : La Presse est partie à la rencontre de Kamel Ring, musicien de rue d’à peine 20 ans qui exerce sa passion dans différentes régions de Tunis, souvent en pleine rue. Il est passionné et exerce la « Street music » ou « la musique de rue ». Souvent malmené par les autorités, il est parvenu à régulariser sa situation via l’obtention d’une carte lui permettant d’exercer en toute sécurité. Sous le covid-19, Nesrine ben Arbia, artiste et chorégraphe professionnelle, a sillonné les rues de Tunis en dansant.


Les exemples se succèdent et ne se ressemblent pas : la pratique de la liberté d’expression, de l’art ou de la culture dans la rue s’est démocratisée depuis 2011. Sous Ben Ali, c’était interdit : les activités qui se faisaient dans la rue étaient folkloriques. Pendant les attaques terroristes, les crises politiques, les affrontements policiers et la crise du covid, l’usage de ces espaces à des fins artistiques s’est réduit, le contrôle s’est accru, et l’obtention d’une autorisation de manifester est devenue rigide. Le pays vit en état d’alerte permanent, au gré des crises …

Culture et arts de rue : Un acquis au temps des crises
Exposition «Les Beys Husseinites» : Un saut dans le temps
REPORTAGES1 / 16 / 2022

Exposition «Les Beys Husseinites» : Un saut dans le temps

L’inauguration de l’exposition attendue sur «Les Beys husseinites» a eu lieu le 12 janvier 2022 au Centre, des arts, de la culture et des lettres à Ksar Saïd. Un événement synonyme de savoir, de découvertes d’objets précieux et de tableaux restaurés. L’occasion aussi de faire la connaissance des hommes politiques qui ont fait l’époque beylicale tunisienne.


Quoi de mieux que de s’offrir une exposition historique afin d’entamer l’année 2022 ? L’événement a attiré l’attention sur les réseaux sociaux. L’époque beylicale attise toujours les passions et éveille une profonde curiosité chez les Tunisiens ou autres. L’exposition «Les Beys husseinites» est annoncée pour le 13 janvier 2022, date qui tombe à pic avec le décret d’un couvre-feu à cause de la hausse des cas covid-19. Plus de peur que de mal : l’événement est maintenu avec respect du protocole sanitaire jusqu’au 31 décembre 2022.


Organisée par le Centre des arts, de la culture et des lettres Ksar Saïd avec le soutien du ministère des Affaires culturelles représentée par la Direction des arts plastiques et en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT), le Palais Ennejma Ezzahra et les collections privées de «Tej el MolkKhayachi» et «Sachat Beylicat», l’exposition a été officiellement ouverte au public le 13 janvier. Mme la ministre de la Culture, Hayat Guettat Guermazi, Mr. Moncef Ben Moussa, directeur du centre, Mr. Faouzi Mahfoudh, directeur général de l’Institut national du patrimoine et Mr. Ahmed Chaâbane, directeur général du patrimoine au ministère des Affaires culturelles, ainsi que Mme Wajida Sakkouhi, conservatrice du musée de la Tunisie moderne et commissaire de l’exposition ont inauguré l’événement dans l’après-midi du 12 janvier 2022.


Des toiles rares et entretenues, accompagnées de Cartel d’informations détaillées relatives à cette époque méconnue, des objets de valeur et de collection, des armes dont des pistolets anciens, des archives rares, médailles, pièces, costumes, uniformes font l’exposition des «Beys husseinites», à ne pas confondre avec un précédent événement tout aussi marquant baptisé «L’Eveil d’une Nation», organisé dans le même lieu par la fondation Rambourg en 2017.


Certaines toiles présentées ont été conçues par des artistes issus de cette période clé de l’Histoire tunisienne. L’exposition raconte deux siècles et demi d’un règne beylical riche de ses aléas politiques. L’aspect social, économique et religieux était aussi très présent et soigneusement relaté : il s’étale de 1705 jusqu’à 1957. Des moments clés, tels que la proclamation de la République Tunisienne, ou l’abolition de la monarchie beylicale y sont exposées. Environ 17 tableaux rares de Beys ont été présenté durant cet événement, comme ceux de Hédi Khayachi (1882-1902), Noureddine Khayachi (1907-1987), Mohamed Mtimet (1939-2011). Des héritiers et conservateurs de quelques pièces ont apporté leur soutien à ce projet avec la supervision de l’équipe du Laboratoire de conservation et de restauration des biens culturels.


Trois portraits sont remarquables : le premier est celui du «Bey, chef suprême de l’État, symbolisant la monarchie beylicale», le 2e est celui de Hussein Ben Ali el-Turki, fondateur de la dynastie husseinite (1705-1735/40) et un autre portrait de Mohamed Naceur Pacha Bey (1906-1922). Cette époque de la dynastie husseinite méconnue est à explorer. D’autres expositions autour de cette période historique auront lieu.

Exposition «Les Beys Husseinites» : Un saut dans le temps
Pitch bienveillant autour du projet SAFIR : Emergence d’une cohorte
REPORTAGES12 / 23 / 2021

Pitch bienveillant autour du projet SAFIR : Emergence d’une cohorte

L’association « Al Badil » travaille sur le projet Safir, programme d’incubation et d’accélération de projets dans le domaine des industries créatives et culturelles. Depuis plus d’un an et demi, elle accompagne de jeunes porteurs tunisiens de projets innovants et inédits émanant de tout le territoire tunisien.


C’est lors d’un « pitch bienveillant » dans les locaux d’ «Al Badil », que différents projets prometteurs et leurs concepteurs ont été présentés dans le cadre d’un rendez-vous, favorisant l’échange, le réseautage et la visibilité face à un public divers composé d’acteurs culturels et associatifs. La phase « incubation » du projet Safir touche presque à sa fin et rassemble un peu plus d’une douzaine de porteurs de projets.


L’incubation est une étape première qui s’étale de septembre 2021 à mars 2022 et qui s’achèvera bientôt au profit d’une 2e phase de concrétisation, celle de « l’accélération». Toujours entourés et soutenus par une équipe de professionnels, les porteurs de projets pourront obtenir la somme de 25.000 euros afin de mener à bout leur travail. Le projet est soutenu par la Commission européenne, l’Institut français de Paris, CFI Média, l’AUF, Pitchworthy et Lab’Ess.


« On a voulu donner l’occasion aux incubés d’entrer en contact avec des acteurs issus des secteurs culturels et médias. Ils ont pu ‘‘Pitché’’ (ou présenter) leurs projets face à un parterre d’invités. Pas moins de 11 porteurs de projets ont pu rencontrer une vingtaine de personnes issues du secteur : fondations, partenaires, associations, médias, activistes… Les participants, qu’on peut considérer comme entrepreneurs, sont originaires des régions d’intérieur, du sud, des quatre coins de la Tunisie. Le but étant de décentraliser aussi», précise Ysé Picot, coordinatrice du projet. « Pour les personnes qui ne sont pas installées à Tunis, « Al Badil » leur fournit une bourse de mobilité. On tient à ce qu’ils soient présents, notamment en présentiel, afin de consolider l’esprit de la Cohorte. » Le projet « Mouhit » est une résidence artistique, une salle d’exposition alternative existant en version web. Héla Doghri, une des fondatrices du projet, nous en dit plus : « On est installé à Carthage Byrsa pour l’instant. C’est un espace d’échange entre artistes, pour des collaborations, coopérations, travail en équipe, échange d’idées autour de l’art contemporain et de l’art visuel. La scène artistique est en pleine ébullition. Les artistes ont beaucoup de mal à accéder à des espaces ou au matériel nécessaire. ‘‘Mouhit’’ leur fournit le plus important afin d’arriver à mener à bout leur travail. ». ‘‘Mouhit’’, c’est un Safe Space pour les artistes participants. « Al Badil » nous a accompagnés au pas à pas. Les accompagnateurs pensent à tout : à la communication, à la moindre étape. Ce « Pitch bienveillant » a été enrichissant », a-t-elle déclaré.


Mehdi Cherif est le fondateur de « Fahmologia », un média associatif qui se spécialise dans la vulgarisation scientifique et la mise en valeur de la recherche scientifique locale. Newsletters, articles sur des conférences, parution de livres… Deux grands volets composent « Fahmologia » : celui d’informer, de relayer l’information autour de l’actualité et la conception de vidéos de vulgarisation scientifique. Le 2e volet soutient l’écosystème académique en mettant en avant les thèses et les mémoires, chercheurs et autres. « On est sur les réseaux sociaux pour l’instant : tel un média digital ». « Al Badil » nous a accompagnés notamment en fournissant le plus d’informations possibles, y compris l’encadrement autour du modèle économique à adopter et autres », déclare Mehdi Cherif.


Mondher Falleh est l’un des fondateurs de « Wild Tunes », une société de production audiovisuelle. Mondher travaille en collaboration avec Fourat Neffeti. Les deux sont musiciens, connaisseurs de la scène artistique. Le duo gère trois volets au sein de la société de production : résidences artistiques, production et management de services audiovisuels et gestion de management d’artistes.


D’autres projets prometteurs comme Recycl’art, Cinérif, Gloristory, Media Without Borders, Résidence Teatro, Piccolo Teatro Di Bizerta, Bargou Records, CAT : Communauté des artistes tunisiens et Art de vie verront le jour. Nous y reviendrons plus en détail.

Pitch bienveillant autour du projet SAFIR : Emergence d’une cohorte
Tournage de «Bunkoeur» de Nidhal Chatta : Dans l’antre d’un «Bunkoeur»
REPORTAGES12 / 19 / 2021

Tournage de «Bunkoeur» de Nidhal Chatta : Dans l’antre d’un «Bunkoeur»

L’immersion s’est faite dans une immense demeure coloniale abandonnée qui fait office de plateau de tournage et de décors. «Bunkoeur», prochain long métrage de Nidhal Chatta est actuellement en tournage. Auréolé d’un casting trié sur le volet et d’un scénario ficelé, développé par Sophia Haouas, le film raconte les failles sociales d’un pays en déliquescence et fait échos aux maux persistants d’une société malade sur fond de drame.


«Bunkoeur», jeu de mots, se référant à des états d’âme, ou résumant l’intrigue principale. Le dernier film de Nidhal Chatta est une histoire, librement inspirée de faits réels et que nous nous garderons finalement de dévoiler en détail à leur stade actuel. «Bunkoeur» rassemble plusieurs personnages, des âmes errantes, traînant pour la plupart un vécu lourd. Des personnes aux destins ébranlés et au passé étriqué. Plusieurs vies s’entremêleront au fil du temps, des événements de l’histoire et du lieu. Défini comme une «Faune Humaine», un immeuble colonial très ancien, situé en bord de mer, va être le théâtre d’abominations et d’histoires intrigantes, et non moins sordides.


Au cœur de cette histoire, une jeune femme, forte et libre, se retrouve emportée par cette spirale. Un tourbillon qui mettra le spectateur face aux complexes d’une société tunisienne rongée par une crise économique profonde, une frustration sexuelle persistante, écrasée sous le poids des traditions, du patriarcat, du racisme, de la haine, du régionalisme, de l’intolérance. «Bunkoeur», s’annonce dur, et riche d’une dimension métaphorique qui interpelle. Ses personnages perdus, épars, forment un microcosme, sur le point d’éclater. Ils sont nichés toutes et tous dans cette vieille bâtisse, hors du temps, génératrice d’une proximité collective qui s’avérera toxique. Dans ce «Bunkoeur», des personnages divers sont perçus couramment dans l’(in)conscient collectif comme souffrant de toutes «les tares sociales». Le film renvoie aux origines d’une société actuelle, foncièrement encore tribale, féodale.


Rim Hayouni campe le rôle de Malek, victime d’un viol. Oumaïma Bahri est Jihen, trentenaire, originaire de Gabès. Intuitive, et témoin de quelques faits, elle est locataire, venue s’installer à Tunis par amour. Khaled, incarné par Lamine Belkhodja, est l’ami protecteur de Malek. Mohamed Dahech joue le rôle de Mounir, l’homme à tout faire dans l’immeuble : ayant une vie plate et réduite en apparence, juste en apparence… Fatma Felhi incarne Azza, l’amie de Malek, protectrice et aimante, elle lui sera d’une grande aide. Azza a une part de mystère, ayant peut-être des solutions (ou pas) aux problèmes survenus. Elle est passionnée d’arts martiaux. Hichem Rostom incarne l’homme des bas-fonds, mystérieux, et est le décor. «Le lieu est un personnage principal en soi dans ce film», commente l’acteur. Mayssa Oueslati endosse le rôle de Mouna : femme divorcée, maman, et accumulant les amants, elle est en lien avec plusieurs personnages, Abdelmonam Chouayat interprète le rôle de Lotfi dans le film : un personnage émotionnellement riche et dur. L’acteur, en parlant de son personnage, évoque un film d’emblée abouti. Basma El Euchi est comédienne de théâtre, ayant à son actif de nombreux courts métrages. L’actrice joue un rôle qui parle peu et s’exprime via les expressions, la gestuelle et le langage du corps.


La genèse du film est inspirée d’un faits divers qui a eu lieu il y a 25 ans et qui a été développé avec la scénariste Sophia Haouas. L’histoire tragique d’une jeune fille qui s‘est malencontreusement déroulée dans «un zoo humain». Tout le challenge de Nidhal Chatta repose sur le fait de trouver les bons acteurs capables d’incarner comme il faut ces personnages complexes, durs, et pouvant porter le film de bout en bout. «Trouver les acteurs capables de pousser aussi loin l’expérience du jeu fut difficile, mais on a réussi», déclare Nidhal Chatta. «J’aime beaucoup m’entourer de la même équipe technique et autres pour travailler. Ça permet d’avancer et de se projeter même. Le déclic pour traiter cette histoire était intuitif. Le déclic est aussi toujours de l’ordre de l’image et de la relation professionnelle de confiance installée sur un lieu de travail», selon Nidhal Chatta. Le tournage prendra fin bientôt. La sortie du film est prévue pour la rentrée de 2022.

Tournage de «Bunkoeur» de Nidhal Chatta : Dans l’antre d’un «Bunkoeur»
« Bunkoeur » de Nidhal Chatta : Dans l’antre d’un «Bunkoeur»
REPORTAGES12 / 19 / 2021

« Bunkoeur » de Nidhal Chatta : Dans l’antre d’un «Bunkoeur»

L’immersion s’est faite dans une immense demeure coloniale abandonnée qui fait office de plateau de tournage et de décors. «Bunkoeur», prochain long métrage de Nidhal Chatta est actuellement en tournage. Auréolé d’un casting trié sur le volet et d’un scénario ficelé, développé par Sophia Haouas, le film raconte les failles sociales d’un pays en déliquescence et fait échos aux maux persistants d’une société malade sur fond de drame.


«Bunkoeur», jeu de mots, se référant à des états d’âme, ou résumant l’intrigue principale. Le dernier film de Nidhal Chatta est une histoire, librement inspirée de faits réels et que nous nous garderons finalement de dévoiler en détail à leur stade actuel. «Bunkoeur» rassemble plusieurs personnages, des âmes errantes, traînant pour la plupart un vécu lourd. Des personnes aux destins ébranlés et au passé étriqué. Plusieurs vies s’entremêleront au fil du temps, des événements de l’histoire et du lieu. Défini comme une «Faune Humaine», un immeuble colonial très ancien, situé en bord de mer, va être le théâtre d’abominations et d’histoires intrigantes, et non moins sordides.


Au cœur de cette histoire, une jeune femme, forte et libre, se retrouve emportée par cette spirale. Un tourbillon qui mettra le spectateur face aux complexes d’une société tunisienne rongée par une crise économique profonde, une frustration sexuelle persistante, écrasée sous le poids des traditions, du patriarcat, du racisme, de la haine, du régionalisme, de l’intolérance. «Bunkoeur», s’annonce dur, et riche d’une dimension métaphorique qui interpelle. Ses personnages perdus, épars, forment un microcosme, sur le point d’éclater. Ils sont nichés toutes et tous dans cette vieille bâtisse, hors du temps, génératrice d’une proximité collective qui s’avérera toxique. Dans ce «Bunkoeur», des personnages divers sont perçus couramment dans l’(in)conscient collectif comme souffrant de toutes «les tares sociales». Le film renvoie aux origines d’une société actuelle, foncièrement encore tribale, féodale.

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Rim Hayouni campe le rôle de Malek, victime d’un viol. Oumaïma Bahri est Jihen, trentenaire, originaire de Gabès. Intuitive, et témoin de quelques faits, elle est locataire, venue s’installer à Tunis par amour. Khaled, incarné par Lamine Belkhodja, est l’ami protecteur de Malek. Mohamed Dahech joue le rôle de Mounir, l’homme à tout faire dans l’immeuble : ayant une vie plate et réduite en apparence, juste en apparence… Fatma Felhi incarne Azza, l’amie de Malek, protectrice et aimante, elle lui sera d’une grande aide. Azza a une part de mystère, ayant peut-être des solutions (ou pas) aux problèmes survenus. Elle est passionnée d’arts martiaux. Hichem Rostom incarne l’homme des bas-fonds, mystérieux, et est le décor. «Le lieu est un personnage principal en soi dans ce film», commente l’acteur. Mayssa Oueslati endosse le rôle de Mouna : femme divorcée, maman, et accumulant les amants, elle est en lien avec plusieurs personnages, Abdelmonam Chouayat interprète le rôle de Lotfi dans le film : un personnage émotionnellement riche et dur. L’acteur, en parlant de son personnage, évoque un film d’emblée abouti. Basma El Euchi est comédienne de théâtre, ayant à son actif de nombreux courts métrages. L’actrice joue un rôle qui parle peu et s’exprime via les expressions, la gestuelle et le langage du corps.

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La genèse du film est inspirée d’un faits divers qui a eu lieu il y a 25 ans et qui a été développé avec la scénariste Sophia Haouas. L’histoire tragique d’une jeune fille qui s‘est malencontreusement déroulée dans «un zoo humain». Tout le challenge de Nidhal Chatta repose sur le fait de trouver les bons acteurs capables d’incarner comme il faut ces personnages complexes, durs, et pouvant porter le film de bout en bout. «Trouver les acteurs capables de pousser aussi loin l’expérience du jeu fut difficile, mais on a réussi», déclare Nidhal Chatta. «J’aime beaucoup m’entourer de la même équipe technique et autres pour travailler. Ça permet d’avancer et de se projeter même. Le déclic pour traiter cette histoire était intuitif. Le déclic est aussi toujours de l’ordre de l’image et de la relation professionnelle de confiance installée sur un lieu de travail», selon Nidhal Chatta. Le tournage prendra fin bientôt. La sortie du film est prévue pour la rentrée de 2022.

« Bunkoeur » de Nidhal Chatta : Dans l’antre d’un «Bunkoeur»
Ouverture de la «TGM Gallery» : Hommage à un âge d’or
REPORTAGES12 / 8 / 2021

Ouverture de la «TGM Gallery» : Hommage à un âge d’or

En plein cœur de La Marsa, à proximité de la station du TGM, surgit la «TGM Gallery», un nouveau lieu d’art spacieux, visible et accessible aux passionnés de l’art plastique et des collectionneurs. A l’occasion de son ouverture, le lieu a été orné par les plus beaux et les plus anciennes œuvres des fondateurs de l’Ecole de Tunis.


La «TGM Gallery» a été inaugurée en grande pompe, en présence d’invités, d’artistes, de journalistes et de personnes faisant partie de l’univers des arts. L’ouverture de l’espace a été orchestrée soigneusement et a résonné tel un vibrant hommage à un courant artistique fondamental pour l’histoire de l’art en Tunisie. La déambulation à l’intérieur de l’espace a été vécue tel un saut dans le temps. Découverte d’œuvres originales anciennes, datant de l’époque de la genèse du mouvement de l’École de Tunis, conçu et renforcé au fil des décennies par une quinzaine d’artistes pionniers, citons : Pierre Boucherie, Moses Levy, Jules Lellouche, Antonio Corpora, au départ. Le quatuor fut rejoint bien plus tard par Yahia Turki, Ammar Farhat, Safia Farhat, Jalel ben Abdallah, Abdelaziz Gorgi, Edgar Naccache, Ali Bellagha, Zoubeir et Hedi Turki, Brahim Dahak, Hassen Soufy et Fathy ben Zakour. 50 ans plus tôt, plus de 16 artistes ont écrit l’histoire de la peinture tunisienne, en tentant à cette époque-là de se détacher d’une vision esthétique colonialiste ou orientaliste. 50 ans plus tard, pas un musée n’a été conçu permettant à cette exposition posthume de taille d’avoir lieu. Le groupe avait pourtant coutume d’exposer ensemble de leur vivant. Ce rassemblement précieux de fresques uniques et originales est le reflet d’une Tunisie d’Antan qui émerveillera visiteurs lambda et professionnels présents. L’exposition s’étend en effet sur un mois. Cet hommage à l’Ecole de Tunis a vu le jour grâce à des collectionneurs privés qui ont accepté volontiers de prêter leurs œuvres originales. Collaborer avec des collectionneurs se fera souvent, permettant ainsi de valoriser le patrimoine pictural et artisanal historique. L’espace, à vocation didactique, sera ouvert également aux générations de demain, en particulier, celles des Beaux-arts, des institutions et ateliers. Les prochaines expositions auront lieu selon des thèmes qui seront conçus au fur et à mesure.


L’exposition-vente dans «XYZ» baptisée «La Grenade dans tous ses états» a parallèlement eu lieu en face de l’espace «TGM Gallery» et à côté de l’Atelier «Driba».


CREDIT PHOTOS : Ridha ben Jemia

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Ouverture de la «TGM Gallery» : Hommage à un âge d’or
Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !
REPORTAGES8 / 20 / 2019

Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !

Les grands noms se bousculent mais ne se ressemblent pas ! Le roi de la salsa, de la kizomba et de la bachata, Ocar D’Leon, s’est emparé de la scène face à un public qui le connaît par cœur. Ambiance fraîche, importée de l’Amérique latine, ou extraite du patrimoine musical ou dansant de l’Espagne ou du Portugal, D’Leon s’est abattu sur la ville tel un ouragan, le temps d’une soirée.


Dans les gradins, que des silhouettes dansantes et déambulantes qui suivaient les rythmes des plus grands tubes de ce monument de la culture Salsa surnommé « El Leon de la Salsa » à l’image de ce qu’il a d’emblée réservé à son public tunisien, venu nombreux l’accueillir. Les spectateurs composés en grande majorité d’adeptes de la salsa, du Kizomba, ou de la Bachata ont arboré fièrement leurs connaissances et leur admiration pour cette vedette. Son répertoire était découpé, organisé et garni de sonorités latines, résultant de plus de 40 ans de carrière. L’artiste, grâce à son charisme attrayant, sa verve et sa présence scénique irréprochable, a charmé ses adeptes. L’interaction était de mise pendant toute la soirée. L’artiste, relativement âgé, a conquis petits et grands et n’a cessé d’exprimer son admiration pour la Tunisie et les Tunisiens. Talents et bonne humeur ont assuré ce concert jusqu’au bout.


Ils racontent des contrées lointaines


Argentine, Venezuela, Caraïbes, Amérique Latine, la musique de D’Leon et ses entractes permettent de voyager. «Lioraras» «Padre Y Hijo», «Ilhora» ou «Yo Quisera», autant de tubes chantonnés successivement qui racontent le quotidien de populations lointaines. Migration, esclavagisme, racisme de couleur, droit à la différence, ses textes prônent autant de valeurs humaines et ne manquent pas de profondeur. Sa carrière a duré plus de 40 ans et a avancé de pair avec son sens du militantisme. Pendant la soirée, il a présenté d’anciens et de nouveaux registres. Son talent n’a pas pris une ride. Parmi les spectateurs, de nombreux mélomanes admirateurs sont venus l’applaudir parce qu’ils le connaissaient certes, mais beaucoup étaient adeptes au quotidien des cours de Salsa et de Zumba et ont forcément connu ses airs en pratiquant leur passion. Ce concert inédit n’a pas laissé de marbre deux jours avant le passage d’un autre astre nommé Liz MaCcomb, diva du Jazz et du gospel. Le festival international se poursuivra et sont attendus Marouen Khoury, Amina Fakhet, l’Algerino, Souad Messi ou encore « Juif », pièce de théâtre de Hamadi Louhaiebi.

Oscar D’Leon : Sur des airs latinos !
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