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 «Bloom» de Becem Ben Othman : Eclosion artistique
REVIEWS & CRITIQUES11 / 15 / 2022

«Bloom» de Becem Ben Othman : Eclosion artistique

A la galerie «Musk and Amber» et à travers une série d’œuvres subtilement titrée «Bloom», l’artiste Becem Ben Othman a offert un aperçu global, mais immersif, d’un travail ficelé élaboré sur 10 ans.

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L’exposition solo englobe de nouvelles œuvres de collage. Certaines sont picturales et d’autres sculpturales. «Bloom» oscille entre œuvres nouvelles et d’autres, plus anciennes, mais qui continuent à auréoler ce travail artistique. L’univers décalé, hybride et onirique de l’artiste enveloppe les visiteurs, connaisseurs et curieux, pour la plupart, venus spécialement le découvrir récemment dans ce lieu.


«Bloom»,—terme en anglais—fait écho à une éclosion / floraison, qui surgit suite à un travail / un combat mené avec persévérance par une personne lambda. Son œuvre picturale «Vedette» est visible dans cette exposition : imposante, elle n’échappe pas à l’œil du visiteur.


Elle donne de la visibilité à deux corps qui fusionnent, qui luttent pour ne pas se laisser happer par le tourbillon de la vie. Au creux d’une main, une «fleur», qui fait référence à l’accomplissement.


Becem Ben Othman associe ce tableau à «une course pour une éclosion métaphysique», cite-t-il, ou à une bouffée d’oxygène.

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Une manière pour lui de dire qu’il faut s’accrocher malgré les aléas de la vie. Ce tableau central se réfère à des graines qui germent. L’aboutissement d’un parcours du combattant, un hymne à l’espoir adressé à toutes et tous. «Ne pas plier aux épreuves», c’est s’armer de ce même état d’esprit qu’il faut entretenir. Le travail de Ben Othman est truffé de symbolisme. La nature et le corps y sont frontalement visibles, parfois, légèrement dissimulés, ou présentés autrement. «J’intègre les couleurs, en gardant un style linéaire et en évitant l’encombrement. Je privilégie le minimalisme», déclare l’artiste à propos de son travail. Son œuvre est imprégnée de surréalisme moderne et accentue les volumes et les couleurs.


« Bloom » est une exposition complète, riche de plusieurs supports. Elle contient 35 œuvres : des tableaux de peinture, de collage, et des installations en passant par une projection vidéo de court-métrage. Becem Ben Othman est artiste plasticien, designer graphique et audiovisuel. Sa première expo personnelle remonte à 2012.

«Bloom» de Becem Ben Othman : Eclosion artistique
« Nos cérémonies » de Simon Rieth : Une fraternité singulière
REVIEWS & CRITIQUES11 / 6 / 2022

« Nos cérémonies » de Simon Rieth : Une fraternité singulière

«Nos cérémonies», premier long métrage de fiction de Simon Rieth, crève l’écran par son esthétique distinguée et sa thématique exploitée autour des liens du sang. Cette histoire douce et déroutante, vécue entre deux frères, interpelle par sa touche à la fois poétique, et violente.


Tantôt amis / ennemis, tantôt complices, deux frères se chamaillent depuis leurs plus tendres enfances. Ils s’aiment et se confrontent souvent, mais parviennent à entretenir cet amour fraternel, en apparence, indestructible et résistant au-delà des épreuves de la vie. Tony et Noé, interprétés avec justesse par Raymond et Simon Baur, sont inséparables : un jour, en jouant à Royan, région connue pour ses décors naturels, un drame survient et impactera à jamais le restant de leur vie : l’un d’eux chute brusquement du haut d’une falaise. Miraculeusement, il survit, mais s’ensuivra après des changements qui bouleverseront profondément leur relation fraternelle pourtant soudée, jusqu’à l’après-adolescence. Une fois adultes et durant l’après-drame, le spectateur réapprendra à les connaître au gré des premiers émois, des amitiés / inimitiés et des amours de jeunesse…


La particularité du film, c’est son récit : sa narration douce-amère, sur fond d’esthétique nouvelle élaborée avec une touche de fantastique, happe de bout en bout et parvient à retenir le spectateur. Ce récit, qui est totalement dénué de présence parentale, ne tardera pas à nous faire vivre un tournant majeur quand les deux frères tomberont amoureux de Cassandre, la fille des voisins.

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«Nos cérémonies » oscille entre violence et douceur, sublimé dans un cadre spatial saisissant. Il redéfinit les liens fraternels et les dessine autrement : des liens truffés d’amour, mais aussi de rivalités et de confrontation. La touche fantastique glissée dans le film traduit une forte relation de dépendance entre les deux personnages, campés par des acteurs, frères aussi dans la vraie vie. Une histoire saisissante, qui fusionne à la perfection, tendresse et violence, souvent symbolique, et même onirique.


« Nos cérémonies » de Simon Rieth est une découverte inédite pour le public des Journées Cinématographiques de Carthage lors de sa 33e édition. Il a été sujet d’un atelier d’écriture lors d’une journée consacrée à la Semaine de la Critique, maintenue par l’Institut Français de Tunisie et les JCC. Le film sortira en France en mars 2023. Une partie du public tunisien a pu le découvrir bien avant sa sortie officielle.

« Nos cérémonies » de Simon Rieth : Une fraternité singulière
 Parution de l’ouvrage collectif « Le geste en héritage, la Main Tunisienne » : L’artisanat tunisien au fil du temps
REVIEWS & CRITIQUES11 / 3 / 2022

Parution de l’ouvrage collectif « Le geste en héritage, la Main Tunisienne » : L’artisanat tunisien au fil du temps

Désormais en vente dans les librairies tunisiennes et étrangères, « Le geste en héritage, la Main tunisienne » est un ouvrage collectif utile et riche par son contenu : il valorise l’objet artisanal tunisien d’excellence en mettant en lumière son histoire régionale et son savoir-faire distingué mondialement. La publication puise dans l’essence-même du patrimoine tunisien et éclaire son devenir.


Grâce au soutien de l’Office national de l’artisanat et de la fondation Rambourg, le livre voit finalement le jour. Une conférence de presse s’est tenue à la Galerie Antinéa d’Alya Hamza, située à l’avenue Kheireddine Bacha. Ce berceau discret des arts abrite de nombreuses expositions, de présentations de livres et sert de lieu de rencontres foisonnantes entre artistes et férus des arts.


Ce livre est l’aboutissement d’un programme mis en œuvre autour du renforcement du secteur de l’artisanat tunisien. Un projet fructueux qui a rassemblé de nombreux axes et composantes : une définition de l’objet artisanal d’excellence, un état des lieux de l’artisanat tunisien et des ateliers de création et de recherche sont à l’origine de la genèse de ce livre. Il synthétise tout un travail minutieux effectué sur plus d’une année. Cette initiative s’est faite connaître auprès de nombreux contributeurs, et a pu donner un regard autre sur l’artisanat, en valorisant ses trésors, entre autres, par le biais de la photographie. Le tout concrétisé grâce à un comité éditorial. L’ouvrage met en avant les ressources culturelles et tunisiennes et le potentiel inépuisable des artisans et créateurs tunisiens. Une plateforme numérique qui servira de support au contenu de cet ouvrage verra le jour prochainement.

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Molka Haj Salem, directrice éditoriale du livre, a présenté les trois grandes parties qui composent l’ouvrage : un prélude, un 2ème chapitre qui évoque l’Atlas et la cartographie de l’artisanat tunisien, et un 3ème autour du «Voyage dans les métiers » : une lecture historique et sémiologique. Le livre revient également sur les ateliers, menés par les artisans et créateurs. Sa composition est ponctuée par des hommages rendus à des pionniers de l’artisanat choisis par Alya Hamza et qui sont Aly Bellagha, Samia Ben Khalifa, la famile Halioui, Hmida Wahada et Leila Menchari.


Le processus de publication était long mais a été renforcé grâce aux soutiens de collectionneurs privés et de l’État : l’ouvrage réunit plus de 200 objets et des pièces inédites entre collections nationales de l’Office National de l’artisanat et des collections privées. Un comité curatorial composé de Azza Ayachi, Shiran Ben Abderrazak, Molka Haj Salem, Alain Lardet et Mamia Taktak a veillé au bon déroulement du travail écrit par Alya Hamza et Noureddine Saidi. Le livre n’aurait pas pu voir le jour sans la contribution d’auteurs, de participants à l’atelier Fronat, de l’agence Dzeta, de collectionneurs privés, de l’ONA et des équipes de la Fondation Rambourg.

Parution de l’ouvrage collectif « Le geste en héritage, la Main Tunisienne » : L’artisanat tunisien au fil du temps
«L’Esclave» d’Abdelilah Eljaouhary : Conte moderne sur grand écran
REVIEWS & CRITIQUES11 / 1 / 2022

«L’Esclave» d’Abdelilah Eljaouhary : Conte moderne sur grand écran

La 33e édition des Journées Cinématographiques de Carthage met différents cinémas à travers le monde en lumière: Le saoudien, l’espagnol, l’italien, le palestinien. «L’esclave» d’Abdelilah Eljaouhary, retenu en compétition officielle, ajoute de l’éclat à la programmation des films marocains, en partie présents cette année.


«L’esclave» ou «The Slave» d’Abdelilah Eljaouary, bien avant sa projection, laisse présager aux spectateurs une découverte : celle d’un conte contemporain sur grand écran. Le long métrage du réalisateur marocain Abdelilah El Jaouhary traite du rapport au travail, de la place dominante qu’il prend dans l’existence individuelle et collective de personnes, et des sociétés. Sans oublier la hiérarchie, le capitalisme, la lutte des classes, la déshumanisation, l’asservissement au travail : autant d’axes racontés autour d’une histoire non moins intrigante à propos de «l’esclavagisme» moderne.

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Le film de 100 min s’ouvre sur l’arrivée d’un jeune homme prénommé Brahim dans un village au Maroc : il se présente dans «un café de la Place» et déclare, sans gêne à la foule, qu’il désire être «l’esclave» d’un acheteur, de préférence riche, et ajoute que c’est dans cette condition qu’il aimerait subvenir à ses besoins… Au grand étonnement des villageois qui ont trouvé sa proposition aberrante. Qu’un homme se mette ainsi «en vente» est contraire à la religion musulmane, aux us et coutumes… L’esclavagisme étant aboli, officiellement, mais qui est reste perpétré sous d’autres formes. L’homme persiste, et revient souvent dans ce même café, sans cesse à la recherche «d’un maître», en affirmant haut et fort que «Je suis un villageois à vendre!». Criait-il.


Agression, rejet, et effarement rythmeront le film… Point de départ de cette histoire contemporaine, qui déteindra au fur à mesure sur d’autres intrigues, autour de nombreux personnages. «L’esclave», au titre intriguant, raconte un Maroc, asservi au travail, mais met en lumière des classes et des protagonistes broyés, soumis au poids des traditions et du relationnel : unions, désunions, rapports houleux entre classes appauvries : celles prolétaires face aux hautes sphères du pouvoir. Le conte se laisse raconter de bout en bout, et est enrichi d’une esthétique attrayante. Mi- moderne, mi- authentique, mi- traditionnelle, propre au Maghreb.


Le scénario est coécrit par Abdelilah Eljaouhary et Kamél ben Ouanes, produit par «Dark Prod Ciné». Abdelilah est journaliste de profession, critique de cinéma, réalisateur, scénariste et universitaire, connu pour «Raja Bent El Mellah», «Cri de l’âme», «Clics et déclics», «La danseuse», «De l’eau et du sang». Une filmographie enrichie par cette dernière réalisation en date et par son casting composé de Saad Mouaffak, Ismail Abu Kanater, Hajar Chergui et une pléiade d’acteurs. Le film concoure, afin de rafler le «Tanit d’or», dans la catégorie «compétition officielle – Long métrage». Une catégorie qui laisse prévoir diverses découvertes au fil des JCC.

«L’Esclave» d’Abdelilah Eljaouhary : Conte moderne sur grand écran
«Rebel» d’Adil El Arbi et Bilall Fellah : Le terrorisme esthétisé
REVIEWS & CRITIQUES9 / 20 / 2022

«Rebel» d’Adil El Arbi et Bilall Fellah : Le terrorisme esthétisé

L’exode en masse de citoyens à travers le monde pour une Syrie islamique fantasmée a marqué la décennie précédente et a inspiré d’innombrables films et séries télé traitant de l’endoctrinement religieux de Daech. La Syrie du Calife est, depuis, presque dissoute, mais continue à alimenter quelques dernières sorties cinéma. «Rebel» d’Adil el Arbi et Bilall Fellah, en salle depuis le 31 août 2022, tire son épingle de cette thématique récurrente… ou peut-être pas assez !


Fellah et El Arbi, deux nouvelles coqueluches de la réalisation à Hollywood, traitent dans «Rebel» du terrorisme en tentant de le synthétiser. Pari risqué et relevé à coups d’effets spéciaux, d’acteurs remarquables, de bande sonore attrayante… Et de scénario peu original.


Après une succession de frasques et d’égarements à Molenbeek, en Belgique, Kamal coupe les liens avec son foyer (sa mère plus précisément) et part rejoindre un organisme humanitaire qui vient en aide aux victimes de la guerre en Syrie. Une fois sur terrain, le jeune homme se retrouve embourbé dans des actions terroristes, embarqué par un groupe armé affilié à Daech et bloqué à Raqqa. Parallèlement, son petit frère, resté en Belgique, se fait endoctriner par un groupe de fanatiques religieux, installé en Europe et qui finit par l’embarquer en Syrie. Leur maman, magistralement interprétée par Lubna Azabal, désemparée, part chercher son fils cadet dans une Syrie, déchiquetée par la guerre.


Les frères belges se sont fait une place rapidement dans la Mecque du cinéma mondial en réalisant «Bad Boys 3», «Miss Marvel» ou prochainement «Batgirl». A travers ce long-métrage, les frères se ressourcent et reviennent aux origines, en optant pour un drame, inspiré de faits vécus, ayant eu lieu dans leur pays d’origine, la Belgique. Ils décortiquent l’essence même de ce fléau, son emprise du corps et du mental des victimes, dans un Occident ciblé et peu immunisé de «l’Etat Islamique». Le film est fort d’une mise en scène attrayante et d’une direction d’acteurs maîtrisée : au fil de l’histoire, de nombreuses victimes sont disloqués par le terrorisme. Les ravages d’une idéologie meurtrière sont élégamment relatés, dans ce long-métrage qui parvient à allier langage corporel, danse, musique, arts et violences inouïes, causées par l’E.I.


Des scènes chorégraphiques et de chant ponctuent le film sur 2 heures 15 d’horreur, agissant ainsi comme des intermèdes qui laissent respirer le spectateur dans ce chaos narré… Ces mêmes intermèdes qui ennuient, donnant lieu à une production qui oscille, entre musique et drame sur grand écran : Un «Rebel», Ovni.


Ce spectacle sur grand écran reste esthétique certes, mais se noye dans une horreur redondante, vue et revue et qui reste peu en phase avec l’actualité mondiale. «Rebel» fait surgir des mots enfouis, des douleurs physiques et des blessures de l’âme. Des prouesses filmées font également l’éclat de «Rebel», à travers des plans –séquences de guerre, saisissants de terreur, sublimés d’affrontements, d’exécutions et de tueries. Une horreur esthétisée qui panse un scénario peu original. A l’affiche du film, Aboubakr Bensaihi, Lubna Azabal et Amir el Arbi. Le film est distribué par Pathé BC Afrique en Tunisie et en Afrique.

«Rebel» d’Adil El Arbi et Bilall Fellah : Le terrorisme esthétisé
«Beast» de Baltasar Kormakur : Film à suspense !
REVIEWS & CRITIQUES9 / 14 / 2022

«Beast» de Baltasar Kormakur : Film à suspense !

Mettant en scène la survie de l’Homme face à l’acharnement d’une bête féroce, le long métrage de Baltasar Kormakur remplit sa mission de divertissement sur grand écran. Peut-être sa seule vocation !


Avec à l’affiche Idris Elba et à coup de phrases promotionnelles, le film fait échos au combat d’un père pour sauver sa famille. Dr Nate Daniels est père de deux filles. Il décide un jour de rejoindre un ami à la famille, Martin Battles, en Afrique du Sud, dans une zone sauvage et aride qui fait office de savane à lions. Ce dernier est éleveur et dompteur de lions : il observe leur survie en groupe dans leur environnement naturel et dénonce les agissements des braconniers. Martin est un anti-braconnier farouche luttant sans cesse contre la chasse de cette espèce menacée.


Le choix de cette destination reste peu anodin, puisque le docteur Daniels choisit cette destination en hommage à sa femme, décédée d’un cancer, et mère de ses deux filles. C’est, en effet, dans ce coin de l’Afrique du Sud qu’ils se sont connus. Elle en est même originaire. C’est aussi une tentative de réconciliation avec ses deux filles, très affectées par la perte de leur maman. Seulement, une fois sur place, les morts suspectes n’ont cessé de se décupler : villageois et chasseurs sont décimés par une bête sauvage qui rôde autour. Elle ne tardera pas à s’en prendre au petit groupe.


«Bête» ou «Beast» comme son nom l’indique se réfère à un lion, extrêmement sauvage. Sa barbarie est due à la violence des braconniers qui l’ont séparé de son groupe et l’ont pourchassé. Quiconque s’approche de son territoire est massacré. Sur 1h30, le film à suspense, concis mais prévisible, retient sans doute le spectateur jusqu’à la fin, mais sans grandes surprises. Une famille bloquée dans une voiture, face à une bête féroce : comment vont-ils s’en sortir ? L’interprétation d’Idris Elba reste convaincante, à la hauteur de son talent. Le film dénonce le comportement des braconniers, souvent pointés du doigt de nos jours : ces criminels organisés s’enrichissent à travers la chasse aux animaux, souvent menacés d’extinction et en font un trafic international. Ils nuisent à l’écosystème et représentent une menace sérieuse pour le règne animal.


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Le film est fourré de clins d’œil à «Jurassik Park» de Steven Spielberg : le tee-shirt d’une des héroïnes, arboré, avec dessus «Jurassik Park», scènes de combat qui rappellent ceux des dinosaures mythiques de ce parc, scénario très inspiré de ce classique qui représente l’homme comme une menace pour l’équilibre animalier et scènes d’action et de poursuites étonnement similaires à ceux du parc : le réalisateur n’a pas manqué d’afficher son inspiration. «Beast» est distribué par Pathé PC Afrique et est à l’affiche actuellement dans toutes les salles de cinéma en Tunisie.


«Beast» de Baltasar Kormakur : Film à suspense !
«Triangle» de la compagnie Kif’Dance : Moment performatif
REVIEWS & CRITIQUES9 / 11 / 2022

«Triangle» de la compagnie Kif’Dance : Moment performatif

Des artistes multidisciplinaires s’unissent sur la scène de l’IFT, le temps d’une soirée, afin de présenter «Triangle». Une performance qui a pour vocation de mettre en dialogue de jeunes artistes issus de divers points géographiques. La compagnie Kif’Dance, créée par Meriem Bouajaja, danseuse chorégraphe, et son co-fondateur Mohamed Chniti, interprète chorégraphe, et directeur artistique de « Triangle ». Les deux sont à l’origine de ce moment performatif.


La nuit caniculaire du 8 septembre 2022 n’a pas dissuadé le public d’assister à ce rendez-vous scénique. «Triangle» unit deux pays, comme la Tunisie, Tunis/Kasserine et la France, Montpellier. «Triangle» abolit les frontières et se veut multidisciplinaire : il fusionne musique, danse et autres disciplines. Trois artistes se sont réunis spontanément et sont parvenus à créer un spectacle original. «Triangle» existe au moins en deux versions et puise sa force de la géographie : entre la Tunisie et l’international et entre différentes régions de la Tunisie.


Cerner la vision de la performance est essentiel afin de mieux la vivre. Anwer Rawefi, batteur professionnel, rejoint la scène aux côtés de Juliette Bouissou, danseuse professionnelle, et Meriem Bouajaja. Sur des airs de musique éclectique, recherchée, la scénographie d’Amine Boudrika est une invitation à la découverte. Une dualité s’est installée entre deux danseuses de différentes rives, nord et sud. «Triangle» est un moment de partage de talents, d’expériences, d’émotions sur scène. Batterie, percussions et danse ont fusionné, donnant lieu à un écho sonore et artistique distingué. Le point fort du spectacle est sa scénographie attractive, visuellement et musicalement. Le corps est au cœur du spectacle : voix et gestuelle sont ancrées dans une scénographie adaptée et évolutive.


Concrétisé par des artistes multidisciplinaires, «Triangle» est l’aboutissement d’un travail qui a eu lieu dans le cadre d’une résidence artistique d’ateliers, de cours et de recherche. Le spectacle programmé à l’Institut français de Tunisie signe le commencement de la rentrée culturelle, artistique, universitaire et scolaire de 2022.

«Triangle» de la compagnie Kif’Dance : Moment performatif
«Kel Assouf» au FIH : A la découverte d’un héritage musical
REVIEWS & CRITIQUES8 / 22 / 2022

«Kel Assouf» au FIH : A la découverte d’un héritage musical

Dans la catégorie Musique du monde, le groupe «Kel Assouf» a apporté sa touche au Festival international de Hammamet, qui a clôturé sa 56e édition, hier soir, avec un spectacle signé Adnane Chaouachi.


Une musique qui chante des contrées, des cultures et des pays. Un répertoire éclectique, à l’image d’un itinéraire, celui mené par le leader du groupe, Anana Harouna, exilé en Belgique. «Kel Assouf» ont vu le jour au Niger en 2006 : à travers leurs chansons, ils racontent les guerres, les misères, les aléas des peuples déshérités, désenchantés, laissés à l’abandon… Chanter une existence difficile avec des rythmes groovy et dansants, c’est ainsi que résonne leur répertoire. Un registre distingué qui rappelle «Tinariwen». Les deux groupes prônent le même style musical : le Touareg. Une richesse musicale inépuisable, mêlée aux sonorités instrumentales modernes, comme la guitare, la batterie et le clavier.


Le leader du groupe s’est emparé de la scène pendant 1h15 avec, à ses côtés, trois musiciens, face à un public de connaisseurs : ils ont présenté des morceaux, tels que «Fransa», «Adouma», «America», «Tikounen», «Tamatant», «Afrika», «Anghar», «Akaline», «Alwa», «Tenere» et ont fini avec «Azawad». Des titres qui rappellent incontestablement des destinations et des contrées du monde.


«C’est toujours aussi plaisant de retrouver le public tunisien que j’ai déjà rencontré auparavant : un public distingué et plein d’énergie», déclare le leader du groupe face à une poignée de journalistes. Enthousiaste, il n’hésite pas à revenir sur son passage «mémorable», selon lui, sur la scène tunisienne quelques années auparavant à Tozeur, en 2015. En réponse à une comparaison avec le groupe Tinariwen, l’artiste affirme que ce groupe restera le pionnier de la musique Touareg, incontestablement et une influence musicale certaine. La clôture de l’édition a eu lieu hier soir avec Adnane Chaouachi. Clap de fin !

«Kel Assouf» au FIH : A la découverte d’un héritage musical
« Kurt Rosenwinkel » au FIH : La nuit du jazz
REVIEWS & CRITIQUES8 / 13 / 2022

« Kurt Rosenwinkel » au FIH : La nuit du jazz

Le rendez-vous jazz de l’année a eu lieu avec Kurt Rosenwinkel dans la soirée du 9 août 2022 au théâtre de la Ville de Hammamet. Sur 1h30, le musicien, accompagné de deux de ses acolytes sur scène, a présenté au moins dix de ses morceaux face à un public connaisseur.


Dès le départ, le trio sur scène entraîne les spectateurs. L’artiste commence par « Simple #2 », suivi de « Self Portrait in 3 Colours», « Ease it », « Passarim », ou encore « Punjab », ou « Urgly Beauty ». Des titres comme « Serenity », « Time Remembered » et « Sandu » ont clôturé ce concert. Les trois musiciens, venus tout droit des Etats-Unis, émergent de la scène Jazz mondiale. Ronsewinkel est accompagné de Grégory Hutchinson et Doug Weiss pour cette performance d’1h30.


Le musicien ponctue ses pauses en s’adressant à son public. Des termes en dialecte tunisien, comme « Asslema » ou « Aychek » enrichissent son attractivité avec les mélomanes présents. Les membres du « Jazz Club de Tunis » et autres passionnés de ce style musical ont répondu présent à ce rendez-vous.


« Arriver à faire de la musique et à être dans la création à travers cet art est une source d’inspiration inépuisable et pour le public et pour le récepteur, tout comme l’artiste qui crée. C’est un art qu’on pourrait partager, peu importe qui nous sommes, où nous sommes et d’où nous venons », déclare Kurt Rosenwinkel, lors d’un point de presse, exprimant sa joie d’être en Tunisie, comme aux quatre coins du monde afin de présenter son répertoire. Partager des expériences de vie, rencontrer des peuples du monde et s’en inspirer compte pour lui. « Il n’y a pas meilleur moyen de conquérir le monde que de le faire à travers la musique », conclut-il. Durant 10 ans, Kurt Rosenwinkel a été invité à performer en Tunisie plusieurs fois. En 2022, le moment était venu pour lui de saisir cette invitation.


Le compositeur-interprète s’est fait une place parmi les plus grands du jazz américain depuis son apparition sur la scène jazzy new-yorkaise en 1991. Le jeu unique de Rosenwinkel n’a cessé de conquérir les fans présents en performant dans des conservatoires, pubs et festivals du monde, ainsi que dans des Jam-sessions, ou stations radios. Il est créateur de disques et d’un répertoire propre à lui. En 2016, il crée son propre label de musique « Heart records » : ainsi, il continue à créer et à percer, aidant d’autres talents à poursuivre leur chemin et à les propulser.

« Kurt Rosenwinkel » au FIH : La nuit du jazz
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